Centrafrique: les ressortissants de Paoua face aux catastrophes sécuritaires et humanitaires

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Les ressortissants de Paoua en réunion à Bangui@Eric Ngaba

Les ressortissants de Paoua en réunion à Bangui@Eric Ngaba

Par Eric NGABA
Bangui 20 janvier 2018 (Ndjoni Sango) : La région de l’Ouham-Pendé, au nord-ouest de la République centrafricaine, est plongée depuis début janvier courant dans une spirale de violence armée sans précédent. Face à ce désastre sécuritaire et humanitaire alarmant, les ressortissants de Paoua ont décidé d’agir à travers des actions sociales de solidarité envers les victimes. Le vendredi dernier à l’initiative de l’ONG locale MEKASNA, ils se sont réunis à l’espace Linga-Tèrè dans le 8ème arrondissement de Bangui pour entreprendre des actions à mener en faveur de leur localité dévastée par les affrontements des groupes armés ayant causé à centaine de morts, plus de 2000 maisons d’habitations incendiées et plus de 70.000 personnes déplacées.
Début janvier 2018, les éléments Séléka dirigés par Ahamat Bahar se battent avec ceux de la Révolution Justice (RJ) dirigé par Belanga, et des mercenaires venus avec des chevaux en prévenance du Tchad et du Soudan. Ces combats ont causé un désastre sécuritaire et humanitaire dans la région.
D’après des sources officielles, on déplore plus de 100 personnes tuées, 65000 personnes déplacées internes, environ 20 000 personnes réfugiées au Tchad, et plus de 20.000 maisons incendiées.  Les membres du gouvernement qui ont effectué une mission d’évaluation clair dans la localité ont déploré cette situation.
Face à cette situation, les ressortissants de la ville de Paoua se sont levés comme un seul homme pour apporter leur contribution. Durant leur réunion qui a vu la présence des dizaines de personnes, des démarches ont été prises pour partager le malheur des victimes des attaques des groupes armés qui ont tué, pillé et violé les civils.
« Nous sommes réunis pour témoigner notre attachement à nos frères et sœurs victimes des actes de barbarie commandités contre eux pour des raisons que nous ignorons. Nous constituons un bloc comme un seul homme pour barrer la route à nos agresseurs. Nous n’avons qu’une seule arme, notre intelligence, notre foi en Christ, et notre solidarité. Notre culture nous interdit de gagner notre pain par l’écoulement du sang d’un être humain comme nous »,  a fait savoir Pierre Djibao, Président de l’ONG MEKASNA.
Les casques bleus de la Minusca pointés du doigt
Les ressortissants de Paoua ont, dans leur intervention, dénoncé l’action de la Minusca sur le terrain. Selon eux, les casques bleus qui sont mis à la disposition des autorités centrafricaines, et qui doivent se mettre sous les ordres du Chef suprême des armées centrafricaines dont le Président Touadera, se mettent malheureusement au-dessus des décisions des autorités de  la République Centrafricaine.
Les ressortissants de Paoua en réunion @Eric Ngaba

« Les casques bleus organisent les patrouilles à leur guise. Ils délimitent leurs zones d’interventions qui sont les centres urbains et laissent les collectivités territoriales à leur risque. C’est pourquoi, le MEKASNA dénonce ce comportement et se réserve le droit de saisir la Cour Pénale Spéciale d’un chef d’accusation à connotation juridique, celui de la non-assistance en personne en danger », a indiqué Pierre Djibao qui a renchéri qu’on n’a pas besoin d’une enquête pour détecter le laxisme de la Minusca.
La localité de Paoua devient aujourd’hui l’ombre d’elle-même. Elle s’est vidée de ses habitants qui se massent dans le centre Paoua et vers le sud du Tchad.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance pour plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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