Centrafrique: les maux qui minent le développement du Basketball

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Le staff de la fédération de Basketball centrafricain@Eirck Ngaba

  Le staff de la fédération de Basketball centrafricain@Eirck Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 22 mars 2018 (Ndjoni Sango) : Le Basketball centrafricain fléchit de plus en plus. La République Centrafricaine, deux fois championne de Basket sur le continent africain, voit son niveau de jeu baisser. La rédaction de Ndjoni Sango a relevé qu’il y a des maux qui minent les efforts de part et d’autres pour le développement du basketball centrafricain. Les acteurs de cette discipline sportive ont du pain sur la planche afin de lever les barrières qui entravent l’épanouissement du basketball centrafricain.
Le Basketball centrafricain se trouve aujourd’hui dans une situation déplorable depuis que le pays remporte deux fois l’Afro-basket, notamment en 1974 et 1987. La mauvaise gouvernance et l’ingérence politique ont causé de l’entorse à cette discipline sportive de premier rang du pays. Cette entorse se décortique en plusieurs maux que les instances qui gèrent cette discipline doivent éradiquer afin de redorer le blason du basket centrafricain.
Premier maux : l’ingérence politique
La Fédération de Basketball centrafricaine ne se jouit pas d’une autonomie vis-à-vis du ministère de développement de sport. Celle-ci est gérée par le membre du gouvernement. Ce qui fait que la fédération a de la peine à rassembler les joueurs dispersés dans le monde afin de préparer une compétition. A en croire le Sélectionneur de l’équipe nationale, Gabin Ulrich Maraïda, « le Staff du basketball centrafricain a les joueurs que sur le terrain de la compétition ».
Deuxième maux : manque de budget et de sponsor
Il est quand même inadmissible que la fédération ne dispose pas de budget pour mener à bien sa mission. Selon le constat, c’est quand il arrive d’aller à une compétition qu’un budget circonstanciel soit élaboré pour que le gouvernement tente de financer. D’après le staff, la fédération élabore un budget à l’endroit du gouvernement pour financement afin de permettre à l’équipe nationale d’aller à une compétition.
Chose bizarre, le ministère de développement de sport revoit en baisse ce budget sans consultation de la fédération, avant de le soumettre au Conseil des ministres qui à son tour ne finance seulement qu’une partie. Le basketball centrafricain souffre également de sponsor en dépit de multiple entreprise dans le pays.

« L’Etat vient en aide à la fédération que pendant les sorites pour les compétitions. Et les reliquats de budget alloués à ces sorties doivent être rendus au gouvernement», déplore président de la fédération centrafricaine de Basketball, Isidor Embola.

Le président de la fédération informe que le premier ministre centrafricain Simplice Mathieu Sarandji a écrit aux entreprises du pays de contribuer au développement du sport centrafricain à travers leur soutien financier et technique. Or, dans son discours de l’an un au pouvoir en mars 2017, le président de la République Faustin Archange Touadera a parlé de la création des fonds de développement de sport. Mais aujourd’hui, force est de constater que cela demeure un projet.
Troisième maux: gestion de Palais de sport
Le Palais de sport dit Omnisport est mal géré. Les infrastructures sportives sont sous la gestion de l’Office Nationale de la Promotion et de la Gestion des Infrastructures Sportives (ONASPORT). Ces infrastructures sportives sont exploitées par cet organe de gestion qui les met en location à des organisations et entreprises privées. Les fonds issus des locations de ces infrastructures bénéficient à ceux qui gèrent le Palais de sport.
A en croire le président de la fédération, Isidor Embola, la Fédération internationale de Basketball (FIBA) veut réhabiliter l’Omnisport de Bangui à une seule condition que si ce palais de sport soit sous la gestion de la Fédération centrafricaine de Basketball.
Quatrième maux : la relève
On réalise  que le basketball centrafricain souffre de la relève intergénérationnelle. Il y a un manque de vision à ce niveau pour préparer la relève des basketteurs centrafricains dont la plupart tendent vers la vieillesse. Cela ne veut pas dire qu’il y a un manque des pépinières pour succéder aux seniors, à l’ancienne gloire qui a deux fois remporté l’Afro-basket.
D’après Max Kougueret, pilier de l’équipe centrafricaine de basketball, l’Angola qui est aussi une grande nation de basketball comme la Centrafrique, ne cesse de former les remplaçants pour la relève des anciens de l’équipe nationale, chose qui ne se fait pas en Centrafrique.
Dépourvue de budget conséquent pour sa mission à l’espace de 5 ans, la fédération qui projet l’identification des pépinières à travers le pays n’arrive pas à prendre en charge les 15 jeunes géants identifiés sur le territoire national dont certains sont en internat.
Le basketball centrafricain occupe aujourd’hui la 10ème place sur le plan continental. Les dernières compétitions de la phase aller des éliminations de la coupe du monde de basketball, Chine 2019, qui se sont jouées, du 23 au 26 février 2018 à Maputo au Mozambique, ont fait gagner quatre places à la République Centrafricaine qui se classe 10ème du continent africain.
Ce ne sont pas des ressources humaines qui manquent pour le relèvement du basketball centrafricain. L’impréparation, le manque de moyens financiers et la vétusté des infrastructures sportives demeurent un défi à relever afin de hisser le niveau de basketball centrafricain au sommet du rang mondial. Car, le basketball par le passé, fait la fierté de la nation centrafricaine.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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