Centrafrique : François Bozizé accusé d’avoir utilisé un passeport diplomatique sud-soudanais au nom de Peter Samuel Mudde

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François Bozizé, ancien président centrafricain

Par Erick NGABA
Bangui 29 juillet 2018—Ndjoni Sango : Le Groupe d’experts de l’ONU a publié le 23 juillet 2018 son rapport sur la République centrafricaine. Dans ce rapport de 132 pages, le groupe a soupçonné l’ex président centrafricain, François Bozizé d’avoir violé les sactions de l’ONU d’interdiction de voyage qui pèsent sur lui. Précisément, le groupe s’experts le soupçonne d’avoir voyagé avec un passeport diplomatique sud-soudanais au nom de Peter Samuel Mudde.
L’épée de Damoclès continue de peser sur l’ancien président centrafricain, François Bozizé chassé du pouvoir par l’ex coalition rebelle de la Seleka. Le rapport du Groupe d’experts de l’ONU fait état de ce que le Général d’armée centrafricaine viole les sanctions de l’ONU qui pèsent sur lui. Le rapport fait mention de l’utilisation d’un passeport diplomatique sud-soudanais par l’ex président centrafricain pour circuler dans certains Etats d’Afrique.
Dans son rapport final pour 2017, le Groupe d’experts a précisé que François Bozizé, inscrit sur la Liste relative aux sanctions, avait très probablement voyagé avec de faux papiers d’identité. Il le soupçonnait d’avoir voyagé avec un passeport diplomatique sud-soudanais au nom de Peter Samuel Mudde.

« À la suite de plusieurs demandes d’information envoyées aux pays dans lesquels l’ancien Président s’était rendu, le Kenya a communiqué au Groupe d’experts, le 2 février 2018, une copie du passeport en question, ce qui lui a permis de confirmer, grâce à la reconnaissance faciale, que M. Bozizé utilisait bien ce passeport », indique le rapport.

Le 16 février dernier, le Comité 2127 de l’ONU a modifié, par voie de conséquence les informations relatives à Bozizé qui figuraient sur la Liste relative aux sanctions et publié un communiqué de presse à ce sujet. Le 8 février 2018, le Groupe d’experts a envoyé une lettre à la Mission permanente du Soudan du Sud auprès de l’Organisation, lui demandant des informations sur le passeport utilisé par l’ancien président centrafricain. D’après le rapport du Groupe d’experts, les autorités sud-soudanaises n’y ont pas encore répondu.
L’Ouganda envisage de déloger Bozizé
29 juin 2018, le rapport explique que le gouvernement ougandais a demandé que le Conseil de sécurité de l’ONU ou le Groupe d’experts aide François Bozizé à s’installer dans un pays tiers de manière à éviter toute spéculation ou insinuation en ce qui concerne l’application, par l’Ouganda, des résolutions du Conseil de sécurité.
Selon le rapport, des informations complémentaires sur les violations de l’interdiction de voyager commises par François Bozizé, laissent penser que celui-ci voyage très probablement avec d’autres faux papiers.

« On y trouvera également des informations communiquées le 23 mars 2018 par Ethiopian Airlines relatives au voyage effectué par François Bozizé en mai 2017, dont il est fait état dans le bilan à mi-parcours du Groupe d’experts pour 2017. Le Groupe d’experts remercie Ethiopian Airlines de sa coopération continue à cet égard », a fait savoir le Groupe d’expert dans le rapport.

Par ailleurs, le Groupe d’expert a expliqué dans le rapport que la Non-application du gel des avoirs par les autorités centrafricaines.

« Le 24 mars 2018, Charles-Armel Doubane, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a informé le Groupe d’experts que le Conseil des ministres avait, pour la première fois, débattu de la question du gel des avoirs au début de l’année 2018. La question avait été abordée du fait des nombreuses lettres que le Groupe d’experts et le Président du Comité 2127 avaient envoyées aux autorités nationales depuis décembre 2015, dans lesquelles ils insistaient sur la nécessité d’appliquer le gel des avoirs aux personnes et entités inscrites sur la Liste», lit-on dans le rapport.

Cependant, le rapport mentionne qu’aucune décision ou mesure n’ayant été prise pendant la réunion ou à l’issue de celle-ci, les autorités centrafricaines continuent de se soustraire aux obligations internationales que font peser sur elles les résolutions du Conseil de sécurité.
Dans ce rapport, le groupe d’expert a également souligné les mêmes informations sur les violations de l’interdiction de voyager commises par le leader du mouvement rebelle FPRC, Noureddine Adam, inscrit lui aussi sur la liste relative aux sanctions. Notre rédaction reviendra ici sur le cas Nourredine. Dossier à suivre

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