CAN2019 : la défaite de la RCA face à la Côte d’Ivoire vue par un Blogueur Centrafricain, Odilon Doundembi

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Odilon Doundembi, Blogueur centrafricain en Côte d'Ivoire avec le coach de l'équipe nationale de la RCA

Odilon Doundembi, Blogueur centrafricain en Côte d’Ivoire avec le coach de l’équipe nationale de la RCA

Les Centrafricains de Côte d’Ivoire épris de patriotisme, se sont organisés autour d’un comité pour aller soutenir les Fauves de Bas-Oubangui à Bouaké (le 13 Octobre 2018). C’était dans le cadre de la troisième (3e) journée des éliminatoires de la CAN 2019.
Après plusieurs tractations liées au déplacement, les compatriotes de Côte d’Ivoire et deux autres venus du Ghana, représentés en majorité par des jeunes étudiants, ont réussi à cotiser et à avoir l’appui de certaines personnes de bonne volonté pour se rendre à Bouaké.
Je reviendrais dans un autre article pour parler de l’organisation de ce comité de soutien aux Fauves. Je tiens à relever certains points qui puissent aider un tant soit peu, le staff de notre équipe nationale et les compatriotes à comprendre certaines choses.
Les centrafricains ont perdu le match sur le score de quatre (4) buts à un (1) face aux éléphants de Côte d’Ivoire. Pourquoi ? N’avons-nous pas les moyens d’éviter cela ou de limiter les dégâts ?
Je vous livre mon point de vue sur cette humiliation.
La sélection des joueurs…
Comme beaucoup de centrafricains, je me suis posé des questions sur les raisons de la non sélection de certains cadres de l’équipe à l’exemple de Limane Moussa. Pourquoi laisser quelqu’un qui est en forme pour prendre des joueurs qui n’ont pas  joué un match professionnel depuis belles Lurettes ? Seuls l’entraîneur et les dirigeants de la fédération centrafricaine ont la réponse.
La préparation des jouteurs
Nous avons eu un (1) mois pour corriger les erreurs commises leur du match contre la Guinée. J’ai comme impression que cela nous a plutôt donné le temps de lâcher prise, de nous désorganiser.
Une superbe équipe comme la Côte d’Ivoire se prépare. Pour cela, il faut qu’il y ait de l’harmonie, la cohésion et surtout l’amour de la patrie en et places des intérêts égocentriques.
L’harmonie et la cohésion permettent aux joueurs de se comprendre aisément à l’hôtel, à l’entraînement et surtout sur le terrain. Cela n’a pas été le cas et les joueurs l’ont prouvé devant les pauvres supporters qui ont fait le déplacement de Bouaké.
Je suis arrivé à Bouaké un jour avant le groupe des supporters. Qu’est-ce que j’ai remarqué ?
Il y avait une sorte de « clans ». Les joueurs de la diaspora sont en groupe de deux (2) ou trois (3) tandis que ceux qui évoluent au niveau national ou continental restent entre eux. Une équipe se doit d’être soudée, une équipe se communique.
Il devrait y avoir un problème caché entre les joueurs, et/ou au niveau du staff y compris la fédération. L’entraineur principal n’a pas été au rendez-vous. Il était assis tranquillement et c’est son adjoint Hervé Loungoudji qui faisait le boulot. Est-ce stratégique ? Le résultat est là : une lourde défaite. Et pourtant, nous avons bien joué à l’entame du match, pendant vingt (20) minutes.
Les joueurs n’ont pas été organisés et solidaires sur le terrain. La défense a trop fléchi, mais l’équipe a continué de jouer en reculant. Cela a permis aux ivoiriens de nous attaquer facilement. Heureusement, nous avons un bon gardien (Geoffrey Lembe) sinon le score allait être plus lourd que cela. Les attaquants n’ont pas pu déstabiliser la défense ivoirienne.
Le nouveau capitaine centrafricain, Geoffrey Kondongbia a tout donné, même si il n’y a pas eu de concrétisation. Il faut le reconnaitre sans complaisance.
Le staff technique et les joueurs doivent revoir leur copie, se remettre en question pour qu’un miracle puisse se produire en deux jours vu que le match retour aura lieu à Bangui, le 16 Octobre 2018.
Les supporters ont été déçus du comportement de certains joueurs qui se sont permis de se chamailler devant eux lorsqu’ils sont venus leur saluer à la fin du match. Les linges salles se lavent en famille comme on le dit souvent. Même le chauffeur du taxi qui m’a ramené chez moi à notre de retour de Bouaké m’en a parlé.
Beaucoup d’ivoiriens ont apprécié les Fauves de Bas-Oubangui, mais pensent qu’il n’y a pas de cohésion au sein de l’équipe.
Que les joueurs mettent ces petites considérations de côté pour sauver l’image de la patrie. Le peuple continue de les soutenir malgré tout car il y a encore un brin d’espoir.

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