Centrafrique: interview avec Noureddine Adam, chef rebelle du FPRC sur Afrique Média

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Noureddine Adam, chef rebelle du FPRC

Noureddine Adam, chef rebelle du FPRC

Par Afrique Média
Bangui 20 janvier 2019—Ndjoni Sango : Le leader d’une faction rebelle en Centrafrique, le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), Noureddine Adam, a accordé une interview à la chaine TV panafricaine « Afrique Média ». Dans cette interview, il commente la situation en Centrafrique et le dialogue avec le gouvernement qui va se tenir le 24 janvier 2019 à Khartoum.
Afrique Média: Quel regard vous portez sur l’évolution de votre pays depuis l’arrivée aux affaires du Président Faustin-Archange Touadéra ?
Noureddine Adam: Oui mon frère Bachir, notre regard est un regard de regret total parce que le dirigeant de notre pays, son objectif c’est récolter de l’argent, construire des villas, des palais, ailleurs ils non pas la vision de construire le pays et la nation. Aujourd’hui, la Centrafrique est dans le KO. L’économie ne marche pas, l’administration 0, la sécurité c’est grâce à nous avec nos partenaires les Antibalaka.
Nous allons mettre un mécanisme en place entre nous pour sécuriser nos zones. Grace à ces mécanismes, la RCA est aujourd’hui, quand même stable, il y a la paix, il y a l’harmonie, le brassage entre les 2 communautés. Voilà notre regard actuel de notre pays. Et c’est dommage.
Afrique Média: Que pensez-vous des différentes démarches qui sont aujourd’hui entreprise d’un côté par la Russie, de l’autre par l’UA et par l’ONU. Pour ramener les fils de la RCA à se réconcilier ?
NA: Oui, concernant l’initiative africaine il est vrai que l UA a beaucoup fait pour la Centrafrique. Cette fois ci, ils ont fait la tournée de l’espace de la RCA en général, rencontrer tous les groupes armés, les partis politiques, discuter avec le gouvernement, échanger avec nous et nous sommes presque à la fin. Et je suis optimiste, je crois que ça c’est la dernière chance pour nous, les Centrafricains, c’est une dernière chance pour sauver notre pays, c’est une dernière chance pour se retrouver une fois et avoir une discussion franche, laver le cœur, premièrement, deuxièmement c’est pardonner, troisièmement c’est voir de quelle sorte on puisse organiser et sauver et construire le pays.
Concernant les pays amis, la Russie, certains pays amis comme la France ou d’autres, il est bien vrai qu’ils sont là. La Russie vient d’atterrir, ils ont signé un contrat avec le Président Touadéra, ils veulent, c’est leur avantage, d’avoir la RCA en stabilité pour en profiter, la France, et vous le connaissez, ils étaient-là, ils se sont écartés, ils-ont laissé le terrain vide, maintenant on les invite également de venir nous soutenir pour une paix durable pour la RCA, le peuple Centrafricain et la région d’Afrique en général.
Afrique Média : Dans une de vos correspondances vous avez fustigé le rôle des soldats des NU dans votre pays. Quesque vous leur reprocher exactement ?
NA : Ecoutez mon frère, je crois que le mandat des forces onusiennes c’est clair. Leur mandant c’est de protéger le peuple, être entre le peuple et les groupes armés et ne pas jouer le rôle de gendarme du gouvernement.
Aujourd’hui il y a certains contingents qui sont en train de faire, jouer le gouvernement, il y a certains contingents qui sont en train de faire beaucoup de choses qui ne sont pas du tout normales et ça va affaiblir la valeur des NU, par exemple à Vion, nous avons beaucoup de parents il y a certains qui font des choses, des commerces légaux, ils sont en contact ou ont des business avec le gouvernement.
Aujourd’hui le contingent portugais ils sont là, ils veulent jouer le gendarme pour le gouvernement en place, le cas de Bambari par exemple, ils sont entrés porte par porte, en disant désarmé les groupes armés, alors que c’est pas le cas, il y a des morts, des innocent, des pères, des commerçants, des jeunes, et les groupes armés il sont là, dans leurs bases, c’est grâce à ces groupes-là que il y a le calme les gens vivent en harmonie entre eux, il y a pas de problèmes, il y a peu d’accidents, oui c’est normale, c’est la nature de la vie, c’est plus stable que la capitale je crois que c’est à cause de ça que le gouvernement est jaloux et le gouvernement cherche de récupérer certaines villes pour aller aux négociations avec, quand même, au moins des forces pour nous affronter, et je crois que c’est pas du tout normale et ça va affaiblir leur position, parce que ont va pas rester les bras croiser, on peut progresser, ont peu avancer, mais nous voulons pas parce que nous avons donné notre engagement à nos frères le Président du panel, que nous allons garder notre position, notre stabilité jusqu’à notre deuxième rencontre.
Afrique Média : Une dernière question, dans un de nos entretiens vous avez dénoncé l’ingérence de certains nombres de pays étrangers dans tout ce qui se passe dans votre pays la Centrafrique. Alors comment pensez-vous réconcilier en tout cas comment arriver à la véritable réconciliation en RCA tout en évitant ces ingérences ?
NA : Très bonne question, aujourd’hui ma vision, nous les Centrafricains, nous devons laver le cœur, il faut qu’on lave notre cœur avant de se retrouver et discuter. La haine c’est pas la solution. Dommage, parmi nous, même au sien du gouvernement il a y des gens qui ont cette haine, c’est des responsables. Au moment quand tu es le père de la nation il ne faut pas distinguer les enfants, mais s’il y a de la haine, moi je ne crois pas qu’il y aura de la paix, il y aura pas de solution. Il faut qu’on lave notre cœur, se retrouver et se pardonner.
Le plus important pour nous c’est pardonner parce que aujourd’hui, franchement, moi personnellement en tant que Noureddine Adam, je n’ai pas commis des erreurs ou bien des crimes contre l’humanité, il y a pas de preuves, j’ai fait beaucoup d’effort pour éviter le pire, et je suis en train de faire le maximum pour éviter le pire ça c’est un. Il n’y a pas un chrétien qui n’a pas tué un musulman, il y a pas un musulman qui n’a pas tué un chrétien.
Troisièmement, notre problème c’est un problème politique, si s’était orchestré par nos politiciens. La plupart de nos politiciens sont dedans. Y compris le président de la République. Ce sont eux qui ont créé le groupe Antibalaka, il n’y a pas un politicien qui est pas dedans. Nous avons des preuves. Aussi un de nos éléments des Séléka qui sont en contact avec certains politiciens, ils les orientent, donnent de l’argent, donnent des orientations, mais c’est pareil au sein des Antibalaka, il y a des gens qui en contact permanent avec les Antibalaka, ils les envoient de l’argent, ils les financent, donc on ne peut pas se cacher et manipuler les innocents, ils font des bêtises et à la fin ils font des uns des innocent, des anges, et des autres des criminels, des coupeur de route et ainsi de suite.
Nous sommes tous égaux dans ce problème, nous sommes tous dedans, si aujourd’hui on dit on va gérer, on fait la justice, la véritable justice avec transparence, ou bien on se pardonne et on tourne la page et je crois le meilleur c’est ce qu’on se pardonne et qu’on tourne la page, on essaye de ce réorganiser, notre armé, reformer notre administration, voir de quel sorte on peut avancer et construire notre pays, voilà l’histoire de la Cote d’Ivoire, de la Rwanda et ainsi de suite, beaucoup de pays africain qui ont connu le même genre de conflit et aujourd’hui avec leurs détermination, leurs franche parole leur vision de long terme, il arrivent à progresser et construire un vrai pays, et voilà, je demande a tout le peuple centrafricain vraiment de réfléchir, d’être sage pour sauver le pays.
Ça c’est notre dernière chance, je répète encore, c’est une dernière chance, c’est parce que le monde entier est en train de nous regarder, ils sont fatigués de nous, les pays de la sous-région sont fatigués de nous, les pays en frontière avec nous ils en ont marre de nos problèmes, donc vraiment il faut qu’on puisse être responsable pour sauver notre pays, changer notre image, merci beaucoup.

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