RCA : enquête spéciale sur les mines d’or de Ndachima près de Bambari

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Des ouvriers dans un trou de chantier minier de Krandja à Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba
Des ouvriers dans un trou de chantier minier de Krandja à Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba

Vue aérienne de la ville de Bambari au centre de la Centrafrique@photo Erick Ngaba
Vue aérienne de la ville de Bambari au centre de la Centrafrique@photo Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 18 avril 2019—(Ndjoni Sango) : La République Centrafricaine est très riche en ressources naturelles : diamants, or, bois, pétrole, uranium entre autres, une terre très fertile. Alors, pourquoi le taux de pauvreté est si élevé dans ce pays d’environ 5 millions d’habitants ? C’est, sans conditions, lié à deux faits importants : la guerre qui se déroulait dans le pays sans cesse, et l’absence complète du contrôle du traitement des ressources naturelles par le gouvernement. Et si la première question est en train d’être réglée, surtout grâce à l’appui des partenaires, enfin les territoires du pays deviennent unis et sécurisés. La deuxième question n’a pas encore de solution. Presque toutes les activités effectuées dans les mines sont faites à mains nues et ce sont les artisans qui vendent les pierres extraites de la mine d’or aux receleurs ou aux collecteurs.
Si le gouvernement prend le contrôle des ressources dont la RCA dispose, le profit tiré pourrait enrichir la trésorerie du pays et pourra servir à la construction de routes, à l’approvisionnement et construction des hôpitaux, a l’équipement de l’armée.
Il y a beaucoup d’on-dit sur certains gisements des mines. Par exemple, certains disent que ce sont les étrangers qui ont occupé les activités minières, d’autre disent que ces mines sont abandonnées à la merci des trafiquants. Pour comprendre la situation, nous nous sommes rendu dans une des mines d’or les plus connus se trouvant dans le village de Krandja, à Ndassima près de Bambari dans la préfecture de la Ouaka au centre du pays.
Centre ville de Bambari au point zéro/ mars 2019@photo Erick Ngaba
Centre ville de Bambari appelé point zéro/ mars 2019@photo Erick Ngaba

La première destination sur notre chemin était Bambari, une ville qui porte le nom d’un guerrier, mais tristement célèbre pour les combats qui ont souvent eu lieu.
Arrivant à Bambari, nous avons aperçu un café qui était ouvert, un marché qui était pris par les activités de commerce et le paisible voisinage des chrétiens et des musulmans. L’ambiance était très amicale. Quand les gens ont su que nous sommes journaliste, beaucoup étaient ceux qui voulaient discuter avec nous et partager leurs histoires de la vie de la localité.
patrouille pédestre des élments des Forces armées centrafricaines à Bambari
Une patrouille pédestre des éléments des Forces armées centrafricaines à Bambari

Bambari, qui se trouve au croisement de plusieurs axes commerciaux, devient souvent un champ de combats. Heureusement, tout cela est désormais le passé. Ayant passé quelques jours à Bambari, les soirs nous avons écouté de la musique qui provenait du café, des buvettes et des bars qui se trouvent non loin de l’hôtel, et non les bruits des tirs d’armes et des sirènes. Après la signature des accords à Khartoum la région a regagné la stabilité et le calme, cela est confirmé par les patrouilles des FACA qui se trouvent non loin de la ville.
Une maison d'habitation près de l'aérodrome de Bambari/mars 2019@photo Erick Ngaba
Une maison d’habitation près de l’aérodrome de Bambari/mars 2019@photo Erick Ngaba

Tôt le matin nous sommes parti à Krandja vers Ndachima à une soixantaine de Bambari,  sur un taxi-moto que nous avons loué. La route vers Krandja est calme, mais elle est défoncé et très serré. Elle est rétablie et élargit dans plusieurs endroits. On souhaite vraiment que cela se passe dans tout le pays, car des routes sécurisées et en bon état pourraient non seulement garantir le déplacement confortable et rapide, mais, par exemple, donner la possibilité de conduire un championnat de foot nationale régulier, pourquoi pas ?
Un trou de mine d'or de Krandja près de Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba
Un trou de mine d’or de Krandja près de Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba

Ayant arrivé à la mine, nous avons interviewé Jean Narcisse Kossi Kouzou, l’adjoint du Maire de la Commune de Dibissi a Ndassima et gestionnaire de la mine Krandja. Il nous a raconté de ce qui se passe dans la mine.

« On travaille ensemble ici. Il y a l’artisan et l’ouvrier. L’artisan embauche les ouvriers qu’il prend en charge au quotidien. C’est depuis 2012. Ça fait 7 ans aujourd’hui que je travaille sur le site minier de Krandja. Nous faisons le travail avec la main. Nous n’avons pas les moyens de travail. Nous n’avons pas de machine industrielle. C’est avec la main que nous travaillons. Nous travaillons de 8heures du matin à 12heures. Après le mangé, nous revenons sur le site pour travailler à 13h 30. Et nous finissons à 15h pour rentrer au village. Par ce que le village c’est à 5 km du site, là-bas au croisement »

Village site minier de Krandja à 4km de Ndachima/mars 2019@Erick Ngaba
Village site minier de Krandja à 4km de Ndachima/mars 2019@Erick Ngaba

Ndjoni Sango: Depuis que vous travaillez sur ce chantier minier, est-ce qu’il y a des expatriés ou des occidentaux qui viennent ici travailler aussi ou acheter les diamants chez vous ?

« Non non non. Seuls des Centrafricains qui travaillent ici, pas de blanc pas d’étrangers. Je vous assure que ce sont seulement des Centrafricains qui travaillent sur le chantier, qui achètent et qui vendent ici. Il n’y a pas de blanc qui vient ici pour acheter le diamant ».

une pierre diamantaire sortie de chantier minier de Krandja à Ndachima@photo Erick Ngaba
une pierre diamentaire sortie de chantier minier de Krandja à Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba

Ndjoni Sango: Depuis que vous êtes sur ce site, quel problème vous rencontrez souvent avec les ouvriers ? Est-ce que vous travaillez librement et avec la sécurité ou bien ?

« Pour côté sécurité, ça va. Il n’y a pas de problème, il n’y a pas d’agression ».

Ndjoni Sango : Après la signature de l’accord de paix de Khartoum signé par le gouvernement et les groupes armés, comment voyez-vous cet accord et le retour de la paix en RCA?

« Moi qui vous parle, je suis chrétien. C’est moi qui gère tout ce qui travaille ici. Il y a beaucoup de musulmans qui travaillent sur le chantier que je dirige. Il n’y a pas de problème entre nous »

Ndjoni Sango : Il y a la paix et la cohésion sociale, vous dites. Et comment allez-vous faire pour capitalisez les efforts de la paix dans votre localité ?

« Très bien. Bon, on doit progresser comme ça. Même ceux qui se sont déplacés là, le com-zone nous a dit de leur écrire pour qu’ils regagnent leurs maisons. Il n’y a pas de distinction entre chrétiens et musulmans ».

Jean Narcisse Kossi Kouzou, Rapporteur du maire de la commune de Dibichi à Ndachima sur le chantier minier de Krandja@photo Erick Ngaba
Jean Narcisse Kossi Kouzou, rapporteur du maire de la commune de Dibichi à Ndachima sur le chantier minier de Krandja/mars 2019@photo Erick Ngaba

Et c’est la vérité, a notre table était assis chrétiens et musulmans et nous étions tous à la table comme des frères, tout était très agréable et amicale. Après la signature des Accords de Khartoum des représentants de l’UPC sont arrivé et ils ont partagé les idées concernant la paix et la cohésion sociale, ainsi que les détails de l’accord lui-même. Bien sûr ces idées étaient très appréciées et sont devenu un principe de vie.
Des ouvriers dans un trou de chantier minier de Krandja à Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba
Des ouvriers dans un trou de chantier minier de Krandja à Ndachima/mars 2019@photo Erick Ngaba

En effectuant le travail à main, sans l’utilisation de machines, les gens s’unissent encore plus, sont toujours prêts à donner la main l’un a l’autre.
Lors de notre retour, nous nous sommes arrêtés à Ndassima, où nous avons aussi discutés avec les locaux et les travailleurs de la mine. Vous allez lire ces interviews dans les  prochains jours.

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