RCA: Insécurité alimentaire inquiétante dans la Nana Bakassa

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Un marché du village Kouki dans la Nana Bakassa@photo Grâce Ngbaléo

Par Grace NGBALEO

Un marché du village Kouki dans la Nana Bakassa@photo Grâce Ngbaléo

Bangui 23 mars 2020—(Ndjoni Sango) : Depuis plus de 3 mois, avec la nouvelle de l’exploitation de l’or dans la sous-préfecture de Nana Bakassa précisément à 20 kilomètres du village Kouki, les marchés manquent de denrées alimentaires. Cette situation plonge la localité dans une situation de crise alimentaire. Nous avons sillonné quelques villages du 14 au 18 mars 2020 pour palper du doigt cette réalité.
De Nana Bakassa centre, au village Bowara située à 31 km de Nana Bakassa, en passant par Kouki à 22km de Nana pour ne citer que ces villages-là, le constat est presque le même.
Pas de légumes sur les marchés, pas de viandes boucanées, les cuvettes de manioc se comptent à bout de doigt. Pour se rendre dans ces localités, certains passagers, par précaution, se procurent de manioc ou de viande de brousse dans d’autres villages avoisinants.
Les prix des denrées alimentaires sont revus en hausse. Par exemple, le prix d’une cuvette de manioc est passé de 1500F cfa à 2500Fcfa ; celui d’une cuvette de maïs en poudre est de 2500Fcfa au lieu de 1000FCFA. Cette situation a pour cause l’exploitation de l’or dans la région, notamment, à plus de 20km de Kouki. Car l’agriculture est presque abandonnée.
Brigitte Dedenam, jeune fille, mère de 2 enfants, n’a pas pu acheter de manioc, le 15 mars dernier sur le marché de Kouki à cause de la flambée des prix.  

« Je suis venue acheter le manioc mais j’ai laissé tomber parce que le prix est supérieur à ce que j’ai  sur moi comme argent. On me parle de 2500FCFA alors qu’au- paravent nous payions à 1500FCFA. Je ne sais comment faire pour que mes enfants mangent aujourd’hui », s’est-elle plainte.

Pourquoi augmenter le prix des denrées ? Adeline, vendeuse dans la localité répond à ces termes :

«  C’est à cause de l’or. Je vends du maïs en poudre, et depuis un certain temps, nous avons élevé le prix de la cuvette. Au lieu de 1000FCFA c’est à 2500FCFA. Je, peux vendre 2 cuvettes par jour puisque je pile en mains, et je gagne de l’argent ».

L’exode de la population vers ce chantier d’or   panique certains cultivateurs qui doutent de la possibilité de cultiver cette année. L’un d’eux, habitant Nana Bakassa l’affirme :

«  Nous manquons déjà de denrées alimentaires à cause de cette exploitation de l’or. La population vide les villages pour le chantier parmi laquelle, ceux qui nous prêtent mains fortes dans les travaux champêtres. Je ne sais pas si cette année nous allons cultiver  ».

L’exploitation d’or n’est pas l’unique facteur de manque de nourriture dans la région. On peut citer aussi les transhumants qui depuis un certain temps, les troupeaux détruisent les champs des cultivateurs.

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