RCA: les autorités de Bangui contre la démarche de la CEEAC auprès de Bozizé au Tchad

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Les dirigeants de la CEEAC

Par Cyrille YAPENDE

Bangui 11 février 2020—(Ndjoni Sango) : Les rencontres de la CEEAC avec certains leaders de la CPC en vue de définir le format du dialogue prévu le 2 mars prochain à Luanda en Angola,  n’est pas du goût des autorités centrafricaines. Elles déclinent leur responsabilité dans une telle démarche menée avec les parties prenantes en dehors ou à l’intérieur du pays sans qu’ils n’en  soient informés.

Après que le président Faustin Archange Touadera dans son discours du 6 février dernier, a décidé d’accepter le dialogue avec les forces vives de la nation lors de la cérémonie de l’APPR-RCA, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), a décidé de prendre attache avec l’ancien président centrafricain François Bozizé, réputé par le gouvernement comme l’instigateur de la coalition des patriotes pour le changement (CPC). C’est pour définir le format du dialogue qui se pointe à l’horizon.

C’est dans cette optique que la CEEAC et les émissaires de François Bozizé se sont rencontrés le 8 février dernier à Moundou au Sud du Tchad à la frontière de la République centrafricaine.

L’objectif est d’évaluer leurs intentions pour tenter de dégager un consensus face à la crise en cours, et aussi, préparer le terrain au prochain sommet de la sous-région prévu pour le 2 mars prochain à Luanda.

Cette initiative menée par la CEEAC, n’est guère appréciée par les autorités centrafricaines qui ont la ferme volonté de poursuivre en justice les leaders de la CPC, une nouvelle rébellion composée des six (6) principaux groupes armés du pays.

Le gouvernement centrafricain ne tarde pas à réagir suite à cette rencontre menée en dehors ou à l’intérieur du pays.

« Toutes discussions menées avec des parties prenantes en dehors ou à l’intérieur du pays sans que le gouvernement centrafricain ne soit informé ne l’engage nullement. Pour l’heure, le gouvernement s’attèle à sécuriser le pays jour après jour », a posté le 10 février 2021 le gouvernement de la Centrafrique sur les réseaux sociaux.

Sylvie Baipo Temon, ministre des Affaires Etrangères et des Centrafricains de l’Etranger, a enfoncé le clou. Sur la page officielle de son département, elle a mis en cause la manière avec laquelle les organisations internationales, continentales et sous régionales travaillent pour maintenir la paix.

« La RCA ne serait-t-elle pas le remake de l’échec de nos organisations internationales, continentales et sous-régionales à maintenir la paix ? Comment maintenir la paix sans l’avoir établie au préalable ? En 2021, en RCA, on envoie des denrées alimentaires par compassion au peuple et on négocie avec les bourreaux. Un échec à venir du fait d’un manque de volonté et de courage politique. Encore une fois les compétences de nos organisations sont assujetties à la volonté des Etats membres », peut-on lire sur la page du ministère des Affaires Etrangères et des Centrafricains de l’Etranger.

Dans la foulée de cette tension diplomatique, le parti KNK, dans un communiqué signé par son secrétaire général adjoint, Christian Guenebem, nie l’implication de François Bozizé dans la CPC et réfute les accusations portées à l’encontre de leur président fondateur en affirmant par ailleurs que ce dernier n’a pas créé  la CPC.

1 COMMENTAIRE

  1. Je me pose la question de savoir jusqu’à quand les gens du KNK vont accepter que leur président est le numéro 1 de la CPC ? Lui même il a avoué. C’est une honte de voir certains intellectuels raisonnent comme des gamines.

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