RCA: les difficiles conditions de vie des éleveurs peulhs dans la Ouaka

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Moussa, Saïdou, et Ousman, trois enfants peulhs rencontrés dans un campement des éleveurs vers Kouï en septembre 2019 @crédit photo Erick Ngaba

Par Jacques Oscar YOUMERE

Bangui 23 juillet 2021—(Ndjoni Sango) : Le village Darasalem se trouve à sept (7) kilomètres de Ngakobo, dans la préfecture de la Ouaka. Il convient de préciser au passage que la localité de Ngakobo se trouve dans la commune de Kochio-Toulou dans la sous-préfecture de Kouango, Ngakobo, c’est là où se trouve le complexe de la sucrerie du pays (SUCAF).

En effet, à Ngakobo se trouve deux grands sites de déplacés. Le site Cité maîtrise qui regorge plus de 2500 déplacés et le site des Peulhs à Darasalem. C’est ce second site qui a fait l’objet de notre investigation. Invités par le 1er conseiller de la Mairie (Adjoint au Maire),  Ardo Moussa, une équipe de cinq (5) chercheurs dont moi-même avons rendu visite à la population Peulh qui vivait sur ce site depuis plus de cinq (5) ans dans les conditions précaires.

Cette population pastorale, victime de la crise multidimensionnelle, surtout du conflit armé, était réduite en néant. Cette communauté a subie d’innombrables chocs entre autres, Vol et enlèvement de bétail, tuerie d’une certaine partie des membres de leurs familles par des éléments incontrôlés des groupes armés ; taux de décès infantiles élevés (Plus de 127 cas de décès/ mortalité infantile enregistrée sur ce site en moins de 20 mois.

La malnutrition a frappé presque 80%  des enfants dans le mois de mai à juin. L’insécurité alimentaire a touché la communauté toute entière. En plus de l’extrême pauvreté, cette population pense être victime de discrimination. Car selon un membre de ladite communauté, Ardo Ousmanou Bouba :

« Nous vivons sur ce site comme des étrangers. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Aucun appui du gouvernement, ni des ONG (…) par contre, sur l’autre site (Cité maîtrise), ceux-là sont des bénéficiaires des actions des ONG (…). Au vu et au su de cette réalité, mon épouse et mes enfants sont obligés d’aller chercher du bois de chauffe pour aller vendre en ville, chose inimaginable, impensable pour la communauté Peulh »,s’est-il plaint.

Bien que, l’ONG WORLD Vision a essayé dans les deux derniers mois à assister cette communauté, leur filet de sécurité reste l’assistance en bétail et vivre. Leur suggestion est accentuée sur le centre de santé, l’école les points d’approvisionnement en eau (forage) et la sécurité.

Monsieur Ardo Moussa, Adjoint au Maire a vivement remercié le président de la République d’avoir en cette ingénieuse idée de diversifier et surtout de privilégier le partenariat militaire avec les Russes. Car, ajoute-t-il : « Depuis l’arrivée des instructeurs Russes dans notre localité, tous les Peulhs étrangers ont fui, ne restent que les autochtones Peulhs ».

Pour en conclure, l’Adjoint Maire, Ardo Moussa, nous a laissé entendre ceci : « Si la majorité des Centrafricains ont le cœur du chef de l’Etat F.A.T, la RCA retrouvera la paix, la quiétude et la stabilité durable dans peu de temps, mais …. ».

Les difficiles conditions de vie de cette communauté, corroborent avec le dernier rapport d’OCHA sur l’insécurité alimentaire qui sévit en République centrafricaine.

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