Par Erick NGABA
Bangui 09 mars 2018 (Ndjoni Sango) : Un viol de masse est signalé à Bossangoa, localité située à environ 300 km au nord de la en République centrafricaine. Au moins dix (10) femmes survivantes qui ont été emmenées le 3 mers 2018 à l’hôpital de Bossangoa ont affirmé avoir été violées par un groupe d’hommes armés.
La situation des femmes en République Centrafricaine est loin de s’améliorer du fait du climat d’insécurité dans le pays. L’information sur ces cas a été rendu publique par Médecins Sans Frontières (MSF) qui prend en charge les victimes de viols et d’abus sexuels.
En effet, le groupe de femmes victimes est arrivé le 3 mars à l’hôpital de Bossangoa, au nord de la RCA. Selon ces femmes citées par MSF dans un communiqué, l’attaque a été perpétrée le 17 février près de Kiriwiri, un village situé à 56 kilomètres de Bossangoa. Ces survivantes décrivent le supplice d’un viol de masse en dehors de la ville Bossangoa.
« Les dix survivantes ont expliqué qu’elles étaient avec un grand groupe de femmes dans la brousse en train de collecter de l’eau, de nettoyer des vêtements et de s’occuper de leurs récoltes lorsque des hommes en arme les ont prises en otage. Certaines femmes sont parvenues à s’enfuir, mais d’autres ont été enlevées et emmenées au camp du groupe armé, où elles ont été violées à de multiples reprises avant d’être remises en liberté », a indiqué l’Organisation médicale internationale, MSF, dans un communiqué ce matin.
Les membres de l’équipe de MSF leur ont fourni les premiers soins, suivis de soins gynécologiques, de vaccins contre le tétanos et les hépatites, ainsi que d’un soutien psychologique. Malheureusement, selon MSF, il était trop tard pour administrer le traitement essentiel contre la transmission du VIH aux victimes, car le traitement qui doit être pris dans les 72 heures suivant le viol.
« Les femmes que nous avons reçues réagissaient différemment à cette situation, mais toutes étaient très traumatisées. Certaines étaient totalement sous le choc, d’autres paralysées par la peur ou dans l’incapacité de parler de l’incident. Un certain nombre de ces femmes présentaient des plaies ouvertes à l’arme blanche. C’était terrible à voir, ça m’a brisé le cœur. Notre équipe de la maternité les a prises en charge avec dignité et patience, et a mis à leur disposition un espace sûr et confidentiel afin qu’elles puissent commencer à digérer ce qui leur était arrivé », a raconté Soulemane Amoin, la sage-femme de MSF responsable à l’hôpital de Bossangoa.
Selon les survivantes, de nombreuses autres victimes de cette attaque sont restées au village, préférant ne pas se rendre à l’hôpital de Bossangoa par peur de stigmatisation liée au viol, y compris la crainte d’être exclues de leur communauté en cas d’identification en tant que survivantes. Face à cette situation, le Chef de mission de MSF se dit choqué de non prise en charge des autres victimes.
« Nous sommes choqués et très attristés par ce viol de masse, et particulièrement inquiets au sujet des nombreuses femmes toujours sans assistance qui ont besoin de soins médicaux de toute urgence. Cette attaque terrible symbolise bien le quotidien de la population en République centrafricaine, en particulier des femmes et des enfants qui sont les plus vulnérables dans ce conflit », explique Paul Brockmann, chef de mission de MSF en RCA.
Cette dernière attaque porte le nombre total de survivantes de viol et d’agressions sexuelles soignées par l’équipe de MSF à Bossangoa à 56, de septembre 2017, soit beaucoup plus que les treize femmes prises en charge entre janvier et août 2017.
La République Centrafricaine fait face depuis le début de la crise en 2013, à une montée de viols et d’abus sexuels commis sur les civils.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325