Dialogue de Khartoum : « la Minusca a une dette morale envers le peuple centrafricain dont elle profite du sang », selon les Antibalaka

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Parfait Onanga Anyanga, Chef de la Minusca, Représentant spécial du SG de l'ONU aux pourparlers de Khartoum@Erick NGABA

Parfait Onanga Anyanga, Chef de la Minusca, Représentant spécial du SG de l’ONU aux pourparlers de Khartoum@Erick NGABA

Par Erick NGABA
Khartoum (Soudan) 27 janvier 2019—Ndjoni Sango : La Minusca est directement indexée par le mouvement Antibalaka aux pourparlers entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés à Khartoum. Dans sa déclaration lors d’un huis-clos le vendredi dernier, le mouvement Antibalaka a rendu la Mission onusienne en Centrafrique (Minusca) responsable de la complexité du conflit dans le pays.
Les pourparlers de Khartoum sous l’égide de l’Union africaine a été l’occasion pour le mouvement Antibalaka de dénoncer la complicité de la Mission onusienne et de l’opération française Sangaris dans le conflit centrafricain.

« Pour dire toute la vérité, la MINUSCA a une dette morale envers le peuple centrafricain dont elle profite du sang, de la sueur et des larmes. Mais Dieu voit tout. Sous l’eau, sous la terre, dans les firmaments, de la pénombre à l’obscurité la plus totale, Dieu vous voit et il vous jugera pour avoir fait du mal à un peule qui ne demande pas plus que la paix et la sécurité » a déclaré Igor Ludovic Lamaka, porte-parole du mouvement Antibalaka dans un discours écrit par le coordonnateur dudit mouvement.

De l’avis du mouvement Antibalaka, les casques bleus de la Minusca se sont transformés aux hommes affaires en Centrafrique en se détournant de leur mandant.

« La plupart des contingents de la Minusca, dont le mandat est de protéger la population civile, se sont transformés non seulement en bourreaux de cette dernière, en marchands d’armes, de munitions et matériels de guerre, mais aussi en orpailleurs et artisans miniers sous l’œil complice des responsables de la mission onusienne. Une Minusca marquée par l’incompétence et le déficit de professionnalisme », a-t-il renchérit.

Néanmoins, le mouvement Antibalaka reconnait la bravoure de certains contingents de cette mission onusienne tant décriée par la population.

« Je sais aussi qu’il y a des contingents qui sont soucieux et accomplissent leur mission : que Dieu bénisse vos pays, enrichisse vos enfants et maintienne vos pays en paix », a témoigné le porte-parole des Antibalaka.

Ouverts le 24 janvier 2019, les pourparlers de Khartoum se poursuivent avec des réunions à huis-clos entre les acteurs, dans le bâtiment de l’Académie supérieure de recherche stratégique et de recherche sur la sécurité.
Sous les auspices de l’Union africaine avec l’appui stratégique de la Russie et des Nations unies, ces pourparlers permettent au gouvernement centrafricain et les 14 groupes rebelles de trouver un terrain d’entente pour une sortie effective de crise en Centrafrique.

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