Par Leïla MBONGUI
Bangui 16 mars 2021—(Ndjoni Sango) : Les spectacles, qui se déroulent dans les rues de la ville de Bangui et rassemblent de nombreux spectateurs, sont devenues populaires. Les comédiens de rue mettent en scène de petites scènes dans lesquelles ils se moquent en plaisantant des réalités de la vie des Centrafricains. L’auteur de l’article a visité un tel théâtre.
«Je considère que notre show d’aujourd’hui est l’un des plus populaires et des plus intéressants pour la Centrafrique. Nous ridiculisons les criminels de la CPC, les montrons fuir les unités de FACA et les alliés russes. Ce spectacle plaît beaucoup aux habitants de Bangui, on nous applaudit. Les gens sont fatigués du crime et de l’anarchie des groupes armés de la CPC, alors ils sont doublement heureux de regarder ces bandits s’enfuir dans la peur. Nous utilisons dans nos spectacles badins des faits et des événements réels pour que le spectateur reconnaisse les personnages de la vie», a commenté l’un des acteurs réguliers des spectacles de rue.
La scène, jouée par des acteurs de rue, montre comment les FACA et leurs alliés attaquent une ville contrôlée par des bandits de la CPC. De nombreux chefs rebelles de la CPC ont commencé à se déguiser en vêtements différents, quelqu’un se déguise en marchand, quelqu’un en civil.
L’un des acteurs se déguise en robe de femme fait semblant s’enfuir des FACA. C’est une parodie de la rumeur répandue selon laquelle le chef du MPC, Al Khatim, fuyant la persécution, avait mis une robe de femme et s’était enfui dans le Nord.
D’autres dirigeants de la CPC tentent de se cacher derrière des femmes et des enfants pour se mettre à couvert des soldats de FACA. L’acteur qui joue le rôle du principal ami de la France et chef des bandits de la CPC, s’enfuit tout le temps et invite tout le monde à dialoguer avec le Président, mais tout le monde le repousse, personne ne veut l’écouter et lui parler. Le sigle CPC est transcrit par les acteurs du spectacle comme Compagnons Pourris Centrafricains.
Des spectacles de rue similaires peuvent encore être vus dans les rues de Bangui. La manière de représenter des histoires de vie actuelles sous une forme badine est captivante et intéressante.
