CENTRAFRIQUE : LE MASSACRE DE BANGUI : TÉMOIGNAGES DES VICTIMES.

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déplacement de la population 5è Arrdt/ @Eric Ngaba

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déplacement de la population 5è Arrdt/ @Eric Ngaba
déplacement de la population 5è Arrdt/ @Eric Ngaba

Le drame du 26 Septembre 2015(Extrait des témoignages)

Gilbert 56 ans, veuf père de famille, habitant castors témoigne « J’étais assis chez moi entourés de mes fils et filles. Vers 8h30, nous avons entendus l’explosion de grenades et des crépitements d’armes. Vite j’ai dit à mes grands enfants de rentrer dans la maison. Les gens criaient et fuyaient. Le temps de mettre à l’abri, ces musulmans ont lancé des grenades à l’intérieur de ma maison tuant mes garçons âgés de 26 ans et 22 ans. Les éclats ont blessé ma fille âgée de 10 ans que j’ai pu porter en courant ».

Sidonie, 32 ans, mère célibataire, habitant Castors explique ; « Je suis partie chercher de l’eau vers l’église catholique quand j’attendais des tirs. C’est à ce moment que j’ai aperçu 6 hommes armés entrés par le grand portail de mon voisin. Une fois à l’intérieur, ils ont commencé à tirer directement sur les propriétaires. J’ai entendu un crier en sango: Nous sommes venus faire du nettoyage! J’ai jeté le seau d’eau et décidé de courir chez moi pour m’enfermer dans la maison. Je les guettais par la fenêtre, ils ont transporté 2 cadavres et jeté dans un puits juste dans la cour des voisins qu’ils ont abattus« .

Anicet 49 ans, instituteur marié, habitant Bazanga, «  j’étais à la douche, quand les tirs résonnaient. Le temps de sortir, j’ai vu 4 musulmans cagoulés en train d’égorger un de mes voisins. J’ai eu peur. Puisque je ne savais plus ou sont partis mes enfants et mon épouse, j’ai vu des gens fuir moi aussi je me suis enfui. Lorsque j’ai regardé derrière moi, j’ai vu de nombreux corps gisant au sol. Pour être précis, j’ai compté au moins 15 cadavres, des hommes, femmes et enfants »

Vincent, 29 ans, électricien habitant Bazanga, « J’ai tenté de sortir en courant de mon studio. Je suis entré dans une concession jouxtant mon studio. Là j’ai vu 9 corps gisant au sol, 2 femmes, une vielle âgée de plus de 60 ans,4 hommes et 2 adolescentes. Derrière se trouvait un portail fermé situé à l’extrémité, j’ai décidé d’escalader la porte fermée…C’est en route que j’ai croisé une voisine qui a perdu son père et sa mère qui m’a dit que mon petit frère et mon oncle ont été tués ».

 Anselme, 32 ans, professeur d’histoire géographie, habitant Bazanga : « J’étais en train de causer avec 5 voisins, subitement,3 ont été fauché par des balles. Ils sont tombés, en ce moment, c’était la panique, il y avait tellement de personnes qui essayaient de fuir et J’ai couru vers un mur pour me protéger. Près du terrain de football, un groupe de musulmans armés ont tiré sur 4 enfants qui couraient ».

 Zidane, 27 ans, étudiant, habitant Castors relate. « Un groupe de musulmans ont tiré, nous avons fui. Ils nous ont poursuivis. Ils ont tiré sur huit personnes de notre groupe et seulement trois ont pu s’en tirer vivants. Les cinq autres ont été tuées par balle près du mur donnant sur l’école castors… »

Anita,24 ans, commerçante, habitant Bazanga affirme « J’ai suivi en courant un groupe des jeunes de mon quartier qui fuyait. Arrivé au bord du canal de sayez voir, nous ne pouvions pas traverser, alors nous nous sommes retournés en courant vers le quartier près de la route. Un groupe de 7 musulmans armés nous y attendait. Comme j’étais derrière, J’ai vu un d’entre eux lancé des grenades sur des maisons. Trois personnes sous nos yeux sont atteintes. Les six autres iraient partout comme des fous et aussi vers notre direction. Songuet, un jeune du quartier m’a pris les mains, nous nous sommes plaqués derrière une vielle maison inachevée, 6 d’entre nous ont été tués et j’ai voulu revenir sur mes pas. Là, mon ami avec qui j’étais m’a dit : ‘Nous sommes en danger, essayons de progresser et c’est ainsi que nous nous sommes échappés».

Gérard, 35 ans, agent de transit, habitant yakité se trouvait dans sa maison, il a été témoin d’un meurtre qu’il avait du mal à croire : « Nous avons pris le petit déjeuner avec ma femme et mes enfants, j’étais sur le point de quitter la maison lorsque nous avons entendu des coups de feu à l’extérieur et des tirs de grenades. Ma femme m’a conseillé de rester. Et là nous avons fermé la porte. De notre fenêtre, nous avons aperçu chez notre voisin 3 musulmans armés défoncer la porte ‘entrée. Ils sont ensuite entrés dans la maison en tirant.

Fernande, 41 ans, commerçante, habitant rue Madou, « j’ai attendu des coups de feu qui s’approchaient et subitement j’ai vu des gens courir, une cinquantaine. Ils étaient poursuivis par des musulmans armés de couteaux, de machettes, de bâtons pointus et d’armes de guerres. J’ai vu comment les gens tombaient. Plusieurs personnes qui tentaient d »échapper ont été abattus par les assaillants. Un a sorti son couteau et a tranché la gorge d’un jeune garçon vêtu de jeans bleu. C’était incroyable. Une fois que tout le monde s’est enfui, il y avait des cadavres partout et je suis restée terrer chez moi».

Azizah 31 ans sage-femme, habitant Bazanga « Je ne vais pas tout étaler ce serait tellement compliqué.. En résumé en essayant de m’enfuir des coups de feu, j’ai vu un petit groupe de musulmans. L’un d’eux a enfoncé son couteau dans le ventre d’une femme enceinte ; a fait sortir le bébé de son ventre. Elle n’a plus bougé. Ils se sont mis à découper ce fœtus en mini morceaux et jeter sur le ventre de sa mère allongée par terre ».

 Monique,26 ans, ménagère, habitant Bazanga « j’ai perdu 7 de mes frères, tous tués par ces musulmans, je suis la seule survivante, j’ai été blessé par balle à la jambe….Je ne sais plus quoi dire« 

 (A SUIVRE….)

 D’après les témoignages recueillis auprès des familles, il ne fait aucun doute que le bilan du massacre du 26 septembre 2015 a été beaucoup plus élevé que le chiffre officiel de 21 morts avancé par le gouvernement Kamoun. Il serait très probablement d’environ 150 à 250 morts.

 Dans les heures qui ont suivi les événements, certains témoins et les membres des familles de victimes ont raconté que les hommes armés, ont enlevé des otages et jetés certains corps dans les puits pour les cacher.

Nécessité d’une commission internationale d’enquête et de poursuites criminelles

Étant donné la nature grave des crimes commis par ces miliciens, le 26 septembre, la communauté internationale devrait exiger avec force pour qu’une enquête internationale soit diligentée afin que les auteurs soient poursuivis.

 Les victimes peuvent-ils connaitre la vérité un jour sur le malheur qui s’est abattu sur eux?

 QUI VIVRA ENCORE VERRA.

 Bangui, le 28 Septembre 2015

Recueillis Par Charlie Joseph LARABO

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