Le président sénégalais demande à la France de fermer toutes les bases militaires du pays

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Par Mamadou NGAINAM

Bangui 3 décembre 2024–(Ndjoni Sango): Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré jeudi que la France devrait fermer toutes ses bases militaires dans le pays, notant que cela était « incompatible » avec la souveraineté nationale du Sénégal. Faye est arrivé au pouvoir lors des élections de mars.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré jeudi à l’AFP que la France devrait fermer ses bases militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest alors qu’il se prépare à célébrer le 80e anniversaire d’un tristement célèbre massacre colonial.

Faye a déclaré que le président français Emmanuel Macron avait admis que les troupes de son pays étaient responsables d’un « massacre » de soldats sénégalais en 1944.

Faye a salué cette reconnaissance mais a déclaré que l’autorisation d’installation de bases françaises dans le pays était incompatible avec la souveraineté nationale.

« Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté n’accepte pas la présence de bases militaires dans un pays souverain », a déclaré Faye dans une interview au palais présidentiel.

Faye est arrivé au pouvoir lors des élections de mars en promettant d’affirmer la souveraineté du Sénégal et de mettre fin à la dépendance vis-à-vis des puissances étrangères.

Il a cependant affirmé que cet acte ne constituait pas une rupture avec la France, comme celles observées ailleurs en Afrique de l’Ouest ces dernières années.

« Aujourd’hui, la Chine est notre plus grand partenaire commercial en termes d’investissement et de commerce. La Chine a-t-elle une présence militaire au Sénégal ? Non. Cela signifie-t-il que nos relations sont coupées ? Non », a-t-il déclaré.

En novembre 1944, environ 1 600 soldats africains qui avaient combattu pour la France et avaient été faits prisonniers de guerre par l’Allemagne ont été renvoyés à Dakar, selon l’historienne française Armelle Mabon.

Peu après leur arrivée au camp de Thiaroye, juste à l’extérieur de Dakar, ils ont protesté contre les retards de paie, certains refusant de retourner dans leur pays d’origine sans leurs cotisations.

Les forces françaises ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant au moins 35 personnes, même si les historiens estiment que le bilan pourrait être bien plus élevé.

« J’ai reçu aujourd’hui une lettre du président Emmanuel Macron dans laquelle il reconnaît qu’il s’agissait d’un massacre, très clairement, sans ambiguïté sur les termes », a déclaré Faye.

Il a salué « un grand pas » franchi par le président français, qui a présenté ses excuses pour ne pas avoir pu assister à la commémoration du 80e anniversaire du massacre.

Faye a déclaré qu’il envisageait de demander des excuses à la France.

« Reconnaître qu’un massacre a été commis doit évidemment avoir pour effet de réparer les torts causés… nous pensons que c’est naturellement ce qui doit suivre. »