L’IMPOPULARITE DE LA FRANCE EN CENTRAFRIQUE

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Message d'hosilité envers l'opération sangaris au KM5/ photo Eric Ngaba
François Hollande / image Wikipédia
François Hollande / image Wikipédia

En sillonnant les rues de Bangui la capitale centrafricaine, on se rend compte que les centrafricains ont appris de cette sempiternelle crise. Jamais de mémoire d’homme, les réactions ont été contre la France. Les centrafricains de différents milieux, dans leur grande majorité ont pointé un doigt accusateur l’ancienne puissance colonisatrice et les organisations humanitaires. Le sentiment anti-français va croissant dans les rues de Bangui.

Un soldat sangaris à la base Mpoko à Bangui/ photo Eric Ngaba
Un soldat français de sangaris à Bangui/ photo Eric Ngaba

« Nous sommes entrain de tout perdre en Centrafrique, nous n’allons pas nous laisser faire ».  Parole du colonel R.RENE de la force française Sangaris. C’est le nom flanqué sur sa pointure coté gauche du treillis. Il a l’a dit dans un entretien avec l’un de nos reporters. Ce haut gradé de l’armée française a aussi déclaré sans vergogne que la France fera tout pour mettre la main sur les principales richesses du pays. Il ne savait pas qu’il avait en face de lui un journaliste.

De tout état de fait, les chinois ne sont pas prêts à lâcher le gisement pétrolier de BOUROUMATA  dans la ville de Birao à l’extrême Nord-est du Centrafrique. La France, selon les investigations est en mauvaise posture pour l’acquisition du gisement pétrolier de  Carnot dans la Nana Mambéré. L’exploitation du ciment est confiée aux indiens par l’ancien président François BOZIZE. Cette course aux richesses centrafricaines  se ne  fait plus  désormais à visage masqué. Sur le terrain le mépris de la France   et des ONG internationales se justifie. Les habitants de Bangui, sont passés à la vitesse supérieure en vandalisant la grande majorité de ces Organisations Non Gouvernementales qui œuvrent dans l’humanitaire.

Le déclic : Importantes quantités d’armes découvertes dans les locaux de l’Organisation  Internationale pour la Migration, OIM au quartier 1 dans le 1er arrondissement. C’était pendant le pillage de ses locaux le dimanche 28 septembre 2015. Que font les armes de guerre AK47 en état neuf dans les locaux d’une organisation humanitaire ? On se souvient que c’est OIM qui  a déporté les populations peules du P13 sortie nord de Bangui en 2014, sans l’aval du gouvernement, pour les relocaliser à Bambari.

Ce qui a déclenché une déferlante de pillages de ces Organisations longtemps supposées entretenir la crise en République Centrafricaine. Les découvertes bizarres ne s’arrêtent pas là.  Beaucoup de  livres en Arabe ramassés dans les locaux du CICR au quartier Benz-Vi .Le CICR Une grande quantité de brassards des forces de la MINUSCA emportés par les pillards dans les locaux de l’ONG Action Contre la Faim à sica1. Grand est notre étonnement de voir qu’aucune radio de la place en a parlé. Ce qui devrait susciter de sérieux débats ailleurs, passe sous silence en Centrafrique.

Les populations de Bangui, durant cette crise, quand nous nous promenions  pour prendre des impressions, disent ne pas hésiter à s’en prendre aux véhicules de ces Organisations Humanitaires.

Message d'hostilité envers l'opération sangaris / photo Eric Ngaba
Message d’hostilité envers l’opération sangaris / photo Eric Ngaba

Durant les cinq jours d’échanges de tirs, on a constaté une absence totale de la Croix Rouge sur le terrain pour ramasser les blessés et les cadavres. Etaient-ils avertis ? Les banguissois les accusent d’être les principaux acteurs de cette belligérance. Les témoignages recueillis font état de plusieurs éléments qui attestent des signes précurseurs de cette escalade de violences. « Ils ont augmenté les primes de risques octroyées aux expatriés depuis trois semaines, et nous n’avons pas l’accès à certains niveau d’informations ». Déclare Christian, 45 ans, il travaille dans une Ambassade à BANGUI. Il a encore poursuivi qu’ « habituellement quand ils font des choses comme ça, ce qu’ils préparent quelque chose ».

Un témoignage encore frappant qui a attiré notre curiosité est celui d’un jeune volontaire de la Croix Rouge Française. Celui-ci a refusé de montrer son prénom. Il nous a confié ceci : «  J’ai vu plusieurs sacs blancs, gants et cache-nez  pour le ramassage des cadavres qu’ils ont venir de l’extérieur du pays, une semaine avant le déclenchement de cette crise ». C’est dire  que la spirale de massacres au pays de Barthélémy BOGANDA est une machination savamment ourdie par ceux-là qui ont l’expérience en la matière.

Le grand site  des déplacés de l’aéroport de Bangui Mpoko qui a vu une grande partie de sa population rentrée chez elle, a connu une augmentation de ses latrines, comme pour accueillir à nouveau, une nouvelle vague de déplacés. Sur ce site, nous avons rencontré beaucoup de personnes qui nous ont ce même témoignage. C’est encore une preuve que la France se comporte en ennemie de la paix en Centrafrique. Toute une série de préparatifs qui ont abouti à ce que nous vivons.

Les soldas français de l'Eufor à Bangui/ photo Eric Ngaba
Les soldas français de l’Eufor à Bangui/ photo Eric Ngaba

En revenant dans la rue, les interventions sont une avalanche de haine envers le pays de Molière.

« Je suis chrétien pratiquant, je crois fermement que ce font ces français, ils le payeront chèrement. Un jour, ce qui est arrivé aux américains le 11 septembre 2001, arrivera en France, j’y crois, ils récolteront les fruits de leur méchanceté, j’ai perdu mon frère, ils payeront ces français ». Propos de Jean, le frère d’une des victimes du quartier Bazanga dans le 5e arrondissement de Bangui.

Pour la précision, ce quartier est l’un des proches du PK5 où les musulmans ont décimé la population et brulé toutes les maisons le samedi 27 septembre devant la passivité des forces burundaises de la MINUSCA accusées d’être de mèche avec les mercenaires musulmans et peuls du KM5. Aux passages des troupes burundaises et françaises, c’est une pluie d’injures en langue Sango, des cris de  mépris, de bras d’honneur et des bruits de casseroles.

La majeure partie des réactions est faite d’injures et de malédictions à l’encontre de la France. Certains étudiants demandent la sortie de la RCA de l’Organisation Internationale de la Francophonie pour rejoindre le Commonwealth comme l’a fait le Rwanda. Une autre tranche des réactions sont hostiles aux burundais, très contestés par la population qui les compare aux troupes tchadiennes exclues  des troupes internationales en RCA. Une autre encore accuse la chef de l’Etat de transition Catherine Samba-Panza de passivité pour le désarmement du Km5 et le réarmement des Forces Armées Centrafricaines, FACA. Dans l’ensemble, la cohésion sociale a encore du chemin devant elle.

Message d'hosilité envers l'opération sangaris au KM5/ photo Eric Ngaba
Message hostile envers l’opération sangaris au KM5/ photo Eric Ngaba

La réconciliation entre les chrétiens et les musulmans est presque mission impossible. Pour notre part, nous trouvons curieux de voir les Anti-Balaka, dont plus de ¾ ne connaissent pas la langue de Molière d’écrire correctement, dans un bon Français : « Sacrifice, bonne fête de Tabaski » sur le corps sans vie d’un supposé taximoto musulman découvert au quartier Combattant dans le 8e, élément déclencheur de ces soulèvements le 26 septembre. L’industrie de guerre se porte bien en Centrafrique, ancienne « Suisse africaine »  sous l’ère impériale. Comme le disait un écrivain africain : « J’ai ma vérité, tu as ta vérité, mais la vérité appartient à DIEU ».

Juvénal KOHEREPEDE

2 Commentaires

  1. Chers compatriotes, l’Histoire ne meurt jamais. Collectez les informations, filmez et gardez les par devers vous. Cela servira un jour. Sur la base des images prises en Syrie, la France est en train de portez plainte contre le Président ASSAD pour crimes contre l’humanité. C’est ce qui se fera une fois la guerre finie en RCA, même si elle dure 100 ans. Il faut dénoncer toutes ces ONG qui participent aux tueries des Centrafricains innocents en recueillant les preuves.
    Au sujet des Français, il y a des bons et des mauvais français. Il faut savoir que les relations entre Etats sont des relations d’Intérêts. On ne va pas dire c’est la faute aux Français. C’est en partie de la faute de nos dirigeants qui ont bradé nos richesses : le pétrole de Boromata vendu aux Chinois par Bozize, le pétrole de Carnot vendu aux Sud Africains par Bozize et les autres permis, Oubliant que les Accords du 13 août 1960 signés entre la France et la RCA sont toujours en vigueur, notamment en ce qui concernent les Produits dits Stratégiques (Pétrole, uranium, cobalt….). Il faut relire les Accords de 1960, chers Compatriotes. Ne faisons pas seulement des récriminations aux Français. Commençons par nous-mêmes. Tant que nos relations avec la France ne seront pas clarifiées, on aura toujours la guerre dans notre pays. Surtout quand on a des vendeurs d’illusions comme ceux qui nous dirigent actuellement, qu’on achète à un franc pour tuer leur propre frère.. Le fis de CSP, Sappot, vient de vendre notre forêt à la société française Rougier Bois. A vous d’en juger! chers Compatriotes. Allez vérifier au Ministère des Forêts. Vos trouverez la copie du permis.

  2. Vous, Mr. DANGBA LOPO, comment vous pouvez cautionner ou apprécier les accords de 1960, liant la France et la République Centrafricaine que certains Dirigeants de notre Pays ont tenté de le réviser et de remettre en cause ? Ces-dits accords stipulaient que seulement le Sol seulement appartient aux Centrafricains et tout ce qui sont Richesses du Sous-Sol appartiennent au Pays Colonisateur ? Et le Sous-Sol regorge plus de 400 Variétés de Richesses ! Vous savez aussi qu’il y ait un autre Accord de Défense entre ces deux Pays ? Mais quand les Mercenaires ont envahis en pénétrant sur notre Territoire en Décembre 2012, massacrant, détruisant, violant, volant, incendiant, pillant, vandalisant etc…les Populations Centrafricaines en commençant dans les arrières Pays, le Président BOZIZE avait réagit en lançant un vibrant appel à la France afin d’intervenir, par rapport à l’Accord de Défense ? Elle avait refusé et avait laissé faire les Mercenaires jusqu’à ce jour ! Tous les Pays limitrophes exploitent leurs Richesses (Pétrole,Ciment…) sans problème ! Mais pourquoi nous n’avons pas le « Droit » d’en autant ? Le Président BOZIZE avait eu le courage de demander à la France de réglementer l’Exploration et l’Exploitation anarchique de nos « Richesses du Sous-Sol » ! Tel que l’URANIUM, elle fin de vouloir le faire, ensuite de fermer le Gisement sous prétexte que les Coupeurs l’empêchaient de travailler ! D’ailleurs au départ, la France, après études, affirmait que notre URANIUM était dans la « boue » (Mauvaise qualité) ! Les études Américaines et Sud-Africaines ont démontré le contraire ! Le Président BOZIZE n’ avait pas vu son Intérêt Personnel et Égoïste, mais plus tôt l’Intérêt Général bien que, ça coûtait son éviction de son « Fauteuil Présidentiel », mais il avait agi tout même ! Le Pétrole devrait couler y a longtemps, la première mise en sac du Ciment également, etc… Après le départ du Président BOZIZE, qui a osé parler, je dis bien qui a osé parler et du Pétrole et du Ciment ??? Ni DJOTODIA, NI SAMBA PANZA ! Personne ne l’a fait, alors que DJOTODIA justifiait son coup d’Etat parce que sa Région était oubliée et alors que le Gisement du Pétrole est prêt à couler, se trouve implanter dans sa Région en question ! Et les successeurs au Président BOZIZE n’ont daigné poursuivre ses œuvres ! Le Président Président était vendu comme « Juda avait vendu Jesus » ! Les témoignages sur les complots ourdi, ordi pour la « Destitution » du Pouvoir de BOZIZE par les propres Fils du Pays appuyés par les Forces occultes et la « Déstabilisation de la République Centrafricaine » sous couvert des Organisations Internationales, les Forces Africaine et Onusiennes aidant la Coalition-Séléka œuvrant pour les Puissances Etrangères au détriment du Peuple Centrafricain dont nous décrit Mr. Juvénal KOHEREPEDE dans le Journal NDJONI SANGO !

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