Centrafrique: exploitation de diamant, la ville de Baoro consolide la cohésion sociale 

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Les acteurs miniers au sortir d'une réunion de la validation du rapport du comité local de PK@Erick Ngaba

Les acteurs miniers au sortir d’une réunion de la validation du rapport du comité local de PK@Erick Ngaba

Erick NGABA
Bangui 15 mai 2018 (Ndjoni Sango) : La sous-préfecture de Baoro, à l’ouest de la République Centrafricaine renoue avec la cohésion sociale, indispensable pour la reprise des activités minières. La population de cette ville, victime des affres de conflits armés, ne souhaite que la stabilité et la cohésion sociale dans la localité pour développer son secteur minier à la suite de la levée probable de sanction envisagée par le Processus de Kimberley (PK).
La cohésion sociale entre les communautés centrafricaines, mise à mal par le conflit armée déclenchée en 2013, regagne progressivement les zones minières. Les acteurs de la paix se mobilisent pour cette cause. A Baoro, la population démontre sa ferme volonté de tourner la page sombre de l’histoire pour construire l’avenir. Avec la reprise des activités minières dans la localité, elle invite ceux qui se sont déplacés du fait de conflit armé ayant ravagé la ville, à regagner leur terre.

« Hier, nous vivons ensemble entre les communautés. Mais s’il y a la crise qui vient nous diviser, nous ne pouvons jamais nous détester pour l’éternité. Certes, beaucoup de choses se sont malheureusement produites et nous avons tous subi les conséquences. Nous devons retenir que tout fini par le pardon entre les frères, mêmes les ennemis. Et donc, nous devons réapprendre à vivre ensemble pour développer notre localité et notre pays. Moi qui vous parle, j’ai reçu avant-hier chez moi un frère de la communauté musulmane avec qui nous avons partagé un plat ensemble. Il est reparti pour récupérer ses bagages, et dans quelques jours il va regagner la ville de Baoro, car il m’a même présenté un petit lot de ses diamants qu’il compte vendre dès la levée de sanction sur localité. Ceux qui sont là présents dans la ville exercent librement leurs activités en toute quiétude », a témoigné Christophe Yaligaza, un artisan minier connu sous le nom de Moundjou.

Pour que les activités minières de la sous-préfecture de Baoro reprennent effectivement selon la chaine légale de traçabilité établie par le processus de Kimberley, le ministère des mines à travers le projet DPDDA (Droits de Propriété et Développement du Diamant Artisanal) a mis en place un comité local.
Ce comité est chargé de travailler particulièrement sur la question de la cohésion sociale qui rime avec le secteur minier. Les membres du comité issus des autorités locales, de la société civile, de confession religieuse et des artisans miniers, s’emploient pour consolider et renforcer les liens du vivre ensemble entre les communautés.

« Je suis dans l’espoir aujourd’hui pour la mission gouvernementale dans le cadre du Processus de Kimberley dans la ville de Baoro. Tout le monde sait que le sous-sol de Baoro est enrichi de pierres précieuses. C’est l’activité de tout le monde qui vie ici. Pour cela, nous travaillons la main dans la main et nous tendons la main aux frères déplacés et réfugiés ailleurs pour le relèvement de notre localité à travers la reprise des activités minières. La population de Baoro est bien préparée pour accueillir tout le monde. Car, nous avons tourné la page de conflit dans notre localité », a expliqué Gilbert Gbenekoa, artisan minier et membre du comité local du Processus de Kimberley. 

Pour permettre le retour massif des personnes déplacées de la sous-préfecture de Baoro, la question de réhabilitation des maisons d’habitations en état de délabrement avancé se pose. Il est une nécessité d’appuyer les personnes déplacées à se reconstruire pour mieux se réinstaller.
La sous-préfecture de Baoro, comme celle de Bozoum et de la Lobaye, considérées comme zones prioritaires à l’exploitation de diamants bruts, tendent vers la levée de sanction imposée par le Processus de Kimberley depuis le déclenchement de conflit en 2013.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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