Centrafrique: 10 ans du département de formation des journalistes, bilan et perspectives

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Les étudiants et ressortissants du DSIC@imageErick Ngaba

Les étudiants et ressortissants du DSIC@Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 16 juillet 2018-Ndjoni Sango : Le département de l’information et de la communication (DSIC) de l’Université de Bangui  qui forme les journalistes centrafricains a aujourd’hui 10 ans. La célébration en déférée du 10ème anniversaire de sa création en 2008 a eu lieu le samedi 14 juillet 2018 audit département, à la faveur d’une porte ouverte ayant permis de dresser le bilan et de projeter des perspectives.
L’Etat centrafricain, en 2008,  avait décidé, avec le concours de l’Unesco,  d’offrir un cadre approprié de formation en journalisme pour pallier aux lacunes et insuffisances constatées dans la presse centrafricaine. Aujourd’hui, ce cadre totalise 10 ans.
Bilan du DSIC
La commémoration du 10ème anniversaire d’existence de DSIC s’est tenue en présence du corps universitaire, du président du Haut Conseil de Communication (HCC) ainsi que des étudiants et ressortissants de ce cadre de formation. L’occasion pour les uns et les autres d’échanger sur l’avenir de ce département qui a déjà produit huit (8) promotions.

« Le Département des Sciences de l’Information et de la Communication recrute des candidats ayant le niveau Bac, toutes séries confondues et délivre un diplôme de Licence Professionnelle en Journalisme à l’issue d’une formation de 3 ans. A ce jour, le Département a mis sur marché de l’emploi 6 promotions de journalistes qui contribuent efficacement au renouvellement du paysage médiatique centrafricain », a indiqué Jean Claude Redjemé, Chef du Département des Sciences de l’Information et de la Communication.

La formation journalistique dispensée au sein de ce Département est  faite à partir d’un programme élaboré par des experts de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication de Yaoundé. Tout en s’adaptant aux réalités locales, a fait savoir le Chef du DSIC, ce programme répond à la fois aux  normes du système LMD en cours dans les Ecoles sœurs de journalisme de la sous-région et aux grands axes d’une formation initiale définis dans ce domaine par l’UNESCO.
Les difficultés comme entrave à l’essor du DSIC
Dans son discours de bilan, Jean Claude Redjemé a relevé les difficultés auxquelles fait face le DSIC.  La vétusté des infrastructures et des matériaux de formation, l’intégration des journalistes formés au DSIC dans la fonction publique entre autres constituent des problèmes qui minent ce cadre de formation des journalistes en Centrafrique.

« Le Département fait face aujourd’hui à des problèmes de salles de cours insuffisantes, ce qui ne permet pas d’accueillir trois niveaux à la fois et d’envisager la création d’autres filières. Manque cruel de matériels (ordinateurs, enregistreurs, microphones, camera, appareils photographiques, et j’en passe) pour les travaux pratiques. Manque de moyens de transport permettant aux étudiants et aux enseignants d’effectuer des sorties pédagogiques ou des travaux de terrain. Absence d’une radio et d’une télévision expérimentale. Insuffisance de lieux de stage. Aucun ressortissant du DSIC intégré dans la Fonction Publique Centrafricaine », a-t-il souligné.

Le président du comité d’organisation de ce 10ème anniversaire, Fridolin NGOULOU a estimé qu’après dix, la Centrafrique doit se réjouir de cette formation. Car, la plupart des six promotions des journalistes sortis de ce département travaillent dans les agences du système des Nations-Unies, des ONG internationales et nationales,  les Ambassades de la Centrafrique à l’extérieur, dans les départements ministériels, les médias publics et privés et nombreux correspondants pour les agences de presse internationales, en dépit de ceux qui sont en chômages.

« A dix ans d’existence, nous, ressortissants de ce département avons rajeuni et changé l’espace médiatique Centrafricain. Les ressortissants ont su s’imposer comme véritables professionnelles dans tous les domaines médiatiques et ont relevé les défis du professionnalisme, en sachant que le professionnalisme est la sécurité rassurée d’un journaliste, surtout celui qui travaille dans un pays en conflit. La première promotion était sortie quatre mois seulement avant que le pays ne bascule dans les violences », a déclaré Fridolin Ngoulou, président du comité d’organisation et Rédacteur en Chef  du Réseau des Journalistes pour les droits de l’homme (RJDH).

Les perspectives projetées
Aujourd’hui, les ouvertures de nouvelles filières, rendues nécessaires par l’entrée dans le système LMD impose des exigences. Il faut, d’après le chef de DSIC, des enseignants qualifiés nécessaires à l’encadrement des LMD. Ce qui suppose, selon lui, la mise en place d’une véritable politique de formation et de recherche au profit des encadreurs dont la bourse de formation doctorale et post doctorale, subventions de recherche et de participation aux séminaires de renforcement des capacités.
Le vœu le plus cher des étudiants et ressortissants est que le DSIC s’érige en Institut ou en Ecole de formation des journalistes à part entière.

« A travers cette activité, nous voulons inviter les autorités à s’investir davantage pour ériger ce département en une école du journalisme ; pour ouvrir le niveau de master ; pour installer une radiotélévision école afin de permettre aux étudiants de joindre les théories à la pratique mais aussi pour envoyer les enseignants afin de poursuivre leurs études doctorales en sciences de l’information et de la communication », a préconisé Fridolin Ngoulou.

Il faut dire que cette commémoration a été une occasion pour les étudiants et ressortissants du DSIC de consolider les liens et de mettre en place leur association qui sert de pont entre les ressortissants, les autorités académiques ainsi que les autorités du pays. Ainsi, est né l’Amical des étudiants et ressortissants du DSIC.
Il faut, par ailleurs, rappeler que la création de ce département est l’application par le gouvernement centrafricain avec l’appui de l’UNESCO, de l’une des recommandations des 1ers Etats Généraux des Médias en Centrafrique, tenus du 22 août au 2 septembre 2007 à Bangui.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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