La RCA sous le fardeau des bienfaiteurs : des ONG interviennent dans des affaires de la République sous prétexte d’assistance

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Centre administratif de Bouar

Centre administratif de Bouar

Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 1er juillet 2019–(Ndjoni Sango): La République centrafricaine a courageusement survécu à une crise qui a duré plus de six ans et maintenant elle essaye de sortir des difficultés par la voie de la mise en œuvre des accords de paix. Bangui ne cache pas le fait qu’elle a besoin d’aide et souligne qu’elle est ouverte à la coopération avec tous les partenaires internationaux résolus à améliorer la vie en RCA. De nombreuses ONG internationales y ont répondu. Pourtant, même si leur présence en RCA augmente, la vie des Centrafricains est encore loin du calme et du bien-être.
En République centrafricaine, les habitants de certaines agglomérations isolées sont toujours obligés de vivre une catastrophe humanitaire. Il leur est parfois difficile de se procurer l’eau potable et la nourriture. En même temps, les ONG déclarent avoir envoyé des sommes exorbitantes destinées à l’amélioration la vie des Centrafricains. Officiellement, les travaux sont en cours, mais le résultat n’en est pas très impressionnant.
Une idée s’insinue que les intentions des missions humanitaires en RCA pourraient ne pas être si nobles. Cela est complété par la critique des locaux.
Les représentants de CICR ont perdu la confiance de la population de la ville de Bouar qui ont fait des promesses de recrutement local, car lors de leur visite, ils avaient promis à des jeunes locaux de leur trouver un emploi dans les rangs de leur organisation. Mais ils n’ont recruté personne de Bouar et, par la suite, une rumeur a circulé selon laquelle tout le personnel avait déjà été recruté à Bangui.
Evidemment, à Bouar, on a traité cela de trahison. Le pays vient de sortir de la crise : chaque jeune du pays rêve de trouver un emploi dans une grande organisation et de gagner honnêtement sa vie. Mais on n’entend que des promesses vides.
Des Centrafricains disent que non seulement le CICR, mais aussi Cordaid, Word Vision et d’autres organisations se sont comportées de la même façon avec les jeunes chômeurs qui cherchent du boulot.
On peut dire que pour les intermédiaires malhonnêtes, l’accord de paix en RCA est devenu une vache à lait. Qu’est-ce qui empêche des représentants audacieux des ONG profitant des relations établies dans les ambassades de France et des États-Unis ou dans la MINUSCA d’obtenir un financement pour un projet en Centrafrique ? Qui sait où va réellement l’argent alloué, par exemple, à des séminaires de formation pour les résidents de la RCA ? Et à quel point avons-nous besoin de séminaires éducatifs dans le pays où certains restent encore dans la situation de personnes déplacées ?
Si on le souhaite, sous masque de bienfaiteurs, on peut poursuivre ses intérêts égoïstes  en RCA. Et une fois l’argent coule dans sa poche, vaut-il la peine de mettre fin à cette crise, désastreuse pour la RCA, mais avantageuse pour certaines personnes entreprenantes et malhonnêtes ?
En ce qui concerne le soutien de l’Union européenne, du gouvernement français, de la Banque mondiale et du Fond monétaire international, le gouvernement de la RCA devrait tenir en mémoire que ces organisations n’apporteront leur soutien que si cela ne leur sera bénéfique en perspective.
Donner un prêt dans l’espoir que la RCA le verse éternellement, fournir une assistance financière en échange d’extraction de ressources minérales à des conditions avantageuses, cela leur ressemble bien. La République centrafricaine devrait laisser entrer de nouveaux sympathisants sur son territoire avec prudence.

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