RCA: des FACA-Anti-balaka soupçonnés d’une tentative de coup d’Etat

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Des éléments antibalaka arrêtés@photo prise sur les réseaux sociaux

Par Cyrille YAPENDE

Des éléments antibalaka arrêtés

Bangui 1er avril 2020—(Ndjoni Sango) : Plusieurs éléments de la force armée centrafricaine (FACA) qui œuvrent dans le passé du mouvement patriotique dénommé Anti-Balaka, ont été arrêtés manu militari par les forces de la sécurité intérieure appuyées par les FACA, ce samedi dernier, au domicile du ministre du Tourisme et de la Culture, Dieudonné Ndomate, l’un des leaders des Anti-balaka aile NGAISSONA. Mais pourquoi ont-ils été arrêtés et conduits au camp Deroux ?
48 heures après leur arrestation, les avis se partagent autour de cette opération, qui a conduit à l’arrêt de ces éléments de FACA issus de la milice Anti-Balaka dont certains ont pu échapper grâce à leurs jambes.
D’aucuns évoquent la rumeur d’un probable coup d’Etat contre l’actuel Président la République, Faustin Archange Touadera et d’autres parlent d’une réunion d’harmonisation des grades des FACA qui ont regagné entre temps la faction Séléka et la milice Anti-balaka.
D’après les informations, les suspects arrêtés auraient été convoqués par le ministre du Tourisme et de la Culture, Dieudonné Ndomate dans le but de revoir la liste des FACA opérant dans le mouvement Anti-Balaka concernant l’harmonisation de leur grade prévue dans l’APPR-RCA signé le 6 février 2019, entre le gouvernement et les groupes armés.

A notre grande surprise, « vers les 10 heures du samedi 28 mars, une colonne de véhicule rempli des militaires, policiers et gendarmes lourdement armés, ont envahi la clôture du ministre Ndomate et ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes. Au début, le ministre a tenté de leur donner des explications mais ces derniers ont finalement forcé son portail afin de mettre la main sur ces gens », a confié un témoin oculaire de la scène que nous avons rencontré.

Une information confirmée par le porte-parole des Anti-balaka, Igor Béranger Lamaka, contacté, a déploré cette arrestation et parle d’une arrestation « arbitraire ». Selon lui, « cette réunion est légale, parce que cela a été prévue de l’accord politique pour la paix et la réconciliation signé entre le gouvernement et les groupes armés », a rappelé le porte-parole dudit mouvement, qui exige la libération de ses compagnons.
Du côté de gouvernement, un silence cathédral règne autour de cette affaire, même le ministre du Tourisme et de la Culture que nous avons eu en téléphone, a déclaré avoir contacté ces deux collègues ministres, de la Sécurité Publique et de la Défense nationale pour avoir des explications concernant cette arrestation, mais hélas, selon ces propres termes, mes deux collègues disent n’avoir pas été informés de cette affaire.
Pour un officier de la police judiciaire (OPJ), est strictement interdit aux porteurs de tenue en fonction de tenir des réunions en nombre de dix voire vingt sans informer l’Etat-major des armées centrafricaines ou leur hiérarchie. Pour lui, leur réunion viole le principe établi par le code militaire en République Centrafricaine.
A titre de rappel, les 11 militaires qui ont été arrêtés à la résidence du ministre Ndomate au quartier Galabadja-Sinistré, dans le 8ème arrondissement de Bangui, sont toujours maintenus au Camp de Roux pour la nécessité d’enquête tandis que les 5 Civils faisant partie des militaires arrêtés sont transférés à la maison carcérale de Ngaragba, selon Igor Lamaka, ex porte-parole du mouvement Antibalaka. Il a annoncé en même temps que les deux ailes Anti-balaka mènent des discussions avec les autorités du pays en vue d’éclaircir cette affaire.

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