RCA: en plus du Covid19, pénurie d’eau et d’électricité

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Une vue d'oiseau de la ville de Bangui , capitale centrafricaine

Par Kizer MAÏDOU

Une vue d’oiseau de la ville de Bangui , capitale centrafricaine

Bangui 1er avril 2020—(Ndjoni Sango) : En ce temps où la pandémie du Covid19 frappe la planète, l’eau et l’électricité lui tiennent compagnie dans sa transhumance en terre Centrafricaine. Dans cette partie du monde, l’eau est devenue une denrée rare, en raison de la saison sèche à cela s’ajoute l’épineux problème d’électricité. La population de Bangui en souffre davantage dans presque tous les quartiers.
Le constat est émouvant. A des X heures, chef de foyer, enfants et femmes quittent leurs domiciles à la quête de l’eau potable. Les points de vente de l’eau de la SODECA ne fournissent pas suffisamment la masse de foule qui fait la queue devant les fontaines.
En dépit de leurs agendas de travail, certains fonctionnaires de l’Etat se privent de leurs sommeils pour avoir un peu d’eau. Parcourir des kilomètres avec tous les risques, pire encore devant les fontaines, cil faut des exercices musculaires, a expliqué Parfait un Agent de l’Etat habitant le 8ème arrondissement.
Les puits ordinaires qui ravitaillent la population tarissent. Certains qui sont en bon état font de fois objet de querelle entre les proprios et les voisins qui viennent s’approvisionner. Chaque année, c’est le même problème, la SODECA, l’unique société d’approvisionnement en eau potable ne joue pas à l’improviste. Cette pénurie d’eau se justifie du moins par la vétusté des installations techniques, également par le tarissement du fleuve Oubangui.
Le 06 janvier dernier, le gouvernement dans le cadre du projet RCPCA avait mis en place un projet de construction de 100 Forages sur 1000 prévus sur toute l’étendue du territoire. A Bangui et dans les zones où le besoin en eau potable est très danse, presque la moitié de ces forages est déjà construite.
Parlant de l’électricité, la capitale sombre dans le noir ces derniers temps.
Depuis septembre 2019, la direction générale de l’ENERCA avait lancé un programme de coupure de courant pour une période de 6 mois. Et cela pour permettre l’exécution des grands travaux de l’usine de Boali 2 pour son dédoublement en KWT grâce au financement de la BAD.
La nouvelle centrale thermique en construction dans l’enceinte de la direction générale est loin d’être terminée. Le champ solaire de Danzi à 18 km de Bangui sur l’axe Boali est en court de construction. La population Banguissoise vit le pire. Qu’en est-il des malades dans les hôpitaux ? Ces Citadins vont-ils continuer le reste de ces 15 jours de confinement dans le Noir ?
L’ENERCA a été crée en 1967, 7 ans après l’indépendance. Elle dispose de deux usines hydroélectriques à Boali, localité située à 95 km de Bangui et une Centrale thermique à Bangui. Aujourd’hui, elle fait face à une crise énergétique due aux vétustés de machines, perturbée par les branchements illicites et frauduleux dans les quartiers de la Capitale.
L’année dernière, la capitale centrafricaine avait été fortement frappée par la pénurie d’eau potable. Les problèmes de ces deux entités Etatiques sont très liés. La SODECA fonctionne à base de l’énergie qui lui permet de faire fonctionner à son tour ses pompes.
L’ENERCA a besoin plus d’eau pour fournir d’énergie. La population dans tout ça doit subir au risque de sa vie les conséquences de cette double équation qui reste difficile à résoudre alors que le coronavirus est devant sa porte.

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