Un éventuel glissement électoral en RCA ?

Sur 140 députés, 101 approuvent déjà par leur signature la pétition proposée par le pouvoir en place. Les députés, proches de la majorité présidentielle ont entendu proroger pour quelques temps le mandat de l’actuel Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera au cas où celui-ci arrive à son terme, c'est-à-dire, le 30 mars 2021.

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les agents de l'Autorité Nationale des Elections de 2015-2016 en Centrafrique

Par Cyrille YAPENDE

les agents de l’Autorité Nationale des Elections de 2015-2016 en Centrafrique

Bangui 12 avril 2020—(Ndjoni Sango) : Sur 140 députés, 101 approuvent déjà par leur signature la pétition proposée par le pouvoir en place. Les députés, proches de la majorité présidentielle ont entendu proroger pour quelques temps le mandat de l’actuel Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera au cas où celui-ci  arrive à son terme, c’est-à-dire, le 30 mars 2021.

Mais cette procédure suscite plusieurs réactions contraires au sein d’une frange de la classe politique nationale qui n’est pas pour cette démarche proposée. Son vœux serait un format, regroupant tous les partis politiques sans distinction aucune, afin qu’un large consensus soit dégagé.      

Même si la pandémie du COVID-19 ébranle le monde entier ces derniers temps, en Centrafrique, il est relégué au second rang à cause du prolongement du mandat de l’actuel Président de la République, Faustin Archange Touadera ainsi que celui des députés de la nation.

C’est dans cette optique que certains élus du peuple ont lancé à la fin de la semaine dernière, une pétition qui vise à recueillir les signatures de leurs collègues pouvant leur permettre de réviser la Constitution du 30 mars 2016.

Pour le constitutionnaliste Dominique Désiré Erenon, dans une tribune intitulée « L’appréhension constitutionnelle d’un éventuel glissement du calendrier électoral de 2020 en RCA », publiée  sur sa page facebook le 31 mars dernier, a expliqué :

« Si donc l’élection présidentielle ne se tient pas  conformément aux dispositions de l’article 36 alinéa.2 de la Constitution du 30 mars 2016, une question se poserait, celle de savoir si le Président de la République, pourrait rester en fonction au –delà du 30 mars 2021, le temps où les élections devraient être organisées », a-t-il précisé.

A cette question, le même Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Juridique et Politique de l’Université de Bangui, a aussi ajouté que la Constitution du 30 mars 2016, en son article 35 alinéa. 3, répond très clairement par la négative.

« Passé le 30 mars 2021, l’actuel Président de la République ne pourrait pas constitutionnellement rester en fonction puisqu’une telle hypothèse serait synonyme de prorogation du mandat présidentiel, chose formellement et absolument proscrite par la Constitution », a expliqué Dominique Désiré Erenon.

Les élections groupées, présidentielle et législative, sont prévues le 27 décembre 2020, en République centrafricaine. Les observateurs de la vie politique se demandent si ces élections auront bien lieu dans ce délai constitutionnel au regard de la pandémie à Coronavirus qui sévit dans le pays comme dans le reste du monde.

Dossier à suivre…

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