RCA: comment désamorcer le blocus sur le corridor Bangui Garoua-Boulaye?

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Convoi commercial à Bouar à l'ouest de la RCA en décembre 2020 @crédit photo Erick Ngaba

Par Marly Pala

Bangui 28 janvier 2021—(Ndjoni Sango) : Depuis les récentes attaques rebelles post-électorales en République centrafricaine, le corridor Bangui-Garoua-Boulaye, principal axe de ravitaillement de la capitale centrafricaine, est bloqué par les rebelles. Pour débloquer cette situation, doit-on poursuivre l’offensive militaire ou bien revenir sur la table de négociation ? Et si la concertation est privilégiée, les groupes armés seront-ils d’accord sans poser des conditions ? Ou, quel sera l’avenir de la population dans ces deux cas de situation?

Ces derniers temps, la République centrafricaine fait face à des attaques armées simultanées de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), un mouvement rebelle qui regroupe les ex-séléka, anti-balaka et des mercenaires étrangers. Ils opèrent en mode « guérilla urbaine », occupant plusieurs localités du pays, dont les principaux axes de ravitaillement de la capitale en produits vivriers.

Malgré les offensives menées par les forces gouvernementales et leurs alliés pour repousser ces rebelles, ces derniers contrôlent toujours certaines villes. Aujourd’hui, le corridor Bangui-Garoua-Boulaye est contrôlé par ces hommes armés, ce qui prive l’approvisionnement de la capitale avec les produits de première nécessité. Car les rebelles attaquent les véhicules des convois qui y circulent.

En réponse à ces multiples hostilités rebelles, le gouvernement a lancé des offensives avec l’appui des forces alliées et de la MINUSCA. Ce qui a permis au gouvernement de reprendre le contrôle de  certaines villes. Mais l’important est la libération de l’axe Bangui-Garoua-Boulaye, qui est comme le poumon de ravitaillement de la capitale. A cela, doit-on poursuivre les offensives militaires contre ces forces négatives, ou bien privilégier la concertation ? Et si la piste de négociation est acceptée, sera-t-elle sans ou avec condition ?

A ces interrogations, il faut se rendre compte des enjeux des éventuelles offensives, prônées par le gouvernement et la MINUSCA, car, les récentes attaques font montre qu’il y avait eu des dégâts collatéraux enregistrés de part et d’autre. Et le corridor de Bangui-Garoua-Boulaye est situé dans le nord-ouest où se trouvent plusieurs villes et villages avec une masse de populations.

En ce qui concerne la concertation, on peut s’attendre à des éventuelles revendications, venant des groupes armés. Car à chaque processus de dialogue, il y a une contrepartie ou des revendications des postes dans le gouvernement. Pour preuve, certains représentants issus des groupes armés ont encore un poste dans le gouvernement.

En somme, la République centrafricaine a longtemps été sous l’emprise des groupes armés qui pillent,  vandalisent et sabotent tous les fondements en dépit de nombreux accords signés. avec la crise qui prévaut aujourd’hui, on se demande si un éventuel retour sur la table de négociation et la mise en pratique du processus de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR), s’avèrent nécessaires pour un retour définitif de la stabilité dans le pays.

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