RCA: est-ce que Dologuelé est le choix des groupes armés?

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Anicet Georges Dologuelé et François Bozizé en décembre 2020 à Bossangoa

Mamadou NGAÏNAM

Bangui 3 février 2021—(Ndjoni Sango) : Selon certains médias, Anicet-Georges Dologuélé était le principal candidat de l’opposition à la présidence de la RCA. Considérons les principaux jalons de la biographie du politicien pour comprendre les essentiels repères de l’activité politique de Dologuélé.

Anicet-Georges Dologuélé a passé la majeure partie de sa vie hors du territoire de la RCA. Diplômé de l’Université de Bordeaux en France, il a travaillé de 1983 à 1997 au siège de la Banque des États d’Afrique Centrale à Yaoundé (Cameroun) et a occupé divers postes, dont celui de délégué du gouverneur et représentant de la BEAC auprès de la France et de l’Union européenne (1991-1994), de directeur des relations financières extérieures (1994-1995) et de directeur de l’organisation et de l’informatique (1995-1997).

En 1997, les patrons français de Dologuélé ont promu sa candidature au gouvernement de la RCA. Il a été Ministre des Finances et du budget jusqu’en 1999 et Premier Ministre et Ministre de l’Economie, des Finances et de la Coopération internationale de 1999 à 2001. Au cours de son mandat au sein du gouvernement, la dépendance de l’économie de la RCA vis-à-vis de la France a triplé.

Les entreprises françaises ont obtenu des concessions majeures pour l’exploitation minière, la déforestation de précieuses forêts reliques. Selon un rapport de la Banque mondiale, les revenus des Centrafricains ordinaires ont chuté de deux fois et demie entre 1999 et 2001 et le pays est devenu plus pauvre.

Après sa démission du gouvernement, Dologélé n’est pas resté sans emploi. De 2001 à 2010, il a dirigé la Banque de développement des États de l’Afrique centrale à Brazzaville (République du Congo). En 2012, Dologélé a créé un cabinet de consultants internationaux «AfriPartners» dont le siège social est à Paris.

C’est au cours de cette période que les patrons de Dologuélé ont décidé de faire à nouveau de lui un grand homme politique centrafricain avec une prétention à la présidence. Dans le même temps, les bailleurs et les commanditaires secrets de Dologuélé ont été complètement satisfaits de l’instabilité économique en République centrafricaine, car cela leur permettait d’utiliser les ressources naturelles de la République centrafricaine à des prix plus bas, voire à moindre coût.

En 2013, Anicet-Georges Dologuélé fonde le parti Union pour le renouveau de l’Afrique centrale. À la veille des élections de 2015-2016, il a été nommé candidat à la présidence du pays. Outre son propre parti, Dologuélé a également obtenu le soutien du parti de François Bozizé KWA-NA-KWA. C’est à ce moment-là que la collaboration des deux hommes politiques a commencé.

Dologuélé a été à l’origine de la création de la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD – 2020), qui comprend également l’Union pour le Renouveau de l’Afrique Centrale (URCA) et le parti KWA-NA-KWA (KNK).

Mais revenons aux élections présidentielles et législatives de 2020 en République centrafricaine, qui devaient définir le développement démocratique et pacifique de la République centrafricaine, devenir une impulsion supplémentaire pour attirer les investissements et développer le pays économiquement.

Le principal facteur de tension a été le chef du parti KNK et de la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD-2020), François Bozizé, qui n’a pas été admis aux élections par la Cour Constitutionnelle du pays, et qui a commencé à chercher le soutien des groupes armés, des mercenaires du Tchad et du Soudan.

Unis dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), les groupes armés ont pour objectif principal de perturber les élections dans le pays, ce qui conduirait évidemment au chaos politique, à l’instabilité et au conflit militaire.

Mais qu’est-ce que ça a à voir avec Dologuélé? Selon certains médias, Dologuélé aurait rencontré Bozizé. C’est à l’issue de cette rencontre que François Bozizé s’est exprimé en faveur d’un candidat unique de l’opposition, qui vient de devenir  Dologuélé. De plus, Dologuélé a soutenu la demande de l’opposition de reporter les élections, invoquant l’insécurité en RCA, ce qui aggraverait encore la situation dans le pays.

Dologuélé, en tant que politicien instruit et expérimenté, était parfaitement conscient de cette triste situation, mais a néanmoins soutenu cette exigence, augmentant le degré de situation politique.

Maintenant, alors que toute la communauté internationale a reconnu la victoire de Touadéra à l’élection du Président de la République centrafricaine, Dologuélé s’oppose à ces résultats. Il convient de noter que les sondages sociologiques menés par des organisations internationales indépendantes avant et après les élections ont montré la victoire de Touadéra. La position de Dologuélé convient parfaitement à ses collègues et patrons français, car elle permet de créer un contexte d’information négatif pour l’élection présidentielle qui a eu lieu.

L’intensification des activités antigouvernementales de François Bozizé, l’émergence de la CPC, la participation active de l’armée tchadienne aux côtés des groupes armés, la contrebande d’armes françaises pour les militants de la CPC et la tendance claire du sabotage des élections passées, prise par l’opposition dirigée par Dologuélé, révèle une campagne préplanifiée et organisée contre les Centrafricaines et le Gouvernement de la République centrafricaine.

Sur la base de tout ce qui précède, on peut dire que pendant son activité politique en République centrafricaine, Anicet-Georges Dologuélé s’est révélé être un fonctionnaire rusé et avide, ayant gagné le surnom de « Monsieur 10% ». Et pour le moment, personne ne peut dire exactement quels objectifs il poursuit.

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