«La France est devenue complice du génocide rwandais», dénonce François Graner

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Mamadou NGAÏNAM

Bangui 3 février 2021—(Ndjoni Sango) : « L’appui de la France au gouvernement Hutu pendant le génocide rwandais, qui a fait plus de 800 000 victimes, n’est rien d’autre qu’une complicité», a déclaré le Directeur de recherche du centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), François Graner. Il dénonce le rôle de la France dans le génocide subit par le peuple rwandais à l’époque.

François Graner, qui étudie depuis de nombreuses années le rôle de la France dans le massacre des Tutsis rwandais, a commencé à examiner les documents d’archives conformément à la décision du Conseil d’Etat français de juin 2020.

Selon lui, la politique de la France visait à ce que le Rwanda reste sous son influence.

« Tous les documents d’archives confirment le fait que la France a soutenu le gouvernement Hutu. Les autorités françaises ont été informées des massacres qui se préparaient. Paris a apporté son soutien aux Hutus non seulement pendant le génocide, mais aussi avant et après ce qui s’est passé», a déclaré Graner.

Dans le même temps, le chercheur français a mis l’accent sur la diversité de ce soutien à différentes périodes.

«La France a fourni un soutien politique, diplomatique et, à un moment donné, de médiation. Afin de préserver le régime, Paris a fourni un soutien intensif dans le domaine militaire. Avant le massacre des Tutsis, on a formé les militaires et des armes ont été fournies. Les livraisons secrètes d’armes continuaient tant pendant qu’après le génocide», a déclaré le chercheur.

Selon lui, des informations sur les livraisons d’armes de la part de la France sont contenues dans les archives. Commentant l’implication de la France dans le génocide au Rwanda, Graner a déclaré que Paris pouvait sans auqun doute être qualifié de complice.

«Pour parler de complicité, il faut tenir compte de trois facteurs principaux: le soutien, la disponibilité d’informations sur les crimes en préparation et l’influence après les actes commis. Tous les documents d’archives contiennent ces trois facteurs. Ainsi, le soutien que la France a apporté au gouvernement Hutu peut être qualifié de complicité», a expliqué M. Graner.

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