RCA: faut-il nécessairement passer le dialogue pour résoudre les crises?

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Une vue des participants au dialogue républicain @crédit photo Fiacre Salabé

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 25 mars 2022—(Ndjoni Sango) : Il est vraiment impensable qu’une nation digne de son nom, un Etat souverain, puisse étaler à chaque fois, ses propres problèmes aux yeux du monde entier. C’est la énième fois que la République centrafricaine, étale ses linges sales sur la table de l’opinion internationale. Et pourtant, ce pays qui n’est pas dépourvu des compétences est l’un des pays qui a su donner des leçons de la démocratie en Afrique par le passé.

Du 21 au 27 mars 2022, voilà que le peuple centrafricain est devant l’actualité en Afrique et dans le monde. Si d’autres pays cherchent par certaines voies pour des intérêts stratégiques et propres à leurs peuples respectifs, cependant, en Centrafrique, c’est un débat national qui se déroule pour chercher des solutions appropriées à la crise militaro-politique qui continue de secouer le pays.

Or, il y a à peine trois ans passés, le gouvernement et les groupes armés s’étaient réunis à Khartoum au Soudan en présence de la communauté internationale pour discuter des multiples maux qui minent les domaines économiques, sécuritaires, sociaux-politiques de la RCA. Cet accord en abrégé Accord Politique pour la Paix et le Réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), a été paraphé dans la capitale soudanaise le 5 février et signé le 6 février 2019 à Bangui.

A peine 3 ans seulement, on se retrouve encore pour débattre des mêmes questions débattues à Khartoum et durant le Forum de Bangui. Entretemps, il y avait eu un autre mini dialogue à Addis-Abeba au siège de l’Organisation Panafricaine (OUA) pour redresser les couacs issus de l’accord de Khartoum.

Aussi, un autre mini-sommet, c’était tenu en Italie à Rome, organisé par Saint Egidio afin de remettre en confiance, les différents acteurs militaro-politiques. Et à chaque fois, ce sont les linges sales de la nation centrafricaine qui sont exposés. N’en parlons pas pour les autres foras similaires organisés à l’extérieur antérieurement.

De tout ce qui précède, quelles solutions définitives a-t-on trouvées pour mettre un terme définitif à toutes ses crises récurrentes ?

Beaucoup de choses se sont dites pendant tous ces foras. Plusieurs recommandations sont faites où en sommes-nous dans l’application ? Même les résolutions de l’accord de Khartoum ne sont pas appliquées à 40% et ceci trois ans.

Est-ce qu’après ce dialogue républicain de Bangui, un ou plusieurs dialogues se tiendront à nouveau ? De l’avis de beaucoup de Centrafricains, trop c’est trop ! Il ne faudrait pas que les politiciens qui ne pensent qu’à leurs intérêts, fassent des jeux de tintin susceptibles de ramener le peuple centrafricain à la case de départ.

Or, le peuple centrafricain a trop souffert. Il est donc temps d’abroger cette souffrance à répétition. Même si le ridicule ne tue pas le Centrafricain, néanmoins, l’on doit valoriser les compétences, la culture, la capacité afin de dire que, cette fois ci, la hache de guerre est définitivement enterrée. Que gagnera-t-on à faire la guerre alors que le pays a de potentialités naturelles à exploiter et à transformer pour le bien-être de la population centrafricaine ?

Combien d’opérateurs économiques et industriels nationaux qui ont embauché des jeunes ? Que fait-on des milliards volés et détournés par des cadres de l’Etat? Les fonds servent beaucoup plus à acheter que des armes, au lieu que cela doit servir d’investissements dans le pays.

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