RCA: quand les maîtres parents malmènent l’école Sandimba dans le 9ème arrondissement

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Par Basta BALOUA

Bangui 29 avril 2022—(Ndjoni Sango) : Le problème de l’éducation en République centrafricaine continue de couler les salives. Or, le feu président fondateur Barthélemy Boganda, dans ses cinq verbes, a fait de l’éducation l’une de ses principales priorités. L’éducation étant le socle de développement doit être la priorité des gouvernements qui succèdent dans ce pays. Le président Faustin Archange Touadera, enseignant de son Etat, n’a pas épargné cette priorité dans son programme.

Il nous est apparu bizarre et ambigu de constater que depuis un certain nombre d’année, le système éducatif centrafricain n’est plus à la hauteur des attentes de la population, des apprenants ainsi que des parents.

Il vous souviendrait qu’à l’époque de l’ancien président François Bozizé, les états généraux de l’éducation s’étaient tenus et à l’issu de ce forum de l’éducation, plusieurs recommandations sont assorties. Il s’agissait entre-autres de recruter des professionnels pédagogiques dans les établissements (Fondamentale 1 et 2), cela sous-entend l’intégration de ces concernés dans la fonction publique.

Rehausser le niveau de la formation professionnelle en formant des enseignants qualifiés dans divers domaines technologiques et scientifiques tout en améliorant les conditions de travail des enseignants et leur condition de vie par l’augmentation de leur salaire. Malheureusement, fort est de constater que, ces fortes recommandations sont restées lettre morte jusqu’à ce jour. Faute d’intégration massive des enseignants afin de rajeunir le corps dont certains sont décédés, admis à la retraite, le métier de l’enseignant souffre énormément.

Ainsi, pour pallier aux manques des encadreurs sur le terrain, il fallait faire recours aux maîtres parents et aux vacataires au niveau du fondamental 2. Ceux-ci, ont pu boucher le trou jusqu’à une époque récente.

Si aujourd’hui, le ministère de l’éducation a suspendu le recrutement des enseignants vacataires, néanmoins,  les maîtres parents sont toujours opérationnels. Vue qu’au niveau du fondamental 1, il est impossible de les virer tous. Surtout dans les coins très retirés de la capitale où bon nombre des titulaires ont refusé de regagner leur poste respectif à cause de l’insécurité.

Face à cette situation, il y’a eu un nombre de disfonctionnement à relever. Tel est le cas de l’Ecole Sandimba située à plus de seize kilomètres de Bangui sur l’axe Mboko-Landja. Dans cet établissement public à cycle complet, les choses vont du mal en pire. Le Directeur de l’établissement est un retraité, revenu à la charge. Il n’y a aucun enseignant titulaire, tous des maîtres parents du CI au CM2.

Là où le bât blesse est que, ces maîtres parents se livrent à des comportements indignes. Leurs élèves sont devenus presque des esclaves à leurs soldes. Chaque jour, ses enfants doivent commencer leurs corvées en balayant les maisons de leurs maîtres. Ensuite, ils doivent piller le manioc de leurs femmes, remplir de l’eau de réserve dans chaque maison de ces enseignants..

A la fin des cours, dans les après-midi, il serait question d’aller chercher du bois de chauffage. Parlant de l’argent, chaque jour, un élève à l’obligation d’amener un montant de 200 FCFA ou 150FCFA pour le maître de la classe concernée. Ce qui voudrait dire que ces maîtres parents sont payés journalière ment.

En plus de cela, à la fin du mois, les parents d’élèves doivent cotiser pour boucher le salaire des maîtres parents. Entretemps, il y’a certains enfants qui habitent à deux ou trois kilomètres de leur établissement. C’est dans des conditions difficiles par exemple sous la pluie ils arrivent à l’école tardivement, ils vont payer une rançon avant d’entrer en classe. Les démunis financiers n’ont qu’une solution, fuir ou rebrousser le chemin de la maison.

Telle est la situation que certains élèves vivent au quotidien dans leurs écoles. Au vue de ces conditions, comment est-ce que, les enfants vont bien réussir dans leurs études ? L’Etat doit prendre sa responsabilité. Plusieurs autres cas similaires existent dans beaucoup de régions de la République Centrafricaine.

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