RCA : « Depuis 2013, je suis restée sans nouvelles de mon fils » Zenabou Bouba

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Zenabou Bouba éleveur issue de la communauté peuhle de Boda @crédit photo Kizer MAÏDOU (Août 2022)

Par Kizer MAÏDOU

Bangui 30 Aout 2022—(Ndjoni Sango) : Depuis le début du conflit militaro politique en Centrafrique, certaines personnes se sont séparées de leurs familles, parents et enfants. Une séparation aussi brusque qui a affectée les familles qui sont restées sans nouvelle de leurs proches. C’est le cas de Zenabou BOUBA, qui depuis le début des évènements, est restée sans nouvelle de son fils.

Zenabou Bouba, éleveur, issue de la communauté peuhle de Boda, est restée sans nouvelles de son fils Yaouba, âgé de 30 ans. Après neuf ans de cette séparation brusque, il est difficile a cette dame âgée de 50 ans d’oublier son fils et souffre des traumatismes dus à cette disparition. « Je suis restée sans nouvelle de mon fils depuis les attaques de 2013. En effet c’est la souffrance après sa disparition, tous mes sens sont en deuil je n’arrive pas à m’en débarrasser. », a déclaré Zenabou Bouba.

Depuis la disparition de son fils, c’est la dame Zenabou qui prend en charge l’éducation de son petit fils, l’unique enfant de Yaouba, dont la mère à laisser pour refaire sa vie avec un autre homme à Waya, un village de la localité.  A travers son métier de boulanger, Yaouba s’occupait bien de sa famille et sa pauvre mère qui fait face aujourd’hui à cette tragédie.

De son vivant, Yaouba aimait paitre le troupeau des bœufs en plus de son métier de boulanger, comme a raconté sa mère Zenabou. Le jeune-homme avait promis à sa famille et sa mère de leur construire une maison et leur offrir une meilleure vie. Cette promesse est l’unique souvenir que sa mère garde de lui.

Affectée par la crise, le désespoir gagne le cœur de cette pauvre dame qui, non seulement est restée sans nouvelle de son fils, mais qui a aussi tout perdu durant la crise qui a secoué le pays. Accepter par sa communauté, Zenabou loue actuellement une maison dont il lui est difficile de payer régulièrement les loyers.

Aujourd’hui, grâce à l’appui du Comité International de la Croix Rouge (CICR) visant à soulager les souffrances des familles et proches des disparus, la vie de Zenabou bénéficiaire de ce projet et de son petit-fils s’est améliorée.

Dans son action approche visant à soulager la souffrance des familles qui ont des proches disparus, le CICR travaille à soutenir une trentaine de familles vivant à Bangui et Boda dont celle de Zenabou. La plus grosse difficulté pour ces familles de personnes disparues est de ne pas savoir, d’où est ce que leur proche se trouve.

Ainsi, Djaffarou Ahmadou qui est resté sans nouvelle de son frère cadet, souhaite revoir son jeune frère : « Si jamais tu es encore en vie et que tu m’écoutes, je veux que tu reviennes», souhaite le demi-frère de Yaouba CHAÏBOU.

Le CICR, en coopération avec la Croix Rouge-Centrafricaine, travaille également lorsqu’il le peut à rétablir le contact entre membres de familles de personnes séparées par le conflit et la violence. C’est ce qu’a témoigné Hamadou NGOBA, 37 ans, commerçant qui est resté sans nouvelle de la cadette à sa mère mais qui, grâce au CICR continue d’avoir les nouvelles de certains de ses proches qui se sont réfugié au Cameroun.

« Grâce à la main forte du CICR qui apportait de nos nouvelles vers le Tchad et le Cameroun, cela nous a permis aujourd’hui de découvrir que certains d’entre nous sont disparus. Mais par cet appui du CICR nous avons eu également à rétablir contact avec certains de nos proches dont nous échangeons avec eux », a-t-il fait savoir.

Notons que tous les 30 Aout de chaque année, le monde entier marque la journée internationale des personnes disparues. A cette occasion de journée commémorative, le CICR dans sa logique de soutien à ces personnes voulait attirer l’attention du monde sur le sort des personnes disparues mais aussi porter un regard sur la souffrance de ces familles qui sont restées sans nouvelle de leurs proches.

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