Pourquoi Total quitte-t-il la Centrafrique?

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EDITORIAL

Par Erick NGABA

Bangui 16 avril 2023—(Ndjoni Sango) : On apprend par voie de presse que la société française Total Energie est sur le point de quitter la Centrafrique. La raison évoquée, selon les médias français, est du fait que Total serait confronté à contexte local difficile, mais comme on le sait, les entreprises françaises sont citées dans les rapports des ONGs comme étant des sponsors des groupes rebelles terroristes en Centrafrique, pays déchiré par de nombreux conflits militaro-politiques.

Une après une, les sociétés françaises quittent la République centrafricaine. Leur départ par la petite porte peut être surprenante pour l’opinion internationale, mais au niveau national, personne n’en est surprise.

Après la Sucrerie centrafricaine (SUCAF), filiale du groupe français Castel, ayant vendu ses actifs pour fermer définitivement ses portes suite aux révélations l’année dernière de l’ONG américaine The Sentry qui l’a accablé d’avoir financé la guerre dans le pays, c’est maintenant le tour de Total Energie de quitter ce pays.

Selon les informations, une délégation du groupe français Total s’est rendue à Bangui fin de semaine dernière pour l’annoncer officiellement au chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera.

Installé en 2001 dans le pays, Total quitte le pays. Pourquoi ce départ, alors que le pays a tant besoin des marqueteurs du secteur hydrocarbure dans le contexte difficile de ravitaillement en carburant qu’il traverse depuis le début 2022 ?

Les sociétés françaises en Centrafrique sont mouillées dans les manœuvres de déstabilisation du pays. Avant de le répéter dans son discours de la célébration de l’an 2 de son second quinquennat au pouvoir, le président centrafricain a, à la tribune de la conférence des Nations unis pour les pays les moins avancés, pointé du doigt les entreprises françaises d’être derrières l’instabilité que la RCA vit depuis des décennies.

 « La République centrafricaine est soumise depuis son indépendance à un pillage systématique, facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs compagnies qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers », a déclaré Faustin Archange Touadera.

Acculées par les révélations de financement de la guerre dans le pays, les sociétés françaises se voient dans l’obligation de quitter le pays. On se demande si après le départ de la SUCAF et de Total, quelle sera une autre société française sur la liste de déguerpissement par la petite porte.

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