RCA: messieurs les ministres de l’Education, il faut éviter que l’histoire se répète

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Centrafrique-école-Ndjoni-Sangoe la journée des Martyrs en 2017
Les élèves du lycée Barthélémy Boganda lors de la commémoration de la journée des Martyrs en 2017 @ crédit photo Erick Ngaba

Par Mamadou NGAÏNAM

Les élèves du lycée Barthélémy Boganda lors de la commémoration de la journée des Martyrs en 2017
Les élèves du lycée Barthélémy Boganda lors de la commémoration de la journée des Martyrs en 2017@photo Erick Ngaba

Bangui 7 mars 2020—(Ndjoni Sango): Le 18 janvier 1979, une date qui rappelle de mauvais souvenirs aux Centrafricains. Aujourd’hui, l’on continue de célébrer à grande pompe la journée des Martyrs qui, à notre humble avis, n’a plus son sens d’être célébrée. A l’époque, tout est parti du fait que le régime de l’Empereur Jean Bedel BOKASSA, imposait ou instituait le port de tenue scolaire par tous les élèves et étudiants.
Or, en ces moments précis, les travailleurs du secteur public et parapublic cumulaient des arriérés de salaire ; les étudiants, quant à eux, accumulaient des arriérés de bourse. Les mécontentements commençaient à gagner les foyers. Ils s’élargissaient dans le cercle des établissements scolaires, la cité universitaire et les syndicats qui travaillaient dans l’ombre à cause de la dictature. Puis, ce sont les politiques qui s’accaparaient du dossier et les choses s’étaient dégénérées et la rue avait fini par parler.
Conséquences, il y avait eu des coups de feu à balles réelles occasionnant des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Et enfin de compte, l’ex empereur était le recul comptable pour être ce qu’il était devenu par la suite.
A cette époque, selon les témoignages que nous avons reçus, l’actuel Président de la République et certains cadres actuels du pays seraient encore sur les bancs d’études et précisément à l’Université Jean Bedel Bokassa.
Qu’est- ce qu’ils avaient pu tirer comme leçons lors de ces évènements dramatiques ? Aujourd’hui, les jeunes élèves soutiennent leurs enseignants parce qu’ils veulent terminer en beauté l’année académique et éviter par la même occasion une surprenante année blanche.
Les enseignants vacataires écartés sur la liste de la dernière intégration sont devenus très mécontents et aussi, réclament-ils les arriérés de leurs frais de vacation. Ils ont unanimement refusé d’exercer leurs activités professionnelles et leur appel et mouvement sont suivis jusque dans les établissements des provinces. Si d’ici peu et très rapidement, si les Ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur ne conjuguent pas leurs efforts pour mettre fin à cette situation inquiétante, nous estimons qu’ils n’auraient pas rendu service à la Nation et par déduction, au Président Touadera qui les aura embauchés.
La généralisation de cette crise et sa persistance constituent un danger pour la stabilité sociale du moment où, la situation du pays reste précaire sur le plan économique, politique, sécuritaire, etc.…, Et vu que la RCA s’achemine progressivement vers des élections générales à partir du 20 décembre de l’année en cours.
A côté du déclenchement des enseignants vacataires et leurs élèves, ne perdons de vue que les syndicats dont particulièrement le GSTC, sont montés au créneau pour dénoncer le laxisme du gouvernement qui fait la sourde oreille à leurs revendications sociales, c’est-à-dire l’augmentation des salaires, du SMIG-SMAG, revalorisation des pensions et autres.
La grogne sociale est en train de se répandre sur tous les plans et qui sait si la liste ne risquera pas de s’étendre ? Le gouvernement en tant que garant de la stabilité sociale et de la promotion du bien-être du peuple doit mesurer ce qui pourra devenir comme conséquences de ces grognes sociales partout, garantir et maintenir le fil du retour progressif de la paix. Il ne sert à rien de faire le bras de fer avec son peuple qui ne revendique que ses droits.
Que fait donc chaque Ministre pour gérer une situation de crise ? Faille-t-il à chaque fois que ça soit le Chef de l’Etat et le Chef de gouvernement qui prennent le dessus alors que leurs collaborateurs ont un grand rôle à jouer, chacun, au sein du gouvernement ?
Aucune initiative n’est prise par les Ministres concernés pour pallier cette situation qui est entrain de dégénérer. Enfin, il faut dire que l’histoire ne se répète point sauf en RCA. Elle se répète et se succède à l’exemple des coups d’Etat à répétition.

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