EDITORIAL

Par Erick NGABA

Bangui 18 mars 2020—(Ndjoni Sango): L’on ne peut s’empêcher de douter du contrôle sanitaire des passagers à l’aéroport international Bangui M’poko, en dépit des dispositifs mis en place par le ministère de la santé publique. Le cas du prêtre Giovanni interpelle toute conscience à se poser des questions sur l’efficacité des services sanitaires aéroportuaires à contenir les suspects.
La République centrafricain enregistre déjà son premier cas de contamination de la maladie à Coronavirus qui ravage aujourd’hui le monde. Dès l’annonce de la propagation de cette épidémie, devenue pandémie, le gouvernement centrafricain a aussitôt pris des mesures au préalable avec le concours des partenaires sanitaires notamment, l’Organisation mondiale de la Santé, l’OMS.
Avec tambour battant, le ministre de la santé publique et de la population, Pierre Somsé, a rassuré le public sur les dispositifs de détection déjà installés à la frontière aérienne de Bangui. Force est de constater qu’il y a un cas ou bien des cas suspects qui échappent qui ont échappé au contrôle sanitaire à l’aéroport international de Bangui.
L’on ne cherche pas loin pour évoquer l’exemple patent du prêtre porteur de COVID-19 qui a réussi à passer des dispositifs de détection pour circuler librement, de Bangui à M’baïki, avant d’être déclaré personne atteinte de Coronavirus.
Aujourd’hui, les Centrafricains se demandent comment les autorités sanitaires ont pu laisser le prêtre Giovanni importer le Coronavirus dans le pays, alors qu’elles savent qu’il est revenu de l’Italie, pays d’Europe le plus touché par cette maladie infectieuse ? Pourquoi les autorités centrafricaines ont minimisé son cas ?
N’eut été l’alerte de la famille de la victime de cette maladie, le ministère de la santé ne saura s’il y a eu un porteur suspect de Coronavirus. Car de retour de l’Italie, en passant par la France, le prêtre a bien pu franchir Bangui la capitale centrafricaine pour se rendre à M’baïki, ville située à 107 km au Sud du pays où il œuvre dans le cadre de la mission catholique.
Le pays court un risque élevé de l’importation et de la propagation de Coronavirus. Le pays enregistre des mouvements d’étrangers qui œuvrent dans diverses missions, notamment l’humanitaire et onusienne du fait de sa situation de crise que traverse le pays.
Cela dit, toute personne effectuant des déplacements à l’étranger ou venant des pays touchés par cette maladie devrait être surveillée de près par les autorités sanitaires. Tel que le prêtre italien qui revenait de son pays et a regagné tranquillement la Lobaye au Sud de la RCA sans être surveillé. Ce qui fait que l’on émet encore de doute sur la manière dont le ministère de la santé gère cette situation.
L’on pourra se demander si, à part le cas du prêtre Giovanni, il pourrait y avoir d’autres suspects venus de l’étranger et qui vivent en catimini dans le pays, sans être détectés. Aussi, des avec qui le prêtre porteur de Coronavirus a croisés au cours de la route ou dans la ville de M’baïki.
A l’allure du ravage de Coronavirus dans le monde, les autorités sanitaires de la RCA doivent nécessairement doubler d’effort afin d’éviter le pire à la population centrafricaine déjà fragilisée par la crise militaro-politique depuis presque huit ans.