Par Erick NGABA
Bangui 5 Juillet 2021— (Ndjoni Sango): La Commission Vérité Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR) est en fin opérationnelle après plusieurs étapes de son mise en œuvre. Cela se traduit par la prestation de serment des commissaires devant enquêter sur les faits, creuser la vérité, afin de rendre justice aux victimes de multiples atrocités perpétrées dans le pays depuis la mort de président fondateur Barthélémy, jusqu’à 2019.
Vendredi 2 juillet 2021, les Commissaires de la commission Vérité Justice Réparation et Réconcilation ont prêté serment. La cérémonie de leur investiture a eu lieu dans la salle d’audience de la Cour d’appel de Bangui sous les regards des juges du parquet de Bangui, du ministre de la justice, et de la ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation. Ils ont en tout 11 commissaires dont 5 femmes de la CVJR à prêter le serment.
Comme l’a indiqué la ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation, Virginie Baîkoua, dans une interview, la prestation de ce serment marque la dernière étape de l’opérationnalisation de Commission Vérité Justice et Réparation et Réconciliation.
« Nous sommes arrivés aujourd’hui à la dernière étape. C’est-à-dire la prestation de serment. Ce travail a été fait selon la vision du président de la République et sous le leadership des premiers ministres qui ont servi pendant le premier quinquennat du président Touadera. Cette commission est très importante pour la réconciliation nationale. Il faut qu’il y ait la justice pour que la peur du gendarme puisse s’installer. Car, l’impunité a été toujours à l’origine des conflits que nous avons connus », a fait savoir la ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation.
Le procureur de la République, Eric Didier Tambo, a indiqué dans son réquisitoire que la CVJRR va permettre la rechercher de vérités sur les conflits récurrents ayant fait beaucoup de victimes en République centrafricaine.
C’est rude mission à laquelle les 11 commissaires ont ayant prêté serment doivent s’invertir à fond afin de rendre justice et réhabiliter aux victimes.
« Les textes de la loi sont clairs. Nous sommes investis pour œuvrer au service de la vérité, de la justice, de la réparation et de la réconciliation. Ce sont là, les quatre axes de notre stratégie de fonctionnement. C’est une tâche assez lourde de tant plus qu’elle s’étend depuis au moins sur 60 ans, investigation et recherche d’établissement de responsabilité. C’est une tâche lourde mais elle est honorable, parce que j’espère de tous mes vœux que nous arriverions à connaître la vérité sur un certain nombre de choses dans ce pays », a martelé Serge Hubert Bangui, l’un des commissaires de la CVJRR.
La CVJRR est l’émanation des aspirations de la population à la base lors du forum de Bangui en 2015. Sa mise en place est l’une des recommandations fortes exprimées lors de forum national et également soulignés dans l’accord de paix du 6 février 2019, signé entre le gouvernement et les 14 groupes armés.
Les commissaires de la CVJRR ont 4 ans de leur mandat pour faire la lumière sur les conflits dans le pays.
