Décryptage: « La vision de notre groupe est que la RCA soit le HUB de l’Afrique centrale », Abel Azoupiou Sourou DG BURVAL RCA

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Abel Azoupiou Sourou, Directeur général de la société BURVAL Centrafrique

Interview

Réalisée par Erick NGABA

Bangui 12 mars 2022—(Ndjoni Sango) : Dans une interview exclusive accordée à Ndjoni Sango, le Directeur général de la société BURVAL Centrafrique, Abel Azoupiou Sourou, souligne la mission et l’apport de son entreprise dans la relance économique de la République centrafricaine dans le contexte de la crise que le pays a connu. Dans cet entretien, Abel Azoupiou Sourou décrypte le climat d’affaire en Centrafrique avec la vision du groupe Africain BBS HOLDING auquel appartient la société BURVAL, de faire de ce pays de l’Afrique centrale le HUB économique permettant d’étendre ses activités dans les pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC). En appelant les Centrafricains à se donner la main dans la main pour la paix et le développement de la RCA, il encourage les autorités du pays à beaucoup se pencher sur l’aspect de l’éducation et de la santé de la population pour le bien-être et la relève de demain.

Ndjoni Sango: Qu’est-ce que nous pouvons savoir sur la société BURVAL Centrafrique ?

Abel Azoupiou Sourou: BURVAL Centrafrique est une société de droit Centrafricain, qui évolue dans le transport et le convoyage des fonds, notamment, tout ce qui est management des risques et les opérations de cash. Notre société a été créée le 15 avril 2015. C’est une société anonyme avec conseil d’administration composée des Centrafricains et des étrangers. Et donc, nous évoluons beaucoup dans le transport de fonds, la gestion des GAB, approvisionnement, maintenance entre autres. Un ensemble de tout ce qui est opération externe bancaire

Dans combien de pays la Société BURVAL est-elle implantée ?

AZS : Alors, BURVAL est issu du groupe BBS HOLDING qui est un grand groupe Africain qui existe depuis 20 ans. Elle est dans la sécurité de façon globale de la personne et des biens, la sécurité électronique, la sécurité incendie, la sécurité fiduciaire, le convoyage des fonds. Donc, le groupe compte aux moins 14 filiales réparties dans 7 pays de l’Afrique et de l’Europe.

En RCA, quel est l’effectif du personnel de BURVAL?

Abel Azoupiou Sourou: Nous sommes autour d’une trentaine ou cinquantaine, parce qu’on n’a des permanents qui sont là pour certaines opérations.

Quelles sont les organisations et les entreprises auprès desquelles vous faites vos prestations ?

Abel Azoupiou Sourou: Nous collaborons avec Ecobank, la BSIC, la BPMC dans une certaine mesure. Toutes les banques locales de la place y compris les organismes internationaux, PNUD, UNICEF, ASECNA et les ONG telles que Word Vision, MSF France, MSF Hollande, NRC, OIM, Plan International, DRC. Nous avons pas mal de partenaires qui nous font confiance dans le domaine de transport et de convoyage de fonds.

Il semblerait que sur le terrain en RCA, BURVAL n’a pas de concurrents dans son domaine. Vous confirmez?

Abel Azoupiou Sourou: Certainement qu’on a de concurrents, parce que nous sommes aussi dans le domaine de la sécurité privée. Nous sommes sous tutelle technique du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique qui octroie des agréments. Nous sommes classés dans les sociétés de sécurité privée selon l’arrêté régulant le secteur. Il y a des concurrents qui font le gardiennage, mais souvent, qui font aussi des convoyages de fonds. De façon isolée, il y’a des personnes qui s’adonnent à ce métier.

Officiellement, nous sommes dans le monopole. Nous n’avons pas de concurrents en tant que tel. Car, il y a pas mal de partenaires qui nous font confiance dans le domaine de transport et le convoyage de fonds.

Qu’est-ce qui différencie la société BURVAL des autres sociétés dans son domaine de compétences ?

Premièrement, la différence est que nous sommes une société panafricaine. C’est l’expérience et le nom commercial BURVAL qui est connu en Afrique depuis 20 ans. C’est un nom commercial qui nous précède. Même l’image et le logo, quand les gens voient, ils savent qui c’est. C’est donc l’avantage. Il faut s’appuyer sur la compétence et l’expérience.

Deuxièmement, nous avons un personnel très qualifié. Ce sont des Centrafricains, des personnes de grande valeur que je salue au passage, les gens qui m’accompagnent à réussir. Ça fait 5 ans qu’on travaille ensemble. Il y a aussi de la diversité des produits. Nous avons le personnel de qualité. Malgré l’insécurité, nous avons été l’une des sociétés à avoir travaillé dans le domaine de la sécurité pendant cinq ans.

C’est depuis cinq ans que nous partons dans les provinces pour le compte des ONG afin de distribuer des fonds sans incident. Je pense que c’est à féliciter. Et nous avons aussi une parfaite collaboration avec les forces de sécurité intérieures, la gendarmerie et la police qui assurent la sécurité de nos opérations.

Quelle analyse faites-vous du climat d’affaire dans le contexte de la situation que traverse la Centrafrique?

Abel Azoupiou Sourou: En tant qu’expatrié, je peux apprécier un pays où il y’a beaucoup d’opportunités depuis mon arrivé ici en mars 2017. Mais, les volets juridiques et judiciaires minent beaucoup les activités précises. Pour ceux qui n’ont pas de problèmes judiciaires, on ne peut pas le mesurer. Récemment, comme le groupe compte plusieurs sociétés, la société Croisement est l’un des membres du Groupe. Et vous avez vu les revers que la société a connus.

De manière générale, le climat d’affaire, suivant l’appel du président de la République pour attirer les investisseurs, est miné par la question de l’injustice.  Nous constatons qu’il y a des adeptes de la courte échelle qui invitent des investisseurs qui veulent appuyer, donner des expertises. Mais, par derrière, ils essayent de trouver des méthodes pour les faire partir et laisser le business.

C’est un peu dommage, mais de façon générale, si nous avons pu faire 5 ans ici, ça veut dire aussi qu’il y a des constats et aussi des progrès qui font que tout se passe bien. Mais, il y a du chemin à faire. Et il faut vraiment beaucoup plus de volontés des autorités à assurer la justice et l’équité pour garantir les investissements. Parce qu’il faut qu’il y ait de garantie quand les gens viennent investir dans le pays. Dans le domaine sécuritaire, nous félicitons également le président de la République, Faustin Archange Touadera, pour les efforts de paix depuis son accession au pouvoir.

Depuis 5 ans d’activités en RCA, quelles sont les difficultés auxquelles BURVAL fait face ?

Abel Azoupiou Sourou: Nous faisons face à des difficultés d’énergies. Le développement d’un pays se passe aussi par l’énergie. On n’a de sérieux soucis concernant l’énergie. Et nous sommes aussi confrontés à des personnes malintentionnées qui s’adonnent à vouloir ternir l’image de la société et à ternir l’image des étrangers. Nous souffrons un peu de la marginalisation.

Mais avec les 5 ans passés ici, je me considère déjà comme un Centrafricain dans la peau. Et nous prions aussi pour la paix dans le pays, car, il ne peut pas se développer sans la paix. Et il y a aussi quelques difficultés qui sont liées à l’insécurité qui font que les activités sont un peu en ralenties, mais la relance économique commence à se faire.

Il faut aussi saluer les efforts du monde des finances, par ce que nous avons une très bonne collaboration avec les impôts avec le directeur de la fiscalité des grandes entreprises et aussi certaines administrations comme chez lui, comme au niveau de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, qui nous facilite la tâche. Mais, il y a certains agents aussi qui profitent souvent de certains contrôles pour pouvoir nous mettre en difficulté.

Quelles sont donc vos perspectives pour pouvoir relever le défi?

Abel Azoupiou Sourou: La vision du groupe est que la RCA soit le HUB de l’Afrique centrale. Parce que la Côte d’Ivoire et LE Togo sont les HUB de l’Afrique de l’Ouest. Cela veut dire qu’il y a le groupe régional, c’est-à-dire le groupe à sa base régionale en Afrique de l’Ouest. De la Centrafrique, nous allons nous implanter au Cameroun, au Tchad, à Brazzaville et ainsi de suite. Donc, la vision 2022-2025, c’est de construire aussi un siège à la cité des affaires, à côté de la cité des chefs d’Etat, à côté de la BEAC, et voir comment construire ce siège normé.

Nous avons une vision qui offre des services de qualité. Parce que de nos jours, vous allez voir que dans les ONG, il y a beaucoup de disparités de fonds. Aujourd’hui, les gens utilisent le cash à d’autres fins et se déguisent en ONG et ils n’ont pas les habilitations nécessaires. Nous allons lancer un appel au gouvernement pour essayer de réguler et règlementer ce secteur pour éviter ce désagrément.

Quel est le message de l’espoir pour la vie économique de la RCA?

Abel Azoupiou Sourou: Depuis cinq ans, notre société contribue à l’économie de la Centrafrique, en ce sens que nous faisons partie du Groupement Inter Professionnel de la Centrafrique (GIPCA) qui est le patronat du pays. Nous faisons partie des 50 meilleures grandes entreprises. Et donc, en 5 ans, nous avons contribué à la relance économique.

Ce que je voudrais dire, c’est que Dieu bénisse la Centrafrique. Et la paix de ce pays dépend aussi de tout un chacun. Donc, c’est aussi un appel à tout le peuple Centrafricain tel qu’il soit de chercher la patrie au-delà des intérêts. Parce que c’est avec ça que nous allons tous réussir. Je souhaite longue vie à ce pays pour une relance, pour qu’il trouve des cadres de communication avec des bailleurs de fonds.

Essayer d’équilibrer les partenariats pour que le Centrafricain qui est à Obo, la maman qui est à Mbaîki puissent sentir le fruit de la croissance. C’est un pays qui est riche en ressources naturelles mais, paradoxalement, pauvre dans le contenu. Il y a du boulot à faire. Donc, j’invite les autorités du pays à beaucoup se pencher sur l’aspect de l’éducation et de la santé, surtout penser à la relève. Car, pendant 40 ans, il a traversé des moments difficiles.

Le pays a une génération, excusez-moi le terme, qui a été sacrifiée. Que le gouvernement pense à la génération future, à nos touts petits qui sont là. Le message d’espoir est que Dieu aime la Centrafrique et que les oiseaux de mauvais augures qui prédisaient depuis 2019, de turbulence, la guerre, soient toujours déçus. Parce que Dieu est avec la Centrafrique. C’est le mot que j’ai à donner. J’encourage le président de la République, j’encourage tous les Centrafricains à rester la main dans la main pour développer le pays, car, on n’a pas deux pays. Je vous remercie.

Fin. 

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