La vague de démissions sur le continent africain inspire la Centrafrique

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Les forces vives au palais de la renaissance à Bangui@photo Erick Ngaba

Les forces vives au palais de la renaissance à Bangui@photo Erick Ngaba

Par Herman LINGANGUE
Bangui 20 février 2018 (Ndjoni Sango) : Le continent africain a connu fin 2017 et début 2018 une vague de démissions au sommet de l’Etat. De Zimbaoué, en passant par l’Afrique du et l’Ethiopie, les différentes démissions des chefs d’Etats et chef inspire en République Centrafricaine, pays où on s’accroche au poste juteux en dépit de déconfitures.
« Il faut savoir quitter une bonne chose avant qu’elle ne nous quitte », dit-on. Le contexte centrafricain est tout un contraire. Si un jour les gouvernants centrafricains peuvent prendre le courage de quitter une bonne chose que celle-ci les quittent, ce courage pourrait aider à éviter le pire à leur pays et à leur population.
La démission à une haute fonction de l’Etat, n’est pas une fin en soi. Si seulement les démissions sous d’autres cieux peuvent inspirer les hautes autorités centrafricaines. Car pour préserver un bon climat dans le pays ou au sein d’une institution, les courageux prennent l’audace de jeter l’éponge afin qu’il ne soit trop tard.
Au Zimbabwe, après trente-sept ans au pouvoir, l’ex président Robert Mugabe a démissionné le 21 novembre dernier sous la pression de sa population.  Cette démission s’est faite Alors que le Parlement examinait une procédure de destitution contre le dirigeant âgé de 93 ans, celui-ci a fait parvenir une lettre, annonçant sa démission avec effet immédiat.
De même en Afrique du Sud, le président Jacob Zuma, embourbé dans les scandales, a démissionné le 14 février 2018, avec effet immédiat. Sa démission était sous pressions de sa propre formation politique, le Congrès national africain (ANC).
En annonçant sa démission, Jacob Zuma a déclaré ceci : « Je dois accepter que mon parti et mes compatriotes veulent me renvoyer Aucune vie ne devrait être perdue en mon nom. Mais aussi, l’ANC ne devrait jamais être divisé en mon nom. J’en suis arrivé à la décision de démissionner de mon poste de président de la République, une décision à effet immédiat. Même si je suis en désaccord avec le leadership de mon organisation ».
Par ailleurs en Ethiopie, le Premier ministre Hailemariam Desalegn a démissionné, le 15 février dernier, de son poste et également en poste de président de la coalition au pouvoir.  De tels actes posés sous d’autres cieux peuvent laisser à réfléchir sur le contexte de la République Centrafricain, pays en crise depuis 2013.
En République Centrafricaine, la démission n’est pas coutume. Car, il faut, selon un terme banal, être « bête » pour avoir ce courage de claquer la porte. La nomination de certaines personnalités ne fait pas souvent de l’unanimité dans ce pays.
Certains membres du gouvernement voire le Chef du gouvernement et responsables des institutions républicaines, embourbés dans la gabegie financière ou la mauvaise gouvernance, font souvent face à la pression de la société civile, du parlement et de la communauté internationale.
Mais au grand jamais, ceux-ci ne cèdent mais préfèrent plutôt sauver leur bifteck car c’est juteux.
Il y a certains membres du gouvernement et soit le Chef du gouvernement qui n’arrivent pas à défendre leur feuille de route devant les députés lors des interpellations.
Devant les situations de déconfitures, seule leur démission qui s’impose pour sauver le peu qui reste, ceux-ci s’entêtent même au pire de cas. Du jamais dans ce pays, on ne rend son tablier.
Une fois de l’histoire, on peut rappeler le passé la décision louable de Kombo YAYA, l’ancien Président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), qui a claqué la porte de cette institution face à la pression de la tenue des élections qu’il a évoqué l’impossibilité du délai.
Si l’ancien président François Bozizé avait le courage démission sous la pression de l’ex-coalition rebelle de la Séléka qui était aux portes de Bangui, la République Centrafricaine n’en arriverait pas dans ce bourbier où elle se trouve aujourd’hui.
Mais la démission n’est pas la culture centrafricaine. On préfère sauver son poste juteux même la situation s’empire. Et quand la situation s’empire, on cherche à jeter l’anathème sur les autres en faisant semblant d’assumer.

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