Centrafrique : la Minusca est incapable de protéger les civils, selon un rapport de MSF

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Omar Ahmed Abenza, chef de mission MSF en Centrafrique@Erick Ngaba

Omar Ahmed Abenza, chef de mission MSF en Centrafrique@Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 20 février 2019—(Ndjoni Sango) : Un rapport de Médecins Sans Frontière (MSF) incrimine la Mission onusienne en Centrafrique (Minusca), dans la protection des civils dans le pays. Intitulé « Non protégé ou ils n’ont pas été protégés », ce rapport, axé sur les attaques contre les civils, a été présenté hier à la presse à Bangui, par le chef de mission MSF, Omar Ahmed Abenza.
La protection des civils est une priorité absolue de la Minusca conformément à son mandat. Aujourd’hui, l’eau a coulé sous le pont avec la publication du rapport de MSF. L’organisation médicale internationale a publié lundi dernier son rapport sur la violence et le manque de protection dont souffrent les civils en République Centrafricaine.

« Le rapport d’une part dénonce les violences commises par les groupes armés contre la population civile à Batangafo, lors de ces événements. Et de l’autre côté le rapport témoigne l’incapacité que la Minusca à Batangafo a fait face pour protéger la population. Il témoigne un manque de capacité de contingent de la Minusca présent à Batangafo lors de ces évènements pour garantir que la population soit protégée », a indiqué Omar Ahmed Abenza, chef de mission MSF en Centrafrique.

Le rapport s’est focalisé sur les attaques qui ont eu lieu entre le 31 octobre et le 06 novembre 2018, dans la ville de Batangafo où l’organisation médicale gère l’hôpital depuis 12 ans.
Le rapport décrit que, lors de ces évènements, quinze personnes ont été tuées et 29 autres blessées, des centaines de maisons incendiées, et plus de 20 000 personnes ont fui la ville vers la brousse. Pendant ce temps, certains services de l’hôpital ont été interrompus après que plus de 10 000 personnes aient trouvé refuge dans l’enceinte de l’établissement.

« MSF étant présent dans la ville, a permis que les habitants trouvent refuge au sein de l’hôpital », a-t-il ajouté.

Les faits sont têtus en histoire et cette organisation humanitaire monte au créneau pour dénoncer la non protection des civils à Batangafo, au nord de Centrafrique. C’est une partie visible de l’iceberg qu’a présenté MSF.
Des informations dignes de ce nom indiquent qu’un autre rapport confidentiel de l’ONU serait en étude sur l’implication des hommes sous la couleur bleue de l’organisation, dans les événements tragiques à Ippy, Alindao et autres localités de Centrafrique.
Quelle crédibilité doit-on encore accorder à la mission onusienne en Centrafrique ?
La série d’attaques récentes contre des civils à Batangafo, Alindao et Ippy témoigne de la nature très volatile du conflit et de l’inefficacité de la protection des populations civiles.

« A Batangafo, la plupart des victimes de cette violence sont des populations civiles qui n’ont pas été efficacement protégées », déplore Omar Ahmed Abenza.

La population centrafricaine dans son ensemble n’a cessé de dénoncer l’inactivité et l’incompatibilité de la Minusca dans la protection des civils de ce pays en crise depuis presque 6 ans. Le rapport de MSF vient percer l’abcès de nombreuses critiques convergées vers la Minusca dans la stricte application de son mandat.

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