RCA : insécurité à Batangafo, quel serait le sort de la population délaissée ?

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Centrafrique-Batangafo-Ndjoni-Sango
Incendie d'un site des déplacés de Batangafo, image pour illustrer.

Par Fiacre SALABE

Bangui 22 Mai 2020- (Ndjoni Sango) : La situation sécuritaire dans la ville de Batangafo située à 384 Km de Bangui dans le Nord du pays, demeure très préoccupante ces derniers temps, avec la montée en puissance des éléments des groupes armés qui sèment la panique et la désolation à tout moment. Cette situation est due aux sempiternelles guéguerres entre les  transhumants et agriculteurs, faute de l’absence pressente des éléments des forces de défense et de sécurité, devant appuyer les nouvelles autorités de Batangafo dans l’accomplissement aisé de leur mission régalienne.

La situation d’insécurité grandissante dans la ville de Batangafo, ne date pas d’aujourd’hui. Elle relève depuis l’avènement des éléments de la coalition Séléka qui s’emparait du pouvoir de Bangui en 2012, entre les mains de l’ex-chef de l’Etat François Bozizé.

Dès lors, les soudards de la coalition Séléka ont investi toute la ville de Batangafo, et commencent à commettre des exactions à grande échelle. Lié à cela, le problème de la transhumance qui, naguère, a été la source de discorde entre les éleveurs et agriculteurs à cause de leurs bétails qui mettent à sac, les champs de ces derniers.

Depuis le redéploiement progressif de l’autorité de l’Etat à l’intérieur du pays, la ville de Batangafo n’a pas été épargnée par ce vaste programme lancé par le gouvernement, et soutenu par les partenaires au développement. Pour preuve, les autorités administratives se se relèvent successivement dans cette ville, le dernier en date, est celui du nouveau Sous-préfet, Evrard Lamine, qui vient de prendre son poste il y a déjà un mois.

L’évidence qui échappe au contrôle des autorités de Bangui dans le redéploiement de la nouvelle autorité administrative à Batangafo, est le manque des éléments des forces de sécurité et défense pour l’appuyer dans la mission qui lui est dévolue. Le manque de cet appareil sécuritaire à sa guise, enfreint du coup, sa marge de manœuvre en tant qu’autorité administrative.

L’autre problème crucial auquel fait face les populations locales, est la machine judiciaire qui tarde à s’installer dans ladite localité. Ce qui entraîne le véritable désarroi, la délinquance, et le banditisme qui se font à ciel ouvert, aux grands dams des groupes armés qui commettent des exactions sans être inquiétés.

Ne sachant à quel saint se vouer, les populations de Batangafo appellent le gouvernement à tout faire pour envoyer les autorités judiciaires dans leur juridiction, devant se pencher sur les différents problèmes sociaux de l’heure. Pour elles, tant que la justice n’est pas faite, le cycle de violences s’installe toujours dans cette partie du pays qui semble être délaissée par le régime de Bangui.

Lors de son investiture le 30 Mars 2016, le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a juré devant le peuple et la nation, de faire de la sécurité des populations centrafricaines, une de ses priorités. Plus de 4 ans passés, la promesse faite par le chef de l’Etat tarde à se concrétiser dans la ville de Batangafo, nonobstant la participation massive des populations locales aux élections qui ont porté Faustin Archange Touadéra à la magistrature suprême de l’Etat.

Les habitants de cette localité ne sont pas passés par quatre chemins pour pointer du doigt, la responsabilité des autorités centrafricaines dans le malheur qui ne cesse de s’abattre sur eux, du fait de ne pas songer à leur propre sécurité. Ils réclament du gouvernement, le déploiement des forces armées centrafricaines, (FACA) et l’envoi des éléments de la police et  gendarmerie pour plus de sûreté.

Joint au téléphone, le nouveau Sous-préfet de Batangafo Evrard Lamine affirme que la situation sécuritaire inquiétante de sa localité le préoccupe et précise qu’il est urgent que les gouvernants puissent déployer les éléments des forces de sécurité intérieure (FSI), pour sécuriser la ville. Il y a également la perpétuelle discorde entre les éleveurs transhumants et les agriculteurs locaux.

« Effectivement, depuis ma prise de service, j’ai constaté qu’il y a un sérieux problème de sécurité qui se pose avec acuité, et il est nécessaire que la police et la gendarmerie soient installées dans le coin, nous permettant de bien assurer la sécurité des populations. Nous travaillerons avec la hiérarchie depuis Bangui, afin d’apporter des réponses concrètes à ce problème », a expliqué Evrard Lamine, SP de Batangafo.

Attendons de voir si l’appel lancé par les populations locales de Batangafo et le nouveau représentant du gouvernement, puisse attirer l’attention particulière des hauts dirigeants de la capitale, afin de déployer les éléments de la police et gendarmerie sur place. Et comme gouverner c’est prévoir, le régime de Bangui fera tout pour l’envoi aussi des FACA, ainsi d’éviter de jouer au médecin après la mort, comme il en est le cas récemment à Ndélé.

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