RCA: où va- t-on avec le regain de violence à l’intérieur du pays?

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Centrafrique-Ndelé-Ndjoni-Sango
Des corps sans vies après les combats des groupes armés fin avril 2020 à Ndélé.jpeg

Par Grace NGBALEO

Bangui 3 juin 2020—(Ndjoni Sango) : Le secrétaire général  des Nations-Unies  Antonio Guterres,   a lancé  un cessez-le feu mondial, face à la  terrifiante pandémie de la Covid19 qui sévit dans le monde. De même, le Président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a lancé un appel aux groupes armés signataires de l’accord de paix du 6 février 2019, de cesser aux hostilités.

Trois mois déjà, on se rend compte qu’en  République Centrafricaine, cet appel n’est tombé  que dans les oreilles de sourds- muets.  Car,  des coups de feu continuent  de retentir  dans le pays entier, notamment, dans les villes couvertes par les groupes armés à majorité signataires de l’accord du 06 février 2019 à Bangui.

Des Centrafricains  ne cessent de tomber sous les balles de ces différents actes crapuleux qui  remettent en cause les efforts déployés dans le sens du retour à la paix.

Plusieurs de ces cas ont été soulignés dans les colonnes de Ndjoni-Sango  et bon nombre attribué  aux groupes armés signataires de l’APPR- RCA (Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation).

A titre d’illustration, l’Unité pour la Paix en Centrafrique(UPC) d’Ali Darassa, a intenté à deux reprises, ce mois de mai des attaques  à Zémio, Obo et Bambouti, dans le Haut-Mboumou.  Suite à la première attaque du 20 mai,  les rebelles ont assassiné des civils dans leurs champs. Le chef du quartier Foukpio à Obo, Jean Gbawe en est l’une des victimes.

Au Nord –Ouest, l’incursion des éléments armés d’Abass Sidiki du mouvement Retour, Réclamation et Réhabilitation en sigle 3R, le mercredi 27  mai au village Koundili à 70km de Paoua dans la préfecture de l’Ouham-Péndé   a créé  la panique générale, car  la population  se voyait dans l’obligation de  trouver refuge en brousse.  Plus d’une dizaine de personnes, prises en otages par les 3R au cours de cette nouvelle attaque.

La population  de l’Ouham et de Nana Bakassa, n’est pas épargnée par ce climat d’insécurité. Batangafo, où Sylvain Bengba, membre du conseil communal   de la ville a été froidement abattu  au village Saragba  par les peuls d’Alkhatim qui règnent en maîtres suprêmes dans la localité. Alors que la victime partait en mission de travail dans sa zone de juridiction. Ce que regrette Fiacre Salabé, président du collectif des ressortissants de Batangafo qui appelle à la sensibilité des autorités de Bangui face à cette insécurité grandissante.

Le 28 mai dernier, un conducteur de moto, artisan minier,  a reçu des balles de son retour du chantier d’or de Kouki  des hommes armés non identifiés. Transféré par les casques bleus de la Minusca contingent camerounais à l’hôpital de Bossangoa, ce dernier a succombé à ses blessures le lendemain matin, dénonce Rolland Achilles BanguéBétangai, député de Nana Bakassa 1 sur sa page Facebook officielle.

A ces multiples cas, s’ajoutent les tueries de Ndélé  dans le Bamingui Bangoran en avril dernier avec les principaux acteurs du  Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique(FPRC) d’Abdoulaye Hissein et de Nouredine Adam.

Face à cette montée inattendue de violence   qui ne profite qu’aux acteurs et complices,  le Centrafricain ne cesse de s’interroger sur  le rôle que jouent les forces onusiennes  dont la présence est signalée dans ces zones touchées par  ces violences regrettables.

La reprise des violences aujourd’hui  sur la population, signe la lettre de  descente en enfer  de celle-ci. Tant, le gouvernement, garant de la sécurité nationale face à cette tension, ne se résume qu’à ses éternels refrains :

« Nous condamnons avec rigueur  ces actes de barbarie.  Des  enquêtes sont  déjà ouvertes pour traquer devant la justice les auteurs de ces  troubles capricieux ».

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