RCA : la préfecture de la Nana-Mambéré avant, pendant et après les crises

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Centrafrique-Bouar-Ndjoni-Sango
Monument de la paix à Bouar symbolisant la région de la Nana-Mambéré @photo Erick Ngaba

Par Marly PALA

Bangui 4 Juillet 2020— (Ndjoni Sango) : La préfecture de la Nana-Mambéré est l’une des plus grandes de la République Centrafricaine avec ses diversités culturelles et ses massifs montagneux. Quelle est la situation socio-économique et sécuritaire de cette région avant, pendant et après les crises militaro-politiques qui ont secoué le pays ?

Située à environ 450 kilomètres au nord-ouest de la capitale Bangui, la préfecture de la Nana-Mambéré est une zone frontalière avec le Cameroun (152 km). Elle est l’un des plus grands chefs-lieux de la République Centrafricaine paisible, avec des diversités culturelles variées, des massifs montagneux élevés et des vallées. Ce qui a fait d’elle un centre touristique du pays.

Les principales activités pratiquées dans cette zone sont : le commerce, l’agriculture et l’élevage. Mais ce dynamisme tourne maintenant au ralenti à cause des crises militaro-politiques qui ont sangloté le pays comme l’explique Joaquim Toukana, opérateur économique et conseiller économique et social, résident à Bouar.

« Vous savez que la Nana-Mambéré est une zone de paix, une zone frontalière avec le Cameroun. Et  avant ces crises, toutes nos marchandises provenaient de là-bas. Mais après les multiples évènements, ces différentes activités ont pris du recul. Ce qui a réduit l’économie dans la Nana-Mambéré. Et  pour que les choses reprennent normalement, il faut qu’il y ait un retour définitif de la paix. Dieu merci, malgré ces évènements malheureux, la ville de Bouar n’était pas trop touchée à part les exactions des 3R. Donc, je dirai que seule la paix pourrait nous permettre de vaquer à nos occupations sur les quatre coins de la RCA afin de relever l’économie de notre cher et beau pays », a-t-il expliqué.

La préfecture de la Nana-Mambéré avait longtemps connu des moments pacifiques. Mais les crises militaro-politiques de 2013 avec l’avènement des mercenaires étrangers de la coalition des séléka ont bouleversé le paisible quotidien de la population de cette ville.

Malgré la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation de 6 février 2019 entre le gouvernement et les groupes armés et la mise en place des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS), composées des ex-combattants, adhérant au processus de DDRR, le mouvement Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) de SidikiAbass, continue de semer la panique dans cette ville, violant ainsi ledit accord.

Après les récentes attaques de Besson, certains éléments dudit mouvement, déguisés en personnes ordinaires viennent s’approvisionner en produits vivriers au marché central de Bouar. Ils ont été identifiés et appréhendés par les forces de l’ordre dans la localité. Ce qui apaise au moins la population lambda de la Nana-Mambéré.

La préfecture de la Nana-Mambéré, faut-il le rappeler, abrite le plus grand Centre d’Instruction et d’Entraînement militaire de la République Centrafricaine, daté depuis l’époque des Eléments Français d’Assistance Opérationnel (EFAO).

Aujourd’hui, ce centre continue de former les forces armées centrafricaines en dépit de l’instabilité sécuritaire dans la plupart des villes intérieures du pays.

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