Ali Darassa de l’UPC, le mercenaire tchado-nigérien qui s’est fait roi de terreur en Centrafrique

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L'installation du chef rebelle Ali Darassa à Bambari au centre de la RCA, en caricature @ caricaturiste Jimmy Nzeko

Par Erick NGABA

Bangui 7 avril 2021—(Ndjoni Sango) : Venu en Centrafrique vers 2010 par le truchement du chef rebelle tchadien Baba Ladé, son bras droit,  Ali Darassa Mahamat a intégré en 2012 l’ex-coalition rebelle de la Seleka ayant renversé François Bozizé au pouvoir à Bangui le 24 mars 2013. Le 25 octobre 2014,  Ali Darassa Mahamat créa par la suite son mouvement armé à majorité peule, dénommé l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) à travers lequel il s’est fait roi de terreur dans la région centre-est de la République centrafricaine.

L’enquête de Ndjoni Sango sur les chefs rebelles qui sèment la terreur en Centrafrique tombe aujourd’hui sur le chef de terre des préfectures de la Ouaka, Basse-kotto, Mbomou et Haut-Mbomou.

Né le 23 juillet 1965 dans localité frontalière entre le Tchad et le Niger, Ali Darassa Mahamat de l’UPC un redoutable chef rebelle peul qui s’est fait parler de lui par ses actes de terreur.

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Le chef rebelle de l’UPC Ali Ndarassa et ses élements

Nommé en 2013 chef de région militaire de la préfecture de la Ouaka par un décret sous le régime de la Seleka, Ali Darassa Mahamat a régné en maître absolu dans la région sous le contrôle de ses milliers de combattants armés.

Il dicte ses propres lois à la population de sa zone de juridiction. Il nomme illégalement des gens de service, et  établit une administration parallèle à celle de l’Etat centrafricain pour prélever des  taxes et impôts.

Trafic illicite des ressources minières et du bétail sont les principales activités commerciales de l’UPC à travers lesquelles Ali Darassa Mahamat se ravitaille en armes et hommes depuis les pays frontaliers de la République centrafricaine.

Des exactions, tortures, viols, vols, incendies des villages, et racket de la population sont entre autres les faits de terreur qui font parler de leader de l’UPC et de ses éléments.

Des exemples patents des cas criminels d’Ali Darassa Mahamat avec ses escadrons de la mort sont les attaques des camps des déplacés. L’un des cas est celui du 14 au 15 novembre 2018 dans le site des déplacés de l’église catholique de Bambari et le 4 décembre 2018 à Ippy où des hommes de Ali Darassa Mahamat ont lancé une attaque ciblée du camp de déplacés de l’église catholique Saint François Xavier d’Ippy.

Le 23 août 2015, le chargé d’affaires des États-Unis à Bangui, David Brown, a demandé son arrestation pour les exactions commises à Bambari au centre du pays. Se réclamant protecteur de la communauté peule en Centrafrique, Ali Darassa Mahamat est le plus craint des chefs rebelles.

Sans foi ni loi, il se croit intouchable et se met au-dessus de tout. Car, protégé par la communauté internationale pour avoir offert et trafiqué des diamants et or à travers les chefs de bureau de la Minusca et ONGs dans sa zone de juridiction, Ali Darassa Mahamat a régné pendant 8 ans dans la région centre-est jusqu’à ce que l’offensive en cours des FACA puisse le déstabiliser de sa zone.

En dépit de la main tendue du président centrafricain Faustin Archange Touadera aux groupes armés ayant permis la signature de paix le 6 février 2019 suite aux pourparlers de Khartoum, le leader de l’UPC n’entend que le langage des armes.

Affiliation à la coaltion CPC

Dans sa folie de piller les ressources naturelles de la RCA, il s’est rallié à la coalition rebelle CPC de l’ancien président François Bozizé qui le nomme chef d’état-major. Pourchassés par l’offensive des forces armées centrafricaines appuyées par les forces russes et rwandaises, Ali Darassa Mahamat qui a perdu ses hommes, ses biens et ses bases la région centre-est du pays, a amèrement regretté d’avoir suivi François Bozizé dans cette mésaventure de CPC.

Dans un communiqué signé le 5 avril 2021, Ali Darassa Mahamat a annoncé qu’il quitte la rébellion CPC de Bozizé pour s’engager de nouveau dans le cadre de l’accord de paix du 6 février 2019 avec le gouvernement centrafricain. C’est trop tard pour lui, car, les autorités de Bangui se sont employés à traquer tous les leaders des groupes coalisés de la CPC à travers les opérations de ratissage sur l’ensemble du territoire national.

De l’avis des Centrafricains, les autorités de Bangui ne doivent pas se laisser berner par ce sanguinaire étranger qui a endeuillé la population des préfectures de la Ouaka, Basse-kotto, Mbomou et le Haut-Mbomou durant ses 8 ans de règne dans la région. Traquer Ali Darassa et ses acolytes pour que justice soit faite, c’est le vœu le plus de la population qui attend beaucoup du nouveau mandat du président réélu Faustin Archange Touadera, la fin de l’impunité dans le pays.

1 COMMENTAIRE

  1. Celui Celui-ci est nuisible pour la société vu tout ce rapport. Que nos autorités sachent qu’il est en position de faiblesse et qu’il cherche à gagner du temps. Pour moi l’accepter c’est créer un serpent dans son plafond un jour il peut te faire mal.

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