RCA: un Etat légitime peut-il fonctionner avec une constitution remplie d’incohérences?

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Marche à Bangui en faveur d'un référendum constitutionnel en août 2022 @crédit photo Prince Nzapaoko

Par Christian Arnold Bangakétté

Bangui 24 septembre 2022—(Ndjoni Sango) :Le vendredi 23 septembre, au moment où tous les regards sont fixés du côté de la Cour constitutionnelle pour attendre son dernier verdict, celle-ci a décidé l’annulation portant la mise en place du comité chargé de rédiger le projet d’une nouvelle constitution. Car, celle du 30 mars 2016, selon certains, était remplie des textes de transition qui ne cadrent au contexte actuel.

La constitution centrafricaine du 30 mars 2016 a été rédigée à la va vite et bourrée de dérèglements. Car, en cette période, le climat sécuritaire était fragile, les violences deviennent sanglantes, empirant la situation sécuritaire. Ce qui fait qu’aucune attention particulière ne s’est faite en ce qui concerne la révision des textes constitutionnels bancals.

Aujourd’hui, cette loi fondamentale, bourrée des textes qui parlent du pouvoir de transition alors que le Chef de l’Etat a démocratiquement été élu en 2016 et réélu en 2020, d’où nécessité de revoir cette loi mère ou de la réécrire pour qu’elle puisse répondre au contexte actuel. Eu égard à ces manquements, certains citoyens, ayant constaté ces dérèglements et les en ont déplorés.

Ce qui a fait manifester plusieurs de citoyens de la capitale et de l’arrière-pays à demander la réécriture de cette loi, à travers des pétitions, qui par la suite, ont été soumises à l’Assemblée nationale, puis au gouvernement.

A cet effet, un comité chargé de rédiger le projet de la constitution a été mis en place par le Chef de l’Etat. Mais après la saisine de la Cour constitutionnelle par l’opposition, le décret portant la mise en place de ce comité a été annulé par ladite Cour.

Ce qui surprend certains observateurs de la vie sociale et qui disent attendre la décision du Président de la République en tant que garant de la Constitution :

« Nous sommes déjà un Etat légitime avec des autorités légalement établies par la voie des urnes. Mais comment peut-on continuer de fonctionner avec une constitution qui a été transmise alors qu’elle est d’un Etat frère ? Nous pensons que cela n’est pas de la volonté du peuple. Il faut que la Cour constitutionnelle laisse le peuple s’exprimer. Car la voix du peuple, c’est la volonté de Dieu. Puisque ce comité chargé de rédiger le projet de la constitution n’est pas sorti du néant. C’est le peuple qui l’a souhaité à travers les manifestations. A cet effet, si la Cour annule aujourd’hui ce décret, nous le peuple, nous attendons la dernière décision du Président. Car, c’est nous qui l’avons choisi », a décrié un administrateur civil sous l’anonymat.

Il convient de rappeler que le projet de la réécriture d’une nouvelle constitution est assorti après plusieurs constats faits, selon lesquels, la constitution du 30 mars 2016 est remplie de manquements qui ne peuvent pas permettre à un gouvernement légitime de fonctionner comme il se doit

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