Sécurité transfrontalière RCA-Tchad: la diplomatie pour dissuader les manœuvres de déstabilisation

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EDITO

Par Erick NGABA

Bangui 17 Octobre 2023—(Ndjoni Sango): Les autorités centrafricaines et tchadiennes continuent de renchérir les liens de coopération sud-sud en matière de la sécurité transfrontalière. Face aux menaces de déstabilisation du climat sécuritaire au niveau des frontières des deux pays, une délégation gouvernementale centrafricaine a été dépêchée fin de la semaine dernière à Ndjamena pour s’entretenir sur la question.

La délégation gouvernementale composée de la ministre des affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Témon, du ministre de la défense nationale, Rameaux Claude Bireau, du ministre de l’administration du territoire, Bruno Yapandé, et du ministre conseiller à la présidence de la République en matière de sécurité, Henri Wanzé Linguissara, a été reçue par le président tchadien de la transition, le Général Mahamat Déby.

La délégation conduite par la chef de la diplomatie centrafricaine a été, selon les informations officielles, porteuse d’important message du Président centrafricain, Faustin Archange Touadera, à son homologue du Tchad.

Même si le contenu de ce message demeure un mystère pour l’opinion publique, l’on peut déduire que la question sécuritaire qui prévaut dans les zones frontalières entre la République centrafricaine et son voisin le Tchad, est le maître-mot. Car, ces derniers temps, des sources hautement sécuritaires des deux pays évoquent des mouvements suspects qui s’effectuent au niveau des localités frontalières des deux pays.

Sur les réseaux sociaux, on en parle. Ces échos ont poussé le gouvernement centrafricain à dénoncer à travers un communiqué les allégations d’une supposée présence de l’éternel chef rebelle tchadien, Baba Ladé, dans une localité du nord de la République centrafricaine.

Ce seigneur de guerre, cible de la justice centrafricaine pour des crimes perpétrés sur le territoire centrafricain, est considéré aujourd’hui par le régime de Tchad comme ennemi public numéro 1. Non signataire de l’accord de paix avec le gouvernement, Baba Ladé a repris, comme dans son habitude, le maquis pour tenter de renverser le régime actuel de Ndjamena.

Selon les informations confidentielles, l’homme procède au recrutement et à l’entrainement des combattants dans l’objectif de parvenir à son projet.

Pendant ce temps, les autorités de Bangui vont devoir faire face à niveau aux activités suspectes du chef rebelle tchado-centrafricain, Mahamat Alkhatim du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) qui a pris la poudre d’escampette à Kaga-Bando, son fief au nord de la Centrafrique, face aux offensives conjointes des forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés russes en 2021.

De l’information confidentielle, l’homme serait dans un projet de recrutement de combattants dans les mêmes zones frontalières pour tenter de lancer des attaques sur Bangui.

Les cas Baba Laddé et Mahamat Alkhatim, constituent de nouveaux défis sécuritaires face auxquels Bangui et Ndjamena sont appelés à mutualiser les énergies pour neutraliser toute manœuvre de déstabilisation du climat sécuritaire sur les territoires des deux pays qui ne doivent pas servir des terrains de jeu des prédateurs.

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