RCA: Affaire Yekatom et Ngaïssona à la CPC, une victime d’atrocités raconte son cauchemar

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Par Leïla MBONGUI

Bangui 17 février 2021—(Ndjoni Sango) : Le procès des deux chefs de la milice centrafricaine anti-balaka Alfred Yékatom et Patrice Edouard Ngaïssona s’ouvre le mardi 16 février à la Haye. Ils sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en République Centrafricaine entre décembre 2013 et décembre 2014.

L’homme qui a survécu à une attaque de la milice Antibalaka et a perdu sa famille a raconté à Radio France Internationale (RFI) les crimes commis. En 2013-2014, le pays traversait une autre crise: les rebelles de la Séléka ont renversé le président François Bozize, qui a pris le pouvoir par un coup d’État militaire et des mercenaires tchadiens. Le chef du groupe armé Michel Djotodia s’est proclamé en tant que chef de l’État de la transition.

Après cela, il a dissous le groupe, mais ceci a ignoré ce décret. Ainsi, les habitants de la république continuent de souffrir de conflits réguliers entre les militants de Séléka et d’Antibalaka.

Ousmane Abdoulaye, un habitant de Bangui, a rencontré des bandits au PK 15. Là, le jeune homme vivait avec sa famille. Mais en décembre 2013, il y a eu une attaque de rebelles et sa vie a changé à jamais.

«Sous mes yeux, six membres de ma famille ont été tués, dont mon père et ma mère. Quand j’ai essayé de m’échapper, ils ont tiré contre moi et je suis tombé. Ils ont voulu couper ma tête avec la machette et après ils sont partis », a déclaré Usman, 28 ans.

Sur le corps de l’homme, sont encore visibles des traces de blessures infligées par des radicaux: une cicatrice de blessure par balle reste sur son bras, et une marque d’un coup de machette sur la tête. Il a été laissé mourir parmi les corps de parents.

Ousman ne comprend toujours pas comment il a réussi à survivre. La nuit, l’homme est tourmenté par des cauchemars sur son expérience. La victime des atrocités des rebelles espère qu’un procès équitable des criminels l’aidera à surmonter sa colère, même si cela ne pourra jamais faire revenir sa famille à la vie.

Rappelons que le 28 janvier, la Cour pénale internationale a ouvert le procès contre Mahamat Said Abdel Kani, l’un des leaders du groupe Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC)), qui est devenu le successeur de la Séléka après sa dissolution en 2013.

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