Afrique : « Si tu veux la paix, prépare la guerre » rappelle James Wilson

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Par James Wilson

Par James Wilson

Bangui 28 avril 2021—(Ndjoni Sango) : James Wilson est le directeur fondateur de la Fondation internationale pour une meilleure gouvernance, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la promotion, à la protection et à la défense des droits fondamentaux des citoyens, des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit.

Près d’un tiers de la population de la République centrafricaine a été déplacé après une décennie d’instabilité.

Les récents affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles dans le nord du pays ont contraint plus de 2 000 réfugiés à entrer au Tchad la semaine dernière en raison de la peur des attaques. Les troupes gouvernementales soutenues par les forces rwandaises et russes se sont rapprochées des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement dirigée par l’ancien président François Bozizé et les ont poussés vers le nord.

Le Tchad accueille actuellement près de 11 000 des 117 000 réfugiés centrafricains au total qui ont également fui vers le Cameroun voisin, la République démocratique du Congo à la suite des violences post-électorales.

Mais le Tchad voisin n’est pas moins stable que la République centrafricaine. Ils ont perdu leur président, Idriss Déby, décédé des suites de blessures subies lors d’affrontements avec des insurgés. Il s’était rendu sur la ligne de front, à plusieurs centaines de kilomètres au nord de la capitale N’Djamena, pour visiter des troupes combattant des rebelles appartenant à un groupe s’appelant Fact (Front for Change and Concord au Tchad). Déby, 68 ans, a passé plus de trois décennies au pouvoir et a été l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique. Il était un allié de longue date de la France et d’autres puissances occidentales dans la bataille contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel en Afrique.

Son style de leadership était celui d’un président guerrier, qui faisait campagne pour la paix et la sécurité en maintenant une armée efficace pour défendre le pays contre les militants islamiques.

Sa mort laisse désormais un vide sécuritaire et une période d’incertitude et d’instabilité pour le Tchad. Il met également en lumière ce qui se passe en République centrafricaine, leur voisin du sud, où la population est devenue de plus en plus critique à l’égard de la MINUSCA, la mission de maintien de la paix de l’ONU. Le peuple semble être favorable au style de gouvernement fort illustré par Déby.

Le 26 mars, des habitants de Ngakobo, dans le sud du pays, ont rédigé une pétition appelant le gouvernement centrafricain à remplacer la MINUSCA par les forces armées gouvernementales. La pétition affirme que les civils vivent dans une atmosphère de peur et de panique en raison des actions des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement et se plaint que la MINUSCA reste les bras croisés pendant que la population souffre.

Les habitants de Bouar, dans l’ouest du pays, ont également soumis une pétition dans laquelle ils exigeaient le départ de la mission de maintien de la paix de l’ONU, alors que les résidents locaux exprimaient leur colère et leur ressentiment face à l’inaction continue de la MINUSCA face aux crimes et attaques successifs. par les rebelles contre eux. Les habitants de la ville ont ajouté que la mission de l’ONU vend des armes et du matériel aux rebelles et leur fournit une aide en échange d’or et de diamants.

Ils comptent sur l’Union européenne pour exprimer leur soutien au gouvernement légitimement élu du président Faustin-Archange Touadéra. Comme l’a dit Sylvie Baïpo-Temon, la ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine: «Les Nations Unies ont remplacé la Société des Nations, qui n’a pas réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale. N’est-il pas temps de remplacer l’ONU qui lutte pour maintenir la paix face à de multiples conflits? »

Sa question résonne avec la population de la République centrafricaine, qui exprime son mécontentement à travers des pétitions et des manifestations de masse contre le déploiement de la MINUSCA dans le pays. Il est temps pour l’UE d’exhorter l’ONU à reconsidérer ses politiques en République centrafricaine et à détourner l’attention d’une présence militaire plutôt inefficace vers d’autres moyens de soutien au gouvernement et à la population locale.

Les forces militaires du gouvernement ont prouvé leur capacité à faire face aux crises internes et ont obtenu de meilleurs résultats et dans un délai plus court que la mission de maintien de la paix de l’ONU. Leur succès est en partie dû au soutien coordonné de leurs alliés russes et rwandais. Le peuple centrafricain a besoin d’un tel soutien militaire professionnel et nous ne devons pas laisser son sort entre les mains d’une institution désuète dont la mission n’est plus adaptée à son objectif dans le pays de déploiement.

La crise en République centrafricaine a révélé les lacunes de la MINUSCA de l’ONU, qui est accusée par la population locale de multiplier l’instabilité en coopérant avec les militants. C’est précisément ce qui a provoqué le ressentiment et la colère de la population locale dans de nombreuses villes.

Parce que c’est très loin du travail que la MINUSCA est censée faire, c’est-à-dire protéger la population civile et instaurer la stabilité dans le pays. Les gens voient et préfèrent l’alternative mise à leur disposition par les militaires de leur propre gouvernement.

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