Par Cyrille YAPENDE
Bangui 13 juillet 2021—(Ndjoni Sango) : Dans un communiqué publié le 8 juillet 2021, l’UNICEF et le PAM ont averti que plus de 632 000 personnes, soit plus d’une personne sur huit, tomberont dans une situation de faim catastrophique entre la première semaine de juillet et la fin de la période de soudure, si aucune action d’urgente n’est entreprise.
Deux agences des Nations-unies, notamment l’UNICEF et le PAM tirent la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire alarmante qui menace la République centrafricaine au mois de juillet et la fin de la période de soudure, si aucune action n’est envisagée.
Les enfants sont plus exposés à ce danger imminent dont au moins 80 000 de moins de cinq ans sont actuellement menacés de malnutrition aiguë sévère en Centrafrique, soit une augmentation de 29% par rapport aux projections pour 2021.
Dans ce communiqué conjoint, les deux agences des Nations-Unies précisent que dans tout le pays, 40% des enfants de moins de cinq ans souffrent déjà de malnutrition chronique, un taux supérieur au seuil d’urgence de 30%.
En raison de l’impact combiné de la violence, de l’insécurité, des déplacements de population, de l’accès limité à la nourriture, aux services de santé, d’eau et d’assainissement, de la hausse des prix des denrées alimentaires, ainsi que des répercussions socio-économiques de la pandémie de COVID-19, ses organisations internationales note que 27 localités réparties dans 14 districts sanitaires du pays, affichent actuellement des niveaux alarmants de malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par l’impact de la crise actuelle sur la vie des enfants et des femmes, en particulier ceux qui étaient déjà dans un état d’extrême vulnérabilité après avoir été forcés de fuir leur maison, ou qui vivent dans des zones difficiles d’accès ou isolées», a déclaré Fran Equiza, le Représentant de l’UNICEF en RCA. « Si nous ne sommes pas en mesure d’accéder en toute sécurité et rapidement aux mères et aux enfants et de leur fournir les services de nutrition dont ils ont besoin, y compris l’accès à la nourriture et à la santé, beaucoup risquent de mourir de malnutrition ou de maladies évitables », a-t-il alerté.
La récente crise militaro-politique entre le pouvoir de Bangui et la coalition des patriotes pour le changement (CPC) et les récents scrutins, font grimper en flèche les taux de malnutrition, en particulier les populations déplacées et dans les zones touchées par le conflit, où l’accès aux services essentiels de santé, d’eau et d’assainissement et de nutrition était déjà limitée et s’est encore restreinte.
Dans ces zones, l’émergence potentielle de la rougeole, du paludisme, de la pneumonie et de la diarrhée peut avoir un effet dévastateur sur les enfants et les mères malnutris.
« La situation de la sécurité alimentaire est alarmante et indique clairement que de nombreuses personnes vulnérables pourraient rapidement tomber dans une situation catastrophique. Le niveau de financement ne correspond pas à l’augmentation dramatique des besoins dans le pays, » a déclaré Peter Schaller, Directeur du PAM en RCA, qui ajoute que l’environnement opérationnel se complique également avec la perte d’espace humanitaire due au conflit en cours. « Nous avons besoin d’un accès humanitaire et de financements pour fournir l’aide dont les personnes touchées ont tant besoin, » a-t-il conclu.
Or, dans cette même note d’information, le PAM fournit actuellement une aide alimentaire et nutritionnelle à quelque 800 000 personnes, dont des personnes déplacées à l’intérieur du pays, des réfugiés, des rapatriés, ainsi que des communautés d’accueil. Le PAM fournit également une aide d’urgence aux points chauds afin de soulager les souffrances des familles touchées.
Dans ce communiqué, on peut lire, depuis janvier, l’UNICEF et ses partenaires ont soigné au moins 12 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, notamment dans les zones les plus touchées et dans les camps des déplacés.
Ladite organisation a aussi rappelé que les services de nutrition actuellement fournis continuent toutefois d’être perturbés par le conflit à la fin du mois de mai 2021, 77 unités de nutrition – soit 1 sur 5 – et 30 établissements de santé étaient fermés – dont 14 ont été attaqués et une douzaine de cliniques mobiles restaient temporairement fermées dans le pays.