Les élections couplées de 2015, si elles ne sont pas encore reportées, sont communément appelées « élection de dernière chance en Centrafrique ». Beaucoup de prétendants à la magistrature suprême de l’Etat ont déclaré leurs candidatures qui seront tôt ou tard validées ou invalidées par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ou du moins par la cour constitutionnelle de transition.
Pour un pays d’au moins quatre (4) millions d’habitants, on enregistre déjà un effectif pléthorique des candidats à la présidentielle. Le nombre croissant de candidature témoigne à suffisance que les hommes politiques et autres sont et demeurent attachés à conquérir le pouvoir par les urnes. Mais une chose est vraie et nous tenons à souligner avant de prétendre briguer la magistrature suprême de l’Etat, il faut voir son passé. Il faut se poser des questions suivantes : sommes-nous capables de diriger ce pays ? Avons-nous bien servi le pays quand nous étions premier ministre, ministre, député, conseiller à la présidence ou à la primature, directeur et autres ? Ne sommes-nous pas à l’origine de ce qui arrive aux Centrafricains ? Avons-nous payé régulièrement les salaires des fonctionnaires, les bourses des étudiants, les pensions des retraités ?
Parmi ceux qui ont déclaré leur candidature, certains ont des comptes à rendre au peuple centrafricain. Sous les régimes qui se sont succédés en Centrafrique, certains hommes politiques qui ont été premier ministre ou ministre, ont laissé derrière eux des mois d’arriérés de salaires qui ne seront peut-être pas payés aux ayant-droits où d’autres sont déjà morts. Pendant que les fonctionnaires et leurs familles grinçaient des dents, ils étaient dans de belles villas, des voitures climatisées et prenaient leur repas dans des hôtels luxueux de la place. Les souffrances des centrafricains étaient passées sous silence durant leur règne.
Quand les centrafricains réclamaient leur droit, ce sont des coups de matraques qui s’abattaient sur eux. D’autres ont été trainés en justice ou incarcérés sans procès. La politique de « Tais-toi » était instaurée. C’était vraiment la terreur, la vie misérable que les centrafricains enduraient à longueur de journée. Certains de ceux qui revendiquent aujourd’hui leurs voix à travers les urnes, étaient devenues leurs bourreaux, d’une manière ou d’une autre durant la crise que traverse en ce moment la RCA. Les centrafricains en savent quelque chose. Ils ont promis de leur dire la vérité lors des campagnes électorales.
A la lumière de ce que nous avons brièvement évoqué ci-haut, faut-il que le peuple centrafricain élise de tels hommes politiques et autres pour les gouverner, les diriger lors des cinq (5) années à venir. Quel sort réservé à ces anciens dignitaires qui ont des comptes à rendre au peuple centrafricain et qu’ils veulent coûte que coûte briguer le fauteuil de Catherine Samba Panza, cheffe d’Etat de transition ? Nous osons croire que le peuple centrafricain est suffisamment mûre pour porter son choix sur un homme intègre, juste et qui a la main immaculée et non maculée de sang des centrafricains, quelques soient la nature des actes néfastes qu’il a posés. Pour notre part, ces hommes doivent être mis à l’écart ou déboutés par le peuple centrafricain, lors des élections à venir, ou bien, ils réparent les préjudices causés avant de prétendre se présenter aux élections de 2015. Ceux qui ont accumulé des arriérés de salaires doivent les payer.
Le peuple centrafricain n’est pas dupe et ne sera pas infiniment dupé par ces hommes-là. Le pays ne peut qu’aller de l’avant avec de nouvelles figures à la tête de l’Etat. Sinon, nous tournerons en rond sans voir le bout du tunnel. Presque tous les centrafricains savent qu’il y a des mains invisibles derrière cette crise et certains hommes politiques ne sont pas étranger. Donc, il est temps de faire un choix responsable lors des élections à venir.
Les centrafricains ont probablement compris le message que nous voulons leur adresser. Plus questions d’élire des gens qui n’ont ni amour pour leur peuple, ni compassion pour leur patrie. Le sort des anciens dignitaires des régimes qui se sont succédé en République Centrafricaine est désormais scellé pour les élections à venir. Le peuple centrafricain est désormais conscient de son avenir. Que personne ne nous trompe durant les campagnes électorales. La destinée de la RCA dépend de l’engagement de tout son peuple et non d’une poignée d’hommes qui n’ont pu rien faire depuis des décennies et des décennies.
Le Centrafricain soucieux d’un Centrafrique normal !
A reblogué ceci sur Myblog's SNM-BOWEBO.