RCA : glissement électoral, l’implication des forces vives de la nation est-elle nécessaire?

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Les leaders de l'opposition politique avec le président Faustin Archange Touadera

Par Fiacre SALABE

Bangui 23 Avril 2020—(Ndjoni Sango) : Depuis le début de l’affaire de la proposition de loi, portant prolongement du mandat présidentiel, et éviter vaille que vaille le vide constitutionnel par rapport à l’organisation des élections en vue, des voix ne cessent de s’élever contre cette initiative, tant au sein de la société civile, que du côté de l’opposition démocratique centrafricaine. Pour les forces vives de la nation (FVN), il est hors de question qu’elles soient marginalisées autour de la table de discussion, devant aboutir à des propositions consensuelles, afin d’éviter d’éventuelle résurgence de crise en République centrafricaine.

« C’est sur une ancienne natte qu’on construit la nouvelle », a dit un adage africain. L’histoire a toujours démontré dans ce pays, que de toutes ces crises qui ne cessent de s’enchaîner, la résolution passe inéluctablement par l’implication sans conteste de toutes les forces vives de la nation .On cite entre autres, la tenue d’une conférence nationale sous le régime du feu Kolingba, le dialogue politique qui a vu le rassemblement des forces vives de la nation autour de la table en 2001, sous le règne du président Patassé.

L’organisation du dialogue politique et inclusif en 2010, ayant déclenché le retour au pays du feu président Ange Félix Patassé, après avoir passé 7 ans d’exil politique à l’extérieur. Sans oublier les récentes assises du forum de Bangui en 2014, qui ont jeté les bases juridiques de la nouvelle constitution de 2015-2016, encore en vigueur.

Lorsque l’intérêt général est mis à l’écart pour faire le lit à l’intérêt personnel, défendu bec-et-ongle par la politique, c’est tout à fait normal que les germes d’une plausible crise sociale se dessinent progressivement à l’horizon. Et comme la démocratie, c’est l’exercice du POUVOIR du PEUPLE pour le peuple et par le peuple souverain, certainement que le bon sens politique guiderait judicieusement la décision des autorités de Bangui.

L’ex président François Bozizé, avait commis cette erreur en 2011, d’écarter certains candidats potentiellement reconnus pour les législatives à l’époque, on avait assisté à la création du front pour l’annulation et la reprise des élections (FARE). Entre la création du FARE et les multiples tractations politiques de Libreville, l’histoire peut révéler beaucoup de choses, au moins que l’on fasse semblant de disposer de courte mémoire pour les oublier.

Tout le monde est conscient de ce que le fameux FARE a pu monter de toutes pièces, pour que le régime Boziziste soit évincé du pouvoir, alors que l’actuel président était encore aux affaires. « La nation centrafricaine et les récifs », document publié par le leader du parti PATRIE Crépin Mbolingoumba, un des acteurs clés lors des pourparlers de Libreville, en témoigne autant.

De tout ce qui se trame autour de la proposition de loi portant modification de la constitution, pour le supposé prolongement du mandat présidentiel, qui fait encore débat, il serait judicieux pour le pourvoir de Bangui, de concerter les forces vives de la nation, afin de dégager un consensus national.

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