RCA: interpellation de la ministre des affaires étrangères au parlement sur les relations avec la France

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Sylvie Baïpo Témon, ministre centrafricaine des affaires étrangères @crédit photo Cyrille Yapendé

Par Cyrille YAPENDE

Bangui 21 avril 2022—(NdjoniSango) : La ministre des Affaires Etrangères et des Centrafricains de l’Etranger, Sylvie Temon Baïpo, a été interpellée le 20 avril 2022 au parlement centrafricain. Les traitements « inamicaux » réservés aux autorités centrafricaines en France, étaient l’objet cette interpellation.

Ces derniers temps, certains députés centrafricains ont dénoncé la tracasserie à l’aéroport de Roissy Charles De Gaulles, en violation « flagrante » de la Convention de Vienne.  Suite à cette dénonciation, la ministre des Affaires Etrangères est convoquée sur la question afin de saisir certaines Chancelleries à Bangui pour des traitements inamicaux rencontrés à l’extérieur du pays à l’étranger.

Les députés constatent avec beaucoup de regret que l’octroi du visa par l’Ambassade de France aux autorités politiques centrafricaines tient uniquement compte de la durée de l’objet pour lequel il sollicite. A titre d’illustration, ils rappellent que, si la mission dure cinq jours, ils obtiennent souvent un visa de cinq jours.

Les élus de la nation ne sont pas restés là. Ils s’indigent des tracasseries réservées aux autorités politiques centrafricaines dans certains aéroports notamment de France. Les ministres, les députés, détenteurs de passeport diplomatique, sont systématiquement fouillés et soumis à certains contrôles qui laissent à désirer la courtoisie diplomatique normalement réservés à toute autorité politique.

Devant ce chapelet des préoccupations des députés, la ministre des Affaires Etrangères a rappelé que les diplomaties sont régies par la Convention de Vienne et le droit international et elles sont exercés par le Président de la République, et par délégation au ministère des Affaires Etrangères et les Ambassadeurs accrédités.

« Face à cela, j’ai confirmé que ce constat a été bien remonté au niveau du ministère des affaires étrangères et que celui-ci avait entrepris un certain nombre de démarches auprès des autorités françaises notamment, la représentation nationale ici en République centrafricaine pour faire valoir le respect de certain nombre de choses et mieux comprendre », a-t-elle dit avant de rajouter qu’elle a sollicité la mise en place d’un dialogue politique comme elle l’avait fait en 2019 pour leur permettre dans un cadre diplomatique, de discuter de tous les sujets qui fâchent, de différentes incohérences qui sont constatées de part et d’autre, a-t-elle ajouté.

D’après la cheffe de la diplomatie centrafricaine, c’est l’occasion de pouvoir, justement, traiter des sujets qui sont sensibles, de visa, de coopération, de relation bilatérale, de respect des accords qu’ils ont signé antérieurement.

« Des accords que nous devons signer pour refaire de coopération de partenariat, c’est tout cela que j’ai évoqué devant les élus et devant le peuple centrafricain pour leurs faire comprendre que la diplomatie centrafricaine continue à œuvrer pour la diversification des partenariats mais, également pour la consolidation des partenariats déjà existants et cela dans le respect des normes, dans le respect de la souveraineté de la République centrafricaine et dans le respect de la dignité du peuple centrafricain », a-t-elle conclu.

Cette interpellation intervient dans un contexte du fond de tension diplomatique grandissante entre la République centrafricaine et la France du fait de la présence de la Russie depuis l’accession au pouvoir du président Faustin Archange Touadera en 2016.

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