RCA: quand le départ de la Minusca est décidé

Par Mamadou Ngainam

Bangui 5 mai 2021— (Ndjoni Sango) : Cette histoire du départ des casques bleus de la Minusca, continue de faire couler de la salive. Partie d’une affaire de déclarations diamétralement opposées, celle du Secrétaire général de l’ONU d’une part et celle de son représentant en Centrafrique d’autre part, Mankeur Ndiaye, l’histoire a fait le tour des médias nationaux et internationaux.

Mais surtout la société civile et les organisations de défense des droits de l’homme en Centrafrique, étaient les plus en vue. A plusieurs reprises, la société civile dénonce la passivité de la Minusca qui joue au Médecin après la mort. La Minusca de son côté, se défend d’avoir bien mené sa mission en dépit de manque de certains moyens de travail et la faible effectivité des contingents sur le terrain.

Parfois, elle réclame encore le renforcement de son mandat pour lui permettre d’élargir son champ d’action sur le terrain. Ce qu’il faut relever ici, c’est que, toutes les données se sont basculées au lendemain de la réélection du président Touadera pour un second quinquennat.

A cela s’ajoute la question de l’insécurité et la guerre déclenchée par les groupes rebelles qui voudraient prendre le pouvoir par la force. En cette période difficile, la position de la Minusca vis-à vis de ces forces nuisibles, n’était pas bien clarifiée.

Et donc le Gouvernement centrafricain, pour sauver les institutions de la République, protéger la population et la démocratie, avait sollicité l’appui des forces instructeurs russes présents dans le pays et les forces rwandaises, avec le concours des Forces armées centrafricaines (FACA), afin de mettre hors d’état de nuire, les rebelles sans scrupules en perpétuelle quête de gain facile par l’exploitation de nos richesses minières.

Ces mercenaires étrangers qui sont entrés en Centrafrique depuis des années, n’ont jamais laissé ce peuple en paix. Pourquoi donc demander ceux qui nous ont sauvés au prix de leur vie de quitter si précipitamment la RCA tout en sachant que les forces négatives n’ont pas encore baissé les bras ?

C’est en quelque sorte une manière de laisser la route ouverte à ces malfrats de prendre le pouvoir au cas où, les alliés des FACA arriveraient à quitter le pays. Et la Minusca toujours passive pourrait se déclarer incompétente de protéger le peuple et les institutions de l’Etat. D’où la guéguerre entre la population et la Minusca.

A propos de cette nouvelle marche annoncée, les organisateurs ont décommandé l’évènement.  Si ce jeu de micmac continue à mettre en difficulté la Minusca et la population, il rendrait la collaboration très délicate entre le gouvernement et cette organisation onusienne, d’où la nécessité pour les autorités nationales, de s’y pencher afin de trouver une solution claire et nette.