RCA: pour une paix définitive en Centrafrique la Synergie centrafricaine et le RNSAP demandent le départ des contingents militaires de la MINUSCA

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PAR Jolidon Josiana TCHECKOE

Bangui, 29 avril 2024 – (Ndjoni Sango) : La Synergie Centrafrique et le Réseau National pour la Sauvegarde de la Paix (RNSAP), ont organisé une conférence de presse pour demander le départ définitif des Casques Bleus militaires de la MINUSCA en Centrafrique. Cette conférence de Presse s’est tenue au stade 20000 places, le lundi 29 avril 2024 à Bangui en présence de plusieurs journalistes. Pour votre meilleure compréhension de la position de la Synergie Centrafricaine, nous vous publions l’intégralité des propos liminaires de monsieur Euloge Koï Doctrouvé de la plateforme Synergie Centrafricaine relative à la détérioration de la sécurité dans le sud-est de la RCA.

Propos liminaire de la 2ème Conférence de presse de la Synergie Centrafricaine Relative à la détérioration de la sécurité dans le sud-est

Chers professionnels de l’information,

Nous nous retrouvons, une fois de plus ce jour pour vous entretenir sur l’inquiétante détérioration continue de la situation sécuritaire dans le sud-est de notre pays où les groupes armés attaquent les populations civiles, brûlent leurs maisons et détruisent leurs biens.

Cette détérioration, dont les premières victimes sont les populations civiles, s’est produite en dépit de la présence effective des forces onusiennes censées mener des opérations militaires de grande envergure à l’effet de sécuriser celles-ci, conformément au mandat, à elles, confié par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

La multiplication d’attaques menées contre les civils par les voyous armés, les restrictions des mouvements et de la libre circulation prennent une proportion inquiétante dans le sud-est du pays. En effet, en l’espace d’un mois, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, tandis que le nombre des déplacés va croissant.

Ces pertes humaines et catastrophes humanitaires font suite à l’intensification des activités des rebelles. Dans cette région, les conséquences des violences perpétrées par l’organisation criminelle, CPC, ont été amplifiées par les actions du groupe rebelle, UPC, qui s’activent dans l’exploitation illégale et le contrôle des mines d’or et de diamant. De plus, ces deux derniers mois ont vu la reprise des activités du groupe rebelle FPRC, qui ont conduit à des combats entre eux et les FACA et les alliés.

En parallèle, de nouvelles violences contre des civils sont à déplorer  à la suite d’attaques des 3R contre des populations dans la partie Nord-ouest du pays.

Dans un contexte de violations accrues des droits humains, de restriction de l’espace commercial et de multiplication des activités subversives, les besoins humanitaires ne cessent d’augmenter dans l’est du pays.

Il convient de souligner que face à ces dynamiques inquiétantes, la population civile, est obligée de trouver refuge dans la brousse, car la MINUSCA ayant démissionné devant ses responsabilités, n’ose jamais mener des offensives accompagnant les opérations de sécurisation conjointes FACA-Forces alliées. Ces dernières sont les seules qui mènent des actions de protection des populations.

Face à ces dynamiques sécuritaires alarmantes, la MINUSCA refuse de mener des offensives pour accompagner les opérations conjointes FACA-Forces Alliées.

Nous faisons remarquer que les conditions pour qu’un plan de retrait de la MINUSCA soit activé, sont réunies. Il s’agit de penser à  la projection d’une transition en vue du désengagement de la MINUSCA.

A cet effet, nous estimons qu’il est temps que le gouvernement sollicite une évaluation conjointe sur le terrain avec la MINUSCA sur la situation sécuritaire.

Nous saluons les efforts inlassables des FACA et leurs alliées dont les multiples opérations militaires conjointes permettent d’accentuer la pression et de chasser les délinquants armés.  Le résultat de ces opérations servira indéniablement au bon déroulement du processus électoral municipal prévu en octobre prochain.

Le cycle de terreur et de tragédie alimenté par la CPC n’a que trop duré. Il y a lieu de faire observer que les contingents incriminés interagissent avec les rebelles pour créer des conflits artificiels afin de justifier la nécessité de maintenir la présence de la MINUSCA dans le pays.

Mais, le ras-le-bol de la population est perceptible.

A titre de rappel, il y a deux ans, la Synergie avait collecté des signatures, tout comme d’autres organisations citoyennes avaient organisé des marches pour réclamer le retrait de la MINUSCA. Cette volonté de voir la MINUSCA faire sa valise n’est pas du tout éteinte.

Face à l’échec notoire de la MINUSCA, nous estimons qu’il est temps que le gouvernement de la République pense dès maintenant à activer le plan de retrait transitionnel de la composante militaire de cette mission onusienne, de manière progressive, coordonnée et concertée avec les FACA.

Nous réitérons avec force qu’il n’y a que les FACA et les alliés qui travaillent sans relâche pour assurer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens. Cela illustre, leur capacité à chasser les rebelles et à ramener durablement la sécurité dans le pays.

En conclusion, même si la composante humanitaire de la MINUSCA doit nécessairement rester et continuer sa mission d’aide au renforcement des capacités en termes d’infrastructures, nous appelons à la mise en œuvre par le Gouvernement de stratégies globales pour enclencher le processus du retrait de la composante militaire dont les limites et l’incapacité à mettre hors d’état de nuire les rebelles ne sont plus à démontrer.

Je vous remercie.

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