RCA : l’avortement généralisé dans les centres de santé urbains

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Le centre de santé de Pissa (photo pour illustration) @crédit photo Prince Nzapaoko

Par Prince Wilfried NZAPAOKO

Bangui 8 juillet 2021—(Ndjoni Sango) : L’avortement qui est condamné par la loi en République centrafricaine, est devenu une monnaie courante pour certains professionnels de la santé à Bangui.  Peut-on connaître les raisons de ces avortements prématurés et volontaires chez les filles dont les adolescentes ?

Cette pratique malsaine exercée par les élèves-médecins sur les jeunes filles et femmes qui désirent provoquer la mort prématurée du fœtus, est très répondue dans les milieux hospitaliers précisément les centres de santé, les cliniques du quartier et voire encore, dans certaines chambres de campus pour les stagiaires médecins.

Les constats sont multiples à propos de ce phénomène qui est devenu une monnaie d’échange dans les diverses sociétés centrafricaines. Dans la logique des choses, et d’après le serment d’Hippocrate prêté par les médecins, au cours de leur exercice qui consiste à sauver des vies humaines et assister un patient sans distinction,  l’avortement peut se faire si et seulement si la femme enceinte court un danger qui pourrait provoquer sa mort.

Mais de nos jours, c’est le contraire des choses. Les jeunes filles à l’âge de puberté qui conçoivent précocement, préfèrent se faire avorter secrètement en cachète, en complicité de leurs conjoints ou de leurs copines qui sont devenues leurs guides pour éviter d’être chassées de la maison par les parents, après avoir découvert que leur jeune fille est enceinte à bas âge.

Les médecins, les sages-femmes, les infirmières, les petites pharmacies de cession et autres professionnels de la santé, doivent normalement lutter contre ce phénomène.  Mais les voir participer et pratiquer l’avortement, va à l’encontre de leur fonction et attribution.  Ils doivent normalement déconseiller ses jeunes filles et femmes, à se protéger lors des moments intimes avec leurs conjoints au lieu de recevoir des miettes venant de ceux-ci en contrepartie de les assister à avorter.

L’un des cas constatés, est celui de la Maternité des Castors, située dans le 3ème arrondissement et qui est sous la supervision des Médecins Sans Frontières où les jeunes demoiselles se pointent dans les rangs, sous prétexte d’une visite prénatale, alors qu’elles sont là pour se faire avorter. Pourtant, il existe des méthodes contraceptives pour éviter les grossesses non désirées.

Les centres d’écoutes tels que Association Centrafricaine pour le Bien-être familial (ACABEF), ainsi que les autres centres, ont la responsabilité de  multiplier les sensibilisations dans les Collèges et Lycées, les Universités,  pour barrer la route à cette pratique courante qui de nos jours,   on en  compte plus de 300 cas d’avortements précoces chez les jeunes adolescentes.

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  1. Selon le Loi N° 10.001 Portant Code Pénal Centrafricain, 6 janvier 2010 :
    Art. 79 : L’interruption thérapeutique de grossesse est admise sur avis d’un collège de médecins dans les cas spécifiquement énumérés ci-dessous : 
    •       Lorsqu’il a été prouvé que l’enfant naîtra avec des malformations physiques ou mentales graves ou incurables 
    •       Lorsque cette grossesse compromet gravement la vie de la mère ; 
    •       Lorsque la conception a eu lieu par suite de viol, inceste ou lorsque la fille mineure enceinte se trouve dans un état de détresse grave. 
     
    Art. 80 : L’interruption thérapeutique de grossesse ne peut être pratiquée qu’avant le délai de huit semaines. Cette interruption ne peut être pratiquée que par un médecin et dans un établissement hospitalier.

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