Centrafrique : trafic illicite d’armes, Ecolog International et Minusca pointés du doigt

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Patrouille Minusca-Ndjoni-Sango
Photo Illustration -Patrouille de la Minusca à Bangui@Erick Ngaba

Patrouille de la Minusca à Bangui@Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 3 avril 2018—Ndjoni Sango : La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) et l’Ecolog International sont mis en cause dans des trafics illicites d’armes de guerre et de chasse en République Centrafricaine. C’est ce qu’a souligné le rapport du Groupe d’experts de l’ONU, publié le 23 juillet 2018, sur la République centrafricaine.
Dans son rapport de 132 pages sur la situation de la République centrafricaine, pays en crise depuis 2013, le Groupe d’experts de l’ONU pointe du doigt accusateur la mission onusienne en Centrafricaine, Minusca, et son contractant l’entreprise Ecolog International.
Dans ce rapport ayant permis au Groupe d’experts de dresser son bilan à mi-parcours, il est fait état de ce que les trafics illicites d’armes sont organisés par des individus basés à Bangui, capitale de la République centrafricaine, à l’aide de véhicules escortés par la Minusca.
« Le 29 janvier 2018, des membres de l’UPC ont informé le Groupe d’experts qu’ils avaient arrêté et fouillé des véhicules d’Ecolog International escortés par la MINUSCA devant le camp de la Mission à Ippy 90 et qu’ils y avaient trouvé 1 727 cartouches de chasse de la manufacture d’armes et de cartouches du Congo(MACC), 602 paquets de Tramadol et 1,5 kg de marijuana. Six chauffeurs et chauffeurs assistants avaient été arrêtés, dont quatre avaient été condamnés pour possession illicite de munitions et de marchandises prohibées ou pour complicité», a indiqué le rapport.
Dynamiques et itinéraires du trafic des armes
Selon des témoins cités dans le rapport, l’un des condamnés, Didier Zala, utilisait régulièrement les camions d’Ecolog International, le contractant de la Minusca, pour faire transiter en contrebande des munitions de chasse jusqu’aux villes de Bria, de Bambari et d’Ippy.
« Zala aurait acheté à Lopola (Congo) ces munitions qu’il vendait à des chasseurs et à des combattants anti-balaka », rapporte le groupe d’expert.
Le Groupe d’experts poursuit son enquête pour déterminer si des convois escortés par la Minusca sont utilisés par des trafiquants se livrant à la contrebande d’armes, de munitions et de ressources naturelles.
A cet effet, le Congo a pris des mesures pour lutter contre les exportations illégales de munitions de la manufacture d’armes et de cartouches du Congo vers la République centrafricaine.
« Les munitions de chasse MACC, qui sont utilisées par les combattants antibalaka au cours d’opérations comme celle qu’ils ont menée à Tagbara, continuent d’être importées illégalement dans le pays à partir du Congo et de la République démocratique du Congo et d’être vendues dans tout le pays », lit-on dans le rapport.
Le Groupe d’experts s’est rendu à Brazzaville et à Pointe-Noire, au Congo pour sensibiliser le gouvernement et le fabricant de ces munitions au problème de l’importation et de l’utilisation illicites des cartouches MACC par les combattants Anti-balaka en République centrafricaine et au fait qu’il n’y a pas suffisamment d’informations sur les boîtes de munitions pour permettre le traçage prescrit par la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage ou Convention de Kinshasa.
À l’issue de cette visite, rapportent les experts de l’ONU, les autorités congolaises ont adopté certaines mesures visant à mieux réguler la vente des munitions en question.

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